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Jours tranquilles à Paris
13 novembre 2015

C’est décidé, je vais devenir un vrai gentil !

Psycho. Aujourd’hui, c’est la Journée de la gentillesse. Une qualité pas si désuète et qui peut même rapporter gros. Décryptage avec un expert en management.

Entretien

Franck Martin, conférencier, spécialiste de la communication et du management des équipes.

La Journée de la gentillesse a été lancée par le magazine Psychologies en 2009. Une bonne idée ?

Cette journée est utile. Même si ça peut paraître artificiel, cela « force » les gens à y penser au moins une fois dans l’année !

La société n’est pas tendre. Pourquoi faudrait-il être gentil ?

Dans ma première vie, je travaillais dans la publicité, un milieu où les relations étaient très superficielles. Et puis j’ai découvert l’école de Palo Alto, un courant de pensée humaniste. L’un de ses représentants, Paul Watzlawick, a un adage qui me guide aujourd’hui : « La relation prime sur le plus beau des contenus. » Autrement dit, ce n’est pas ce que vous dites qui est déterminant, mais la relation de confiance que vous allez créer et entretenir avec votre interlocuteur, qui va vous permettre de faire passer tous les contenus, même les plus difficiles.

Pensez-vous que les gentils ont un pouvoir ?

Oui, la vraie gentillesse est teintée de compassion, de gratuité, d’humilité, de positivisme, de beaucoup de communication, de patience, d’humour… Quand vous avez cette sorte de générosité bienveillante, cet altruisme, vous ne soumettez pas l’autre. La gentillesse, c’est contagieux. Donc être gentil, de manière durable, ça dissipe la défiance et incite les gens à s’ouvrir autant que vous vous ouvrez à eux. Le gentil a réellement un pouvoir, non pas un pouvoir pour menacer l’autre, mais au contraire, un pouvoir de communication qui va ouvrir l’autre.

Pourtant, la gentillesse est souvent moquée…

Culturellement, elle n’est pas à la mode. On entend souvent des expressions comme « Arrête, on n’est pas dans le monde des Bisounours » ou « trop gentil, trop con ». Mais quand on réalise ce que la gentillesse provoque chez l’autre, on a envie de la pratiquer.

Comment pratiquer la gentillesse au quotidien ?

Il faut éviter de rester dans le non-dit et les a priori. Communiquer, échanger, verbaliser les problèmes dans une équipe de travail, par exemple, est essentiel. Enfin, il faut définir ensemble un cadre que l’on s’engage à respecter, édicter des règles, les écrire si besoin, en excluant les passe-droits. C’est la base de la relation de confiance, en couple, en famille, au travail, ou avec des amis.

Recueilli par Laetitia HÉLARY. Le pouvoir des gentils, pages, 19,90 €. Eyrolles, 176

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