Saint-Denis: insertion proposée à 21 foyers roms, expulsion pour les autres
Un projet d'insertion sociale et
professionnelle va être proposé à 21 des 150 familles roms du bidonville du
Campra à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les autres étant invitées à quitter
la France, a-t-on appris jeudi auprès du sous-préfet du district.
"J'ai proposé au préfet de
retenir 21 familles, soit plus d'une centaine de personnes, pour rentrer dans
un projet d'insertion sociale et professionnelle", a expliqué à l'AFP le
sous-préfet Olivier Dubaut, expliquant avoir examiné chaque situation "avec
rigueur et objectivité".
Le sous-préfet a fait son choix
parmi les situations familiales rapportées par les travailleurs sociaux chargés
de rencontrer les familles volontaires (125 sur les 150 familles recensées
mi-2007).
Selon M. Dubaut, "150
familles, soit 500 à 600 personnes" vivent sur ce terrain vague constitué
de quatre campements de cabanons en bois et tôles insalubres, sans eau ni
électricité. En mars, un incendie accidentel y avait fait un mort et deux
blessés graves.
"Notre objectif est que les
familles qui peuvent s'insérer socialement et économiquement puissent le faire,
les autres n'ont pas vocation à rester. Si ces dernières ne veulent pas
bénéficier d'une aide au retour, elles se verront remettre, lors de
l'évacuation du terrain, une invitation à quitter le territoire", a ajouté
le sous-préfet, précisant: "l'évacuation est proche".
Les Roms sélectionnés ont été
choisis au regard de plusieurs critères: maîtrise de la langue française,
efforts de scolarisation des enfants, capacité à travailler dans l'un des 62
métiers ouverts aux Roumains et Bulgares depuis le 1er janvier 2007.
"Vingt-et-une familles vont
avoir la chance de s'insérer en France, c'est peu. Médecins du Monde reste au
côté de ceux qui n'ont pas été retenus", a estimé Antoaneta Popescu de
MDM, tout en "saluant" cette initiative inspirée d'une expérience en
cours dans la ville voisine d'Aubervilliers.
Comme à Aubervilliers, les
familles seront logées dans des bungalows pendant toute la phase
d'accompagnement sur un terrain "restant à définir", selon le
sous-préfet. En attendant, des caravanes pourraient les accueillir, sur un
emplacement lui aussi inconnu.
La préfecture de Seine-Saint-Denis recensait en juillet 2.000 Roms sur une dizaine de sites du département.
Que vont-ils devenir ? Reportage photographique fait en juillet 2007 dans le bidonville du Campra. Photo JS