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Jours tranquilles à Paris
16 avril 2016

Le pape se rend à Lesbos auprès des réfugiés

Le pape l’avait annoncé, il voulait se rendre auprès des« citoyens de Lesbos, si généreux …» et des migrants et réfugiés qui traversent la mer Égée, depuis la Turquie, au péril de leur vie. Aujourd’hui, François passera cinq heures sur l’île grecque. Celle-ci est devenue, en 2015, la première porte d’entrée clandestine en Europe. Une porte fermée depuis le 20 mars, date de l’entrée en vigueur d’un accord entre l’Union européenne et la Turquie. Depuis, tous ceux qui accostent à Lesbos sont renvoyés vers la Turquie. La visite de François, précise le Vatican, est« strictement humanitaire et œcuménique » . Le leader catholique retrouvera sur place le patriarche Bartholomée de Constantinople, chef spirituel de l’orthodoxie, et le chef de l’Église orthodoxe grecque, Hyéronyme II. Après avoir été accueillis dans l’île par le Premier ministre Alexis Tsipras, les trois dignitaires se rendront dans le centre d’enregistrement ( hotspot )de Moria. Ils déjeuneront avec huit migrants dans un conteneur aménagé.

Droit à émigrer

Ce déplacement rappelle l’esprit du pontificat de François. Le 8 juillet 2013, quelques semaines après son élection, il s’était rendu dans l’îlot italien de Lampedusa, au sud de la Sicile. Il avait lancé un appel en faveur de l’accueil et de la solidarité :« Les migrants, nos frères et sœurs, cherchaient à sortir de situations difficiles pour trouver un peu de sérénité et de paix, un endroit meilleur pour eux et leur famille, mais ils ont trouvé la mort. » Le pape avait fustigé la« globalisation de l’indifférence […]Nous avons perdu le sens de la responsabilité fraternelle. » C’était avant les dramatiques séries de naufrages dans le Canal de Sicile (plus de 1 200 noyés) et la mort du petit Aylan Kurdi, sur une plage turque. Cette visite inattendue à Lesbos pourrait avoir une résonance médiatique et politique en Europe. Le pape argentin se montre une nouvelle fois très attentif au sort des migrants. L’accord avec la Turquie pour limiter les arrivées dans l’Union européenne l’avait irrité. Par la voix du président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants, François a fait dire qu’il revient quasiment à nier« le droit à émigrer » . De son côté, la Commission européenne a fait ses comptes : depuis le 4 avril, en échange des retours vers la Turquie, trente-sept Syriens réfugiés dans ce pays ont été accueillis en Allemagne, onze en Finlande et tente et un aux Pays-Bas. Article de Mathilde AUVILLAIN.

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