Dalida a enregistré plus de 2000
chansons en dix langues et vendu plus de 120 millions d'albums.L'exposition aborde bien sûr cet
aspect de la carrière d'une star adulée, mais aussi d'autres facettes d'une
artiste multiple, qui a tourné dans des peplums avant d'être dirigée par
Youssef Chahine.
Née au Caire dans un quartier
populaire, Dalida, Iolanda Christina Gigliotti de son vrai nom, commence par se
présenter à des concours de beauté et tourner dans des péplums. Sacrée Miss Egypte en 1954, elle
débarque seule à Paris. Ce n'est pas le cinéma qui la rend célèbre mais la
chanson: dès 1956, Bambino est le premier d'une longue série de tubes. D'une voix puissante, elle joue
l'histoire de ses chansons, s'y met en scène. "Mon répertoire est le reflet
de ce que je suis. Je ne chante pas des chansons intellectuelles mais des
chansons qui viennent du coeur", dit-elle. Après ces succès populaires, on
découvre, dans cette exposition organisée 20 ans après sa mort, une Dalida plus
profonde, qui reprend Ferré, Brel ou Aznavour. Puis une Dalida hyper glamour,
disco, qui brille à la télé. Si peu d'images de ses concerts
ont été conservées, celle que Charles Trenet appelait "la pharaonne de la
chanson" est apparue souvent à la télé. L'exposition présente un grand
mur, avec notamment un clip de 35 de ses chansons. Un espace est réservé aux duos
célèbres avec Charles Aznavour, Julio Iglesias, Serge Gainsbourg ou Petula
Clark. Une autre section, consacrée à
Dalida et le cinéma, permet, grâce à des extraits, de découvrir des films
oubliés des années 1950-60, et surtout Le Sixième jour de Youssef Chahine
(1986), où elle incarnait, avec une sobriété bien éloignée de son image
glamour, le rôle d'une mère. L'exposition s'intéresse aussi au rôle posthume de
Dalida au cinéma, c'est-à-dire aux films qui, après sa mort, ont utilisé sa
voix ou son image.
Dalida était aussi une icône de
mode. Tout le long de sa carrière, elle a façonné son image: brune pulpeuse
avant de devenir une blonde sexy, talons aiguilles et robes à paillettes... Sur
scène, elle se fait habiller par les plus grands couturiers. Son frère Orlando
a conservé toute sa garde-robe. Des robes, chaussures, sacs et
foulards qui ressortent des placards à l'occasion de l'exposition de
l'Hôtel-de-Ville.
La carrière fulgurante d'une star
qui fait le tour du monde cache mal les douleurs de sa vie personnelle. Déjà,
après le suicide de son compagnon Luigi Tenco, elle avait tenté de mettre fin à
ses jours. Le 3 mai 1987, il y a vingt ans, elle se donnait la mort.
L'exposition, prévue au départ
jusqu'au 8 septembre, a été prolongée en raison de son succès: début septembre,
elle avait accueilli près de 200.000 visiteurs depuis le 11 mai.
Voir mon billet du 16 juin en cliquant ICI
Renseignements pratiques
Dalida, une vie, Hôtel de Ville
de Paris, 5 rue Lobau, Paris 4e, salle Saint-Jean
Entrée libre et gratuite, tous
les jours sauf dimanche et fêtes, 10h-19h
Jusqu'au 30 septembre