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Jours tranquilles à Paris
21 mai 2014

GOTLIB au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

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BD - Idole de plusieurs générations de lecteurs, celui qui se présente comme «un dinosaure de la bande dessinée» voit son œuvre présentée au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme, à Paris…

Marcel Mordekhaï Gotlieb, dit Gotlib, fêtera ses 80 ans le… 14 juillet! Mais pourquoi attendre pour offrir à ce génie des bulles le feu d’artifice que sa carrière mérite? Adulé par ses pairs, véritable source d’inspiration pour de nombreux humoristes (Alain Chabat le tient pour «un Dieu vivant»), le créateur de Gai-Luron, Pervers Pépère, La Rubrique-à-brac et, avec René Goscinny, des Dingodossiers, demeure, près de 20 ans après avoir rangé ses pinceaux, une des figures les plus emblématiques de l’humour hexagonal. Rien de plus normal, donc, à ce que le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme lui consacre enfin une rétrospective d’envergure.

Une carrière bien remplie

L’ensemble de la carrière de Gotlib y est présenté chronologiquement. Enfin, à l’exception notable -mais compréhensible- de ses travaux les plus crus (Rhââ lovely, Rhââ gnagna, Hamster Jovial et Pervers pépère, publiés dans l’Echo des Savanes et Fluide Glacial dans les années 1970). L’exposition s'ouvre sur ses débuts au journal Vaillant, futur Pif, où il anima la série Nanar, Jujube et Piette (et au sein de laquelle naquit, d’abord en guest, Gai-Luron), se poursuit avec son explosion –grâce aux Dingodossiers et à la Rubrique-à-brac- dans les pages du magazine Pilote, alors dirigé par Goscinny.

«Les mondes de Gotlib» s’achève autour de son travail dans les mensuels L’écho des Savanes, que le maître co-crée en 1972 avec Claire Brétecher et Mandryka, et Fluide Glacial, «magazine d'Umour et Bandessinées», qu’il lance en 1975 avec Jacques Diament. En tout, plus de 150 planches et dessins originaux sont présentés pour la première fois au public. Il sont accompagnés d’archives photographiques, écrites et audiovisuelles.

Des origines fondatrices

On ne saurait honorer une œuvre sans éclairer l’artiste qui en est responsable. De ce point de vue, le fait que l’exposition soit organisée par le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme ne doit rien au hasard. Bien qu’athée, le Grand Prix d’Angoulême 1991 est né d’une famille d’immigrés juifs hongrois. Son père est mort à Buchenwald et Gotlib a lui-même échappé de peu, en 1943, à la déportation. Si l’auteur ne s’est quasiment jamais exprimé sur cet épisode de sa vie (excepté dans son autobiographie «J’existe, je me suis rencontré», publié par Flammarion en 1993), on réalise ici –grâce à des panneaux qui dévoilent ses origines et son enfance- combien il a aussi été fondateur. Et comme l'auto-dérision a du lui permettre d'exorciser ses démons.

Une démarche personnelle

Gai-LuronC’est d’ailleurs «Gotlib lui-même qui a émis le souhait d’être exposé chez nous, précise Virginie Michel, assistante de la commisaire d’expo Anne-Hélène Hoog, après avoir contribué à l’exposition «De Superman au Chat du rabbin» (2007) où il présentait un récit dans lequel il racontait ses traumatisants souvenirs de jeunesse pendant la guerre». Mais quel qu’en soit le contexte, cette rétrospective rend avant tout hommage à une des personnalités les plus unanimement marquantes de la BD mondiale. Et elle a le bon goût de le faire de son vivant !

«Les mondes de Gotlib», du 12 mars au 27 juillet 2014 au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme - Hôtel de Saint-Aignan - 71, rue du Temple - 75003 Paris

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