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Jours tranquilles à Paris
4 août 2016

TURQUIE : La gorge profonde turque démasquée

Fuat Avni apparaît sur Twitter.

2015. Révélations sur Erdogan.

2016. Vatandas identifié.

Qui est Fuat Avni, cet énigmatique internaute qui tient la Turquie en haleine depuis 2014, en révélant à coups de tweets cinglants les turpitudes de Recep Tayyip Erdogan ? Après un an et demi de traque, la sûreté d’Istanbul croit avoir démasqué l’insaisissable dénonciateur, dont le compte était avidement suivi par 3 millions d’internautes. Un« phénomène », selon les médias traditionnels, perdus en conjectures. De multiples hypothèses ont circulé, de la CIA jusqu’à la propre épouse d’Erdogan, l’insipide Emine ! Fuat Avni, il faut dire, semblait issu du premier cercle du chef de l’État, relatant ses accès de panique et ses noires colères. Ses tweets annonçaient les arrestations d’opposants prévues le lendemain. Soir après soir, il décrivait par le menu les coups bas entre ministres, les manœuvres électorales, les sombres manipulations kurdes ou syriennes du pouvoir… Ses tweets s’achevaient invariablement par une menace –« Tremble ! » – et prophétisaient la chute du« tyran narcissique ». Le renseignement turc, après des échanges avec le FBI, a remonté la piste d’Aydogan Vatandas, ex-militaire reconverti dans le journalisme. Il n’est autre que le correspondant à New York du journal Zaman et de l’agence Cihan, des médias liés à l’ennemi juré d’Erdogan : l’influent prédicateur Fethullah Gülen, un ancien allié que le président turc accuse d’avoir ourdi le coup d’État manqué du 15 juillet. Fuat Avni était en réalité un réseau. Vatandas était approvisionné en révélations par les disciples de Gülen incrustés dans les rouages de l’État. L’autre principal suspect, arrêté le 19 juillet avec des dizaines d’ingénieurs, avait la haute main sur les données informatiques du gouvernement ! Article de Bruno RIPOCHE.

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Turquie. Ankara admet des « erreurs » après la purge

Changement de ton notable à Ankara. Pour la première fois, la Turquie a admis, hier, que la purge implacable, lancée dans la foulée du putsch du 15 juillet, avait pu donner lieu à « des erreurs ». « S'il y a eu des erreurs, nous les corrigerons », a déclaré le vice-Premier ministre, Numan Kurtulmus, alors que « le grand ménage » des sympathisants du prédicateur exilé Fethullah Gülen - accusé par Ankara du coup d'État - a laminé l'armée, la justice, l'éducation et les médias. Les « citoyens qui n'ont pas d'affiliation avec eux (les sympathisants de Gülen) devraient se détendre » car « il ne leur sera fait aucun mal », a ajouté le vice-Premier ministre. Mais les autres « paieront le prix », a-t-il souligné. Le Premier ministre, Binali Yildirim (ci-dessus) avait déjà évoqué, vendredi, la possibilité que, parmi les victimes de cette chasse aux sorcières, certaines l'aient été de manière abusive. Environ 10.000 personnes font l'objet de poursuites et sont en détention préventive, dont des journalistes.

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