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Jours tranquilles à Paris
30 novembre 2014

L’émotion du Pape dans la Mosquée bleue

o22

Le pape François s’est recueilli dans la célèbre Mosquée bleue d’Istanbul au deuxième jour de son voyage en Turquie. Objectif : promouvoir le dialogue entre religions dans ce pays proche de l’Irak et de la Syrie.

La visite du Pape a été suivie de très près en Turquie. Les chaînes télévisées ont transmis en direct, hier, les moments forts du programme d’Istanbul. Après avoir prié à la Mosquée bleue avec le Grand Mufti de la ville, le souverain pontife a admiré les mosaïques de la Vierge Marie et du bébé Jésus à la cathédrale byzantine de Sainte Sophie, aujourd’hui utilisée comme un musée. Il a ensuite rencontré, dans les jardins de l’ambassade du Vatican, des catholiques des différents rites. Les moindres détails de sa visite ont été commentés dans les journaux et les réseaux sociaux. Les Turcs ont surtout été impressionnés par les humbles choix de François qui a notamment refusé une Mercedes , optant pour une voiture plus modeste. Ce choix a été interprété par certains observateurs comme un message au président turc Recep Tayyip Erdogan, connu pour ses choix luxueux. Par ailleurs, le Pape a été le premier invité étranger du nouveau palais présidentiel d’Erdogan, qui aurait coûté plus de 280 millions d’euros.

Discours ambigu d’Erdogan

À l’issue de leur rencontre à Ankara, vendredi, François a plaidé pour un« dialogue interreligieux et interculturel » devant permettre de« bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme qui humilie gravement la dignité de tous les hommes et instrumentalise la religion ». Il a rappelé que se perpétraient, en Syrie et en Irak,« de graves persécutions aux dépens de groupes minoritaires, spécialement – mais pas seulement – les chrétiens et les yézidis ». Le chef de l’Église catholique a ensuite demandé à la communauté internationale« d’aider » la Turquie à faire face à l’accueil sur son territoire de centaines de milliers de réfugiés. Lors d’une conférence de presse commune, Recep Tayyip Erdogan a déclaré« n ’avoir presque aucune différence de point de vue » avec le Pape. Pourtant, le discours adopté depuis quelque temps par le président turc est assez loin du dialogue interculturel plaidé par François. Mettant en avant l’héritage ottoman de la Turquie, Erdogan aime créer des polémiques au sujet des relations entre l’Occident et l’Orient.« Les Occidentaux ne nous aiment pas, ils n ’aiment que la maind’œuvre pas chère, les conflits et la mort de nos enfants », avait-t-il ainsi martelé lors d’une réunion, le 27 novembre, à Istanbul. À chaque crise qui ébranle son pouvoir, le président turc accuse en premier« un complot des pays Occidentaux ». Malgré les réformes effectuées dans les premières années de son pouvoir, son bilan concernant les droits des minorités non musulmanes n’est pas non plus très brillant. Le chroniqueur Orhan Kemal Cengiz a souligné, hier, dans le journal Bugün :« Alors que le gouvernement reçoit le Pape conformément à un protocole du plus haut niveau, il ne reconnaît pas le statut œcuménique du Patriarcat orthodoxe à Istanbul et refuse toujours d ’ouvrir le séminaire de l ’île de Heybeli. » À ce sujet, le Pape a rappelé vendredi« qu ’il est essentiel que tous citoyens, qu’ils soient musulmans juifs ou chrétiens, bénéficient des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs » en Turquie. Dans la soirée, hier, François a retrouvé Bartholomée 1er , patriarche œcuménique orthodoxe. Les deux dignitaires doivent publier une déclaration commune aujourd’hui sur les relations entre les deux Églises, divisées depuis le schisme de 1054. Article de Burçin GERÇEK.

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