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Jours tranquilles à Paris
23 janvier 2014

Ukraine : les premiers morts de la révolte

Cinq morts et 300 blessés, hier, dans les affrontements entre la police antiémeute et les manifestants hostiles au président Ianoukovitch. L’embrasement général menace.

C’était une révolte. C’est peut-être, désormais, une révolution qui se joue à Kiev, où le président Viktor Ianoukovitch est confronté depuis deux mois à des manifestants qui dénoncent sa soumission à Moscou. Pour la première fois, le sang a coulé, hier, lorsque les policiers anti-émeute ont enfoncé les barricades dressées sur la rue Grouchevski. La situation a dégénéré quand les forces de l’ordre ont avancé derrière un véhicule blindé, capturant et battant des manifestants. Des militants casqués ont riposté avec des pavés et des cocktails Molotov, incendiant des pneus et noyant le quartier dans un épais nuage.« On ne peut plus faire confiance aux politiciens pour résoudre la crise », grondait Vitali, 35 ans, masqué et armé d’une batte de base-ball.

« On passe à l’offensive »

Trois dirigeants d’opposition, Arseni latseniouk, lieutenant de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko, le boxeur libéral Vitali Klitschko et le nationalisteOlegTiagnikokavaient,eneffet, accepté de rencontrer le président Ianoukovitch. L’entretien a duré trois heures. Mais, hier soir, plus question de dialogue.« Ianoukovitch a cessé d’être un président, c’est un assassin » , a déclaré Ioulia Timochenko, dans un message lu par ses proches. «Demain, s’il n’y a pas de concessions, on passe à l’offensive » , avertissait le boxeur Klitschko. Les chefs de l’opposition se sont mis au diapason de la rue en découvrant le lourd bilan des affrontements.« Cinq morts et environ 300 blessés depuis minuit », dénombrait, hier soir, Oleg Musiy, coordonnateur d’un centre médical. Selon l’ Ukrainska Pravda , quatre des victimes avaient des blessures par balles. L’objectif du gouvernement, en reprenant la rue Grouchevski, était de libérer les accès au siège du gouvernement et de refouler les opposants vers Maïdan, la place de l’Indépendance. C’est là que campent les adversaires d’Ianoukovitch. Ceux-ci dénonçaient au départ la volte-face du chef de l’État qui, fin novembre, avait annulé la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne. Il avait ensuite signé une série d’accords avec Vladimir Poutine, moyennant 17 milliards de dollars d’aide russe. La journée d’hier a encore radicalisé la jeunesse.« Il n’y a plus de marche arrière. On sait que ce régime ne nous laissera pas en paix. Si on veut l’abattre, c’est ici et maintenant », tonnait Vlad, 30 ans, patron de start-up, hier soir, au milieu de la foule de Maïdan, gonflée par des dizaines de milliers de Kiévites. Article de Sébastien GOBERT (à Kiev).

http://www.boston.com/bigpicture/2014/01/riots_in_ukraine.html

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