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Jours tranquilles à Paris
12 août 2015

Erdeven : Le gravelot, un oiseau migrateur à protéger

Petit oiseau au bec court mais aux longues pattes, le gravelot court souvent le long du bord de mer à la recherche d’insectes : on croise souvent cet oiseau sans le savoir sur les plages de la région. Reconnaissable à son ventre blanc et à son dos brun, il est plutôt solitaire, contrairement au bécasseau, une espèce voisine qui se déplace en nuées sur le sable humide.« La saison de reproduction vient de se terminer, ça signifie que les poussins éclos vont maintenant grandir et apprendre à voler avant de migrer », explique Yoann Roulet, qui observe cet oiseau dans le cadre de son service civique pour l’association Bretagne vivante. Ce volatile protégé en France comme à l’étranger bénéficie d’une attention particulière.« C’est une espèce parapluie, sa santé dit quelque chose de l’état de l’environnement », puisque le gravelot est entièrement dépendant de la nourriture qu’il trouve dans « la laisse de mer », ces grandes algues noires que l’on trouve partout sur les plages.

26 jours à couver

Dans le cadre d’un programme d’action régional, Yoann et son collègue Pablo Pernel cherchent les gravelots à longueur de journée.« Nous en avons bagué plus d’une centaine pour suivre leur progression. Mais nous avons aussi construit des enclos pour protéger les nids et prévenu les vacanciers de ne pas les perturber », raconte-t-il. Chez le gravelot, c’est le mâle et la femelle qui se relayent pour couver les œufs. Une parité qui prend fin à la naissance des poussins :« Après 26 jours à les couver, quand les petits sont nés c’est le père qui s’en occupe. La femelle va, elle, trouver d’autres mâles », sourit Yoann Roulet. Cette année, sur 68 nids détectés le long de la côte entre Gâvres et Quiberon, dans seulement 21, des œufs ont éclos, donnant naissance à des poussins. Les autres ?« Soit ils ont été emportés par la marée, les gravelots ne prévoyant pas les hauts coefficients, soit les œufs ont disparu, à cause de différents prédateurs », souligne Yoann Roulet. Pour ceux qui ont survécu à cette cruelle sélection naturelle, reste encore à apprendre à voler.« Cela prendra trois semaines : leur duvet s’épaissit, ils se musclent en courant sur la plage. »

Ne pas gêner les poussins

Si le gravelot s’adapte à la fréquentation des plages en été, certaines mesures de précaution sont à prendre pour ne pas gêner le développement des poussins.« Nous demandons aux gens de ne pas lâcher leurs chiens en haut de la plage, puisque c’est là que se réfugient les oiseaux. Un gravelot adulte pourrait abandonner son nid et ses poussins s’il a peur d’un prédateur », indique le jeune biologiste. Les vacanciers sont également amenés à ne pas détruire les enclos : si vous voyez quatre piquets de bois reliés par un discret fil bleu, n’y touchez pas ! C’est là que le poussin gravelot se réfugie quand vous approchez trop près.« Les adultes ont d’ailleurs une technique pour que vous vous éloigniez de leur nid : ils attirent votre attention, et jouent la comédie en se recroquevillant comme s’ils avaient une aile brisée ! » Dans l’urgence et la panique, les boules grises avec des points noirs que sont les poussins gravelots se cachent parfois dans le sable, espérant que les prédateurs ou humains ne les voient plus.« Les gens en ramassent parfois pensant qu’ils sont blessés, mais en réalité, ça les éloigne de leurs parents, qui ne sont pourtant jamais loin. Il ne faut donc pas les approcher » prévient Yoann Roulet. Et si tout se passe bien sur nos plages, ils pourront bientôt, d’ici à la mi-septembre, s’envoler pour un grand voyage : destination, l’Afrique. Article de Aliénor CARRIÈRE.

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http://jourstranquilles.canalblog.com/archives/2015/07/10/32332766.html#comments

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