"Fantômes de SS"
Dimanche 1er mars, dans "13h15 le mag" sur France
2, programmation des deux parties d'un documentaire exceptionnel,
"Fantômes de SS".
Italie : les fantômes nazis. Un reportage de Lionel
Feuerstein et Patrice Brugère. Montage de Gaëlle Liaboeuf.
Le matin du 12 aout 1944, une compagnie de la 16e division
SS encercle le petit village Toscan de Sant’Anna. Pendant deux heures, les
soldats passent de maison en maison pour débusquer des partisans, des
résistants italiens. Mais tous les hommes sont en fuite dans les montagnes. En
bas, il ne reste que des femmes et des enfants. Ils seront massacrés. 560
civils, dont un peu moins de la moitié a été exécuté sur la place de l’église.
Il aura fallu attendre, la découverte d’archives
abandonnées, dans une armoire à Rome en 1994, pour que la justice italienne se
penche à nouveau sur cette histoire. Pendant une décennie, les policiers de la
péninsule, aidés par leurs collègues allemands, ont enquêté pour tenter de
retrouver les responsables du massacre. Ils en découvrent une dizaine encore en
vie. En 2005, le tribunal de La Spezia les condamne tous par contumace à la
prison à vie. L’Allemagne n’extradant pas ses ressortissants, ils vivent
toujours en liberté mais … avec un énorme sentiment de culpabilité. Le magazine
les a rencontrés.
Pour la première fois, l’un d’entre eux, Adolphe Beckert, a
accepté de faire face à une caméra. Avec beaucoup de dignité et d’émotion, il
revient sur ce « jour horrible » qu’il n’a jamais oublié. Sans renier son passé
de SS, il raconte longuement son parcours et son engagement. D’autres SS ont
été retrouvés en caméra cachée, certains avouent avoir peur de finir leur vie
en prison. En Italie 65 ans après, les survivants, adolescents à l’époque, ont
toujours les mêmes images du massacre qui reviennent en tête : "Je sais
que c’est un pêché, mais je n’arrive pas à leur pardonner", explique en
pleurs Bianca, 83 ans.
Laurent Delahousse dit que c'est Lionel Feuerstein qui est
venu proposer le reportage. "Au début, il ne me semblait pas totalement
dans la couleur de ce que l’on fait au 13h15. J’ai lu un certain nombre de
papiers sur cette affaire, sur ces massacres de femmes et d’enfants en Italie
par des soldats SS. Parallèlement, la vocation de l’émission est aussi d’ouvrir
ses portes à ce genre de reportage, où l’histoire est importante."