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Jours tranquilles à Paris
30 juillet 2016

Les communes bretonnes : Plou-Plo, Ac-Ec...

Des stats sur la Bretagne, il y en a bien plus que la région compte de villages ou de saints. Certaines données sont à découvrir au travers d'une série ludique, « La Bretagne dans le panneau ». Sous formes de « matches », voyons donc s'il y a plus de communes en « Plo » ou en « Plou », en « Ac » ou en « Ec », en prenant bien soin de savoir à quels saints se vouer. Mettons-nous deux petites secondes dans la peau d'un touriste qui découvre, à bord de sa voiture, les petites routes de la pointe bretonne et ses particularismes. Des « Plou » et des « Plo » en veux-tu, en voilà ! Voit-il plus de villages en Plou- ou en Plo- ?

S'il arrive du nord, par la RN12, passé Saint-Brieuc, il risque fort d'être un peu déboussolé par l'abondance de « Plou » qu'il va croiser sur son chemin. Près de 70 villages bretons commencent par ce préfixe et plus de 90 % d'entre eux sont situés au nord d'une ligne qui court de la presqu'île de Crozon (29) à la couronne briochine.

Si notre voyageur vient du sud, par la RN165, il en croisera bien quelques-uns mais passé Quimper, c'est face à une foule de « Plo » qu'il se retrouvera. Pourquoi tant de noms de villages commençant par la même syllabe ? Simple. En breton, « Plou » et « Plo » signifient « paroisse », selon les spécificités locales de la langue régionale. Des noms de saints ont parfois été ajoutés (Ploudaniel, Ploujean...) et des adjectifs comme « grand » pour Plomeur ou « petit » pour Pleubian ont également été utilisés pour qualifier ces villages.

D'« Ac » à l'est, du « Ec » à l'ouest

Autre statistique : plus de 120 communes bretonnes se terminent par « -ec » ou « -ac ». Doit-on y voir comme pour les Plou- et les Plo- évoqués précédemment une variation locale de la langue bretonne ? Pas vraiment.

Les communes bretonnes se terminant par « -ac » sont (presque) toutes situées à l'est de la Bretagne historique. Tandis que les villes et villages affichant un suffixe en « -ec » se concentrent essentiellement sur la partie ouest du territoire. Une variation de la langue bretonne ? Visiblement non. Le « -ac » viendrait du suffixe gaulois « -acum », qui définit un lieu ou l'ancien emplacement d'une villa gallo-romaine. On relève également sa présence sur les panneaux de nombreuses communes du Sud-Ouest : Cognac, Armagnac, Pessac, Mérignac... Ce qui explique que de nombreux cas d'homonymies existent entre villes de Bretagne et du Sud-Ouest. 220 saints pour seulement douze saintes

Autre match : celui des saints et des saintes.

La forte imprégnation catholique de la Bretagne apparaît nettement dans le nom de ses communes. Pas moins de 332 villes ou villages de la région, dans ses limites historiques, ont une appellation qui débute par Saint- ou Sainte-, avec une écrasante domination des figures masculines. Il n'y aurait ainsi que douze saintes en Bretagne. Et encore, en comptant les quatre repérées en Loire-Atlantique, en considérant que ce recensement s'appuie sur les limites historiques de la région. Douze saintes donc, pour 220 saints répartis sur tout le territoire, avec une prédominance à l'est. L'ouest serait-il moins religieux ? Non. Mais, la langue bretonne est plus présente à la pointe. « Plou » et « Plo » signifiant « paroisse », on pourrait donc, par exemple, en interprétant très librement les noms de communes, considérer que Ploujean, c'est un peu comme Saint-Jean... Jean, justement, parlons-en ! Il s'agit du saint le plus voué dans la région avec pas moins de huit communes bretonnes portant son nom, qu'il soit sur Vilaine, du Doigt, de la Mer, la Lande ou Trolimon. Oui, de « Plou » en « Plo », d'« Ac » en « Ec » et de Saint en Sainte, voilà un Tro Breizh qui promet ! Source : Le Télégramme

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