Littérature
Une brillante mise au point de l'auteur des Versets sataniques, soumis à une fatwa en 1989. Extrait : "Il y a un refus de comprendre deux choses. D'une part, nous vivons la période la plus sombre que j'aie jamais connue. Ce qui se passe en ce moment avec Daech est d'une importance colossale pour l'avenir du monde. D'autre part, l'extrémisme constitue une attaque contre le monde occidental autant que contre les musulmans eux-mêmes.
C'est d'abord une prise de pouvoir, une tentative d'imposer une dictature fascisante à l'intérieur même du monde islamique. Qui étaient les premières victimes des ayatollahs d'Iran ou des talibans ? Qui fait-on souffrir en Irak aujour - d'hui ? Ce sont avant tout des musulmans qui massacrent d'autres musulmans. On a beau jeu d'incriminer les drones américains, mais pour chacun de ces missiles on dénombre mille attaques et attentats commis contre des individus et des mosquées par des djihadistes.
Lors de l'affaire des Versets sataniques, les partisans des ayatollahs menaçaient d'abord, à Londres ou ailleurs, ceux qui n'approuvaient pas la fatwa lancée contre moi. Ce qui revient à dire qu'attaquer les extrémistes ne signifie pas attaquer la communauté musulmane. Il faut savoir pour quoi on se bat. Combattre l'extrémisme, je le répète, n'est pas combattre l'islam. Au contraire. C'est le défendre."
Au Liban, en 1989, manifestation contre les Versets. "Dans les années 1960 et 1970, Beyrouth était une ville ouverte. Si un tel changement a pu se produire au cours de la vie d'un homme, il peut sans doute être inversé aussi rapidement."N. ISMAIL/AFP
Photo : 30 mars 2010 - Salon du Livre - Porte de Versailles