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Jours tranquilles à Paris
8 septembre 2013

Plouharnel - le site du Bégo (tourisme historique)

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LE MUR DE L'ATLANTIQUE

Après une reconnaissance de terrain, les allemands choisissent Plouharnel qui possède 1 400 hectares de dunes, placées depuis 1927 sous une servitude dite de « champ de tirs » vierge de toute habitation. Plouharnel se trouve non loin de la base de Lorient et apparaît comme un lieu stratégique permettant de couvrir toute la côte morbihannaise depuis l'embouchure de la Laïta (Finistère) jusqu’à Belle-lle. Une batterie sur l'Ile de Croix assurera un point d'appui supplémentaire. La batterie du Bégo servira de défense éloignée de la ville de Lorient et interdira l’approche  par mer en venant du sud. Dès le printemps 1941, les allemands investissent donc les dunes. Commence alors la construction d'ouvrages bétonnés qui formeront une  des trois plus importantes batteries de la façade atlantique. Trois cents  soldats prennent leur quartier au Bégo. L'organisation Todt, chargée du suivi des travaux, emploie des volontaires venus des pays conquis, attirés par un salaire correct, des prisonniers de guerre français, en général originaires des colonies, des déportés. .. 4 000 morbihannais y travaillent. Deux années seront nécessaires à la construction de ce point d'appui.

Une véritable petite ville naîtra au milieu des dunes !

Une route

Très vite, on construit à travers la dune une route en ciment pour l'acheminement des matériaux et de l'artillerie.

Un réseau ferroviaire

A partir de la ligne ferroviaire Auray-Quiberon, on organise un éventail de nouveaux rails et d'aiguillages permettant de rejoindre les positions de tir. Une seconde dérivation de la voie ferrée Auray-Quiberon arrive jusqu'à la barre d'Etel qui approvisionnait en sable les chantiers de construction de la base sous-marine de Lorient. Un hôpital, des baraquements en bois à usage d’habitation apparaissent en bordure de la route cimentée.

Des tranchées

Des tranchées rectilignes sont creusées dans le sable pour y installer les réseaux de câbles électriques et les conduites d'eau.

Un château d’eau

Un château d’eau permet l'arrivée de l'eau courante indispensable à la survie de ce « peuple des dunes » et à la fabrication du béton. Quatre cuves immenses pour loger les canons 340 B tirant à plus de 30 km.

Cette batterie nommée Va300 formera un triangle entouré de quelques 38 000 mines, délimité par des kilomètres de barbelés isolant 3 canons d’une portée de plus de 30 kilomètres. Des tranchées relieront  les abris à personne à trois positions de tir. Sur le littoral, des obstacles de plage, pieux et poteaux de bois compléteront la défense, suite à la visite de Rommel le 13 avril 1944.

Chaque canon

Caractéristiques

Poids  total : ' 66 tonnes

Longueur du canon : 16,15 mètres

Amplitude pointage vertical : - 8 à  + 45°

Amplitude pointage latéral :10°

Poids de projectile : 427 kilos

Vitesse initiale : 860 mètres/seconde

Portée maximale : 33.200 mètres.

Les trois canons : Destinés primitivement à la Marine Française, transformés en 1914 dans les ateliers de St Chamont pour l'armée de Terre, trois canons 340B achèvent leur longue carrière dans les dunes de Plouharnel. Transportés par voie ferrée, le seul tube d'un canon pèse plus de 67 tonnes. Afin de mesurer les tirs, une première tour provisoire en bois est construite. Puis, en 1944, une tour d’observation  en béton haute d'environ 20 m (6 étages) avec des murs de 2 m d'épaisseur se dresse vers le large. Au sommet, un télémètre, appareil optique de 5 m d'envergure nécessaire à l'appréciation des distances de tir des canons, est installé.

Un poste de commandement  se trouve au pied de  la tour d'observation. Des centaines de bunkers, casemates, tobrouks, abris à munition surgiront du sable. Aujourd’hui  on compte encore une centaine de vestiges de cette période. Le site est visible et ouvert au public.

Certains s'interrogent sur la présence de ces « blocs de béton » qui dénaturent le paysage. Faut-il faire table rase de ces témoins du patrimoine militaire du 20ème siècle ou doit-on au contraire, préserver durablement ces traces du passé en aménageant ce site ?

Quelques définitions :

TOBROUK : trou individuel bétonné pour mitrailleuses lourdes ou légères, mortiers, touretles de char.

BLOCKHAUS : l'usage du mot Blockhaus est erroné. Il nous vient du nom des abris allemands en bois de la première guerre mondiale et veut dire maison en rondin, il n'est pas du tout utilisé par la Wehrmacht sur l'Atlantikwall. Les allemands utilisent le mot Bunker et quelquefois le mot blockhaus pour nommer les abris à personnels.

BUNKER : terme générique désignant les constructions militaires allemandes en béton.

CASEMATE : de l'espagnol casa (maison) et matar (tuer). Abri pour pièces d'artillerie.

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