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Jours tranquilles à Paris
3 août 2015

La SNSM

À Audierne, 150 ans à sauver des vies en mer

« Pourquoi Audierne ? Parce que l’entrée du port est extrêmement dangereuse et que sa flottille de chaloupes est très importante. » Michel Bescou, écrivain-historien, explique ainsi les raisons qui ont amené la Société centrale de sauvetage des naufragés à équiper le port de pêche du Cap-Sizun d’un canot, appelé N° 7 , en décembre 1865. Trois mois plus tard, pour leur première intervention, les douze hommes d’équipage sauveront sept vies dans la baie. Les marins, victimes de la terrible « barre » d’Audierne, n’ont pas pu faire face aux mouvements de mer très violents, provoqués par des sols sableux et des hauts fonds rocheux.

343 interventions entre 1865 et 1953

Audierne fut le quatrième port de France doté d’un canot de sauvetage, après Barfleur (Manche), SaintJean-de-Luz et Saint-Malo.« Les sauveteurs étaient alors regroupés au sein de deux associations : la Société centrale de sauvetage des naufragés, créée en 1865, et les Hospitaliers sauveteurs bretons en 1873. Toutes deux financées majoritairement par des dons », précise Michel Bescou. La seconde apporte aussi une assistance morale et sociale aux familles de disparus en mer. Les membres des deux structures sont parfois les mêmes. Avec 343 interventions, Audierne sera la station de sauvetage la plus active entre 1865 et 1953, devant les îles finistériennes de Molène et Sein.« Les stations du Cap-Sizun n’ont eu à déplorer aucun accident mortel en intervention » , relate l’écrivain. Arrivées des canots à moteur dans les années 1950, frais de fonctionnement grandissants… Pour répondre aux besoins sur l’ensemble du littoral, les deux organisations fusionnent et créent, en 1967, la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). L’amiral Amman, dont le nom a été donné au canot tout-temps d’Audierne, fut le premier président de cette association « loi 1901 ». Article de Ludovic LE SIGNOR.

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La SNSM réclame l’aide de l’État et des plaisanciers

La station d’Audierne (Finistère) fête ses 150 ans dimanche. Elle est l’ancêtre de ce qui est devenu la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). L’occasion pour son président de lancer un appel aux autorités.

Entretien

Xavier de la Gorce, président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).

En quoi est-ce important pour vous d’être à Audierne dimanche ?

Je viens pour fêter les 150 ans de la station, créée par des pêcheurs en 1865. Elle est un peu à l’origine du sauvetage en mer. Et puis, Audierne, ce n’est pas n’importe où. C’est la pointe du Finistère, un endroit éminemment maritime, qui parle aux sauveteurs. La baie des Trépassés, ça veut dire ce que ça veut dire. Le symbole est fort.

Où en est la SNSM aujourd’hui ?

Si on parle du bénévolat, qui en est le cœur, l’âme, la SNSM va bien. L’engagement des sauveteurs est intact. De plus, la façon dont ils remplissent leur mission est appréciée de tous. C’est d’ailleurs pourquoi celle-ci continue de lui être déléguée par l’État. Le plus fragile en revanche, c’est notre capacité à pérenniser ce modèle, à investir, notamment dans de nouveaux matériels.

Vous assurez une mission de service public, mais 75 % de vos ressources viennent du privé…

8 % de nos recettes viennent de l’État, 17 % des collectivités locales, le reste du privé. En ce qui concerne le financement public, nous sommes un peu inquiets des conséquences de la loi sur la réforme territoriale. Le texte initial ne permettait plus aux collectivités locales de nous aider. Nous sommes intervenus auprès du Premier ministre : la loi, adoptée le 18 juillet, dit que les collectivités peuvent continuer à nous subventionner. C’est une possibilité, pas une obligation. Résultat, plusieurs départements ont abandonné cette compétence : la Corse du Sud, La Réunion, La Somme, Les Bouches-du-Rhône, Le Nord, les départements du Languedoc-Roussillon… J’essaie de les convaincre qu’un littoral sécurisé contribue à l’image du département et à son attrait touristique. Et puis nos sauveteurs ne sont pas hors-sol. Ce sont des bénévoles de terrain.

L’État a décidé de vous donner un coup de pouce ?

À la suite de notre rencontre, le 18 décembre, à Brest, le Premier ministre a fait débloquer pour cette année une aide exceptionnelle de 1,5 million d’euros, qui s’ajoutent aux 2,3 millions habituels. Nous souhaiterions que cette aide soit pérennisée, afin que la subvention ordinaire de l’État soit portée de 8 à 15 ou 20 %. Ça ne me paraît pas illégitime. Après tout, nous assurons une mission régalienne. J’attends les résultats d’une inspection ordonnée par le Premier ministre et je souhaiterais que cette question soit évoquée lors du comité interministériel de la mer en octobre.

Et les plaisanciers dans tout ça ?

Nous avons 75 000 à 80 000 donateurs. Or, il y a 450 000 bateaux de plaisance en France, soit un million de plaisanciers. Il y a là un réservoir de cotisants considérable. Beaucoup pensent que nous sommes un service public. Notre nom « Société nationale de sauvetage en mer » prête sans doute à confusion. Je suis réfractaire à l’idée d’instaurer une taxe obligatoire aux plaisanciers. En revanche, je suggère qu’une fraction de la taxe sur l’éolien en mer soit affectée à la SNSM. Recueilli par Arnaud BÉLIER.

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