Bretagne = LGV : les riverains aimeraient voir moins de pylônes

Sur les 182 km de la nouvelle ligne à grande vitesse, ouverte en juillet 2017, 26 mâts sont montés par Eiffage rail express. S’y ajouteront 51 pylônes de TDF. C’est un peu trop, disent des riverains.

De nombreux pylônes métalliques poussent entre Le Mans et Rennes, le long de la ligne à grande vitesse dont la construction s’achève. Vingtsix sont destinés à accueillir le système de télécommunications par radio de la LGV. Construits par Eiffage rail express (ERE), la filiale du groupe de travaux publics Eiffage, ils permettront de diffuser le signal radio GSMR sur l’ensemble du tracé, c’est-à-dire de relier les trains aux systèmes de signalisation, et d’assurer le contact entre les conducteurs des TGV, les postes de contrôle à distance et les autres trains. À 320 km/h, il serait en effet très compliqué pour le conducteur de distinguer les informations en bord de voie. D’autres pylônes seront aussi construits par TDF, une entreprise du secteur numérique. Celle-ci développe un projet d’installation de 51 pylônes entre Le Mans et Rennes. Cette fois, pour les opérateurs de téléphonie mobile.

Mutualiser les installations

ERE a monté ses mâts tous les cinq à dix kilomètres. Des pylônes de 30 mètres de haut et d’environ 4 tonnes. TDF dresse les siens tous les quatre kilomètres. Les premiers, hauts de 30,50 m, sont déjà construits, à l’est du Mans.« Nous sommes une société d’infrastructures. Notre maillage, très serré, répond aux besoins des opérateurs de téléphonie mobile. Il est différent de celui d’Eiffage » , selon Loïc Launay, responsable du parc Bretagne chez TDF qui assure, en plus de la diffusion des 35 chaînes de la TNT et des 900 radios FM, le déploiement des réseaux des quatre opérateurs nationaux de téléphonie mobile. Le groupe propose de les vendre« aux fournisseurs d’accès intéressés, pour une couverture parfaite de la ligne. Cela comprend aussi les communes peu ou pas desservies » . ERE a aussi« proposé aux opérateurs publics de GSM de venir s’installer sur les mâts de la ligne, conformément au contrat de partenariat avec SNCF Réseau de juillet 2011 » , indique-t-on, au service communication. Cela,« afin de mutualiser les installations » . Mais« notre métier n’est pas la téléphonie mobile. Il est de faire circuler le TGV à 320 km/h. » Cette multiplication des installations interroge les riverains. Construire de nouveaux pylônes serait« une nouvelle atteinte au cadre et à la qualité de vie des habitants, avec des impacts visuels et paysagers réels, et potentiels en termes de santé publique » , argumente une association de riverains à CessonSévigné, ville voisine de Rennes. Elle a déposé une demande de recours gracieux, pour annuler un permis de construire signé avec TDF. Le maire de la ville, Albert Plouhinec, a prié TDF de trouver autre site.« Il répondra, d’une meilleure façon, aux attentes des riverains » , promet l’entreprise. Article de Angélique CLÉRET.