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Jours tranquilles à Paris
23 juin 2015

La Vallée des Saints : un investissement d’avenir

Ses pères ne s’en cachent pas. Ils le revendiquent même. La Vallée des Saints était« un projet fou ! » Il l’est de moins en moins. Dans la cour de l’ancienne ferme de Quénéquillec, à Carnoët (Côtesd’Armor), le concert des burins attaquant le granit a repris. Le 5 juillet, sept nouvelles sculptures monumentales seront achevées. Chez les sculpteurs, la trêve estivale sera courte. Le rythme des commandes impose en effet, non plus un, mais deux chantiers par an. Dès le 31 août, les tailleurs de pierre reprendront leurs massettes pour attaquer des blocs de granit pesant quelque vingt tonnes chacun et y modeler les figures de cinq saints ou saintes : Konan, Rioc, Tunvez, Meen et Caradec. Ces treize statues du millésime 2015 rejoindront les 50 déjà en place, portant les effectifs de la sainte troupe à 63. Et la litanie n’a pas fini de s’allonger. Sur les 46 projets en cours de financement, deux sont déjà signés pour 2016. Sébastien Minguy, cofondateur du projet au côté de Philippe Abjean, lance le défi :« Cent statues en juillet 2018 pour le dixième anniversaire de l’association Vallée des Saints ! »

Des saints bienfaiteurs

Au rythme actuel d’une douzaine d’installations par an, cet objectif est jugé d’autant plus« raisonnable » que l’intérêt suscité par les « mégalithes du futur » va croissant. Tant auprès des visiteurs du site que des mécènes. En cinq ans, la vallée a déjà vu passer 300 000 visiteurs, dont 102 000 en 2014.« Sur le premier semestre, nous enregistrons une progression de 25 % de la fréquentation » , note Sébastien Minguy. Depuis sa création, l’association a collecté 803 000 € de dons auprès de 2 067 mécènes. Des poids lourds de l’économie bretonne rejoignent le cercle, de plus en plus large, des particuliers et entreprises impliquées. Après le distributeur Système U, Armor-Lux ou encore l’industriel Alain Glon, c’est Louis Le Duff, (Brioche Dorée) qui va offrir à Carnoët son premier « couple » : le guerrier saint Konan et sainte Azenor, fille du roi de Brest au VIe siècle. L’association se targue de conduire le projet culturel« le plus low-cost de France » en termes de… sollicitation du contribuable. Lascaux, 270 000 visiteurs par an, verra s’ouvrir bientôt un Centre d’art pariétal dont le coût avoisinera les 50 millions d’euros. Le fac-similé de la grotte Chauvet a coûté 55 millions d’euros et table sur 300 000 visiteurs. Le tout nouveau musée d’histoire naturelle de Lyon (Confluences) a englouti 330 millions d’euros pour 500 000 entrées annuelles espérées. Face à ces trois réalisations, presque intégralement financées sur fonds publics, le modèle économique de la Vallée des Saints est d’une tout autre nature… Phlippe Abjean et Sébastien Minguy ont fait leurs calculs. Si le projet va à son terme, dans quelques décennies, il aura coûté 15 millions d’euros (1 000 statues à 15 000 € l’unité). Entièrement financé par du mécénat, sans autre appel au contribuable que la défiscalisation dont peuvent bénéficier les donateurs. Les coûts de fonctionnement et d’entretien d’un espace muséographique sont généralement lourds… « Ici, rappelle Sébastien Minguy,l’essentiel du coût réside dans une tonte régulière de l’herbe sur le site… » Article de Jean-Laurent BRAS. 

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