Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
9 octobre 2016

Apiculture. Une nouvelle bête noire ?

x11

Un frelon asiatique dévorant une abeille domestique, qu'il découpe méthodiquement.

Arrivé accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique a colonisé les deux tiers du territoire français. Les départements bretons sont touchés depuis 2011 et la présence de l'insecte y progresse de manière exponentielle. Plus de 10.000 nids ont été recensés en 2015 en Bretagne. Et désormais, les apiculteurs craignent l'arrivée d'une nouvelle bête noire : le petit coléoptère de la ruche (photo ci-dessous).

Le comportement de prédateurs des frelons asiatiques envers les abeilles domestiques est significatif. Il en découle un impact non négligeable sur la production apicole (ruches décimées, stressées...). Le classement du frelon asiatique dans les espèces représentant un danger sanitaire de deuxième catégorie ne constitue en rien une obligation de lutte contre l'espèce. La décision de destruction et les coûts de mise en oeuvre incombent au propriétaire du fonds sur lequel se trouve le nid. En revanche, le classement en catégorie 1 imposerait un plan de lutte obligatoire, à la charge de l'État.

En attendant cet hypothétique classement en catégorie 1, chaque département mène la lutte sous la houlette de la Fredon Bretagne qui fédère les quatre fédérations départementales de lutte contre les organismes nuisibles. Ainsi, dans le Morbihan, un comité de pilotage a été mis en place dès 2015 avec tous les acteurs concernés, ce qui a conduit à une organisation de lutte (nomination d'un référent frelon par commune, incitation au piégeage des fondatrices au printemps, destruction des nids primaires et secondaires...). Le bilan 2015 se décompose comme suit : 24.612 fondatrices capturées ; 602 nids primaires (premiers nids) et 2.918 nids secondaires recensés (en 2014, 1.200 nids avaient été recensés). (*)

x12

 Aethina tumida : la nouvelle menace

Le petit coléoptère de la ruche, Aethina tumida, originaire d'Afrique du Sud, a déjà colonisé l'Afrique du Nord, l'Amérique du Nord et l'Australie. Il provoque des ravages importants dans les colonies d'abeilles où il se nourrit du couvain et du miel. Ils entraînent la mort de la colonie ou la désertion des abeilles. Au contraire de sa cousine africaine qui a développé contre l'intrus une stratégie de lutte en l'emmurant dans une gangue de propolis et en évacuant minutieusement les oeufs et les larves de la ruche, l'abeille mellifère européenne est sans défense face à ce ravageur Aethina tumida a été détecté pour la première fois en Italie, en Calabre, en septembre 2014. Cette même année, 61 foyers ont été mis au jour (60 foyers en Calabre et un en Sicile).

En 2015, environ 1.000 ruchers ont été visités en Calabre et 450 en Sicile, ce qui a permis de détecter 29 foyers uniquement en Calabre (aucun en Sicile). En 2016, la surveillance a repris depuis le mois de mars et le premier cas a été identifié le 21 avril. Quatre nouveaux foyers d'infestation ont été détectés les 25 et 26 juillet. Situés à 100 km de la première zone de protection, cet éloignement laisse supposer que la dissémination de l'infestation ne résulte pas d'une dispersion naturelle du petit coléoptère mais pourrait être liée aux activités humaines apicoles.

Mesures de protection

En France, aucun cas n'a été détecté et des mesures de protection et de contrôle ont été prises. L'expédition d'abeilles, de bourdons, de produits de la ruche non-transformés et de matériel apicole est interdite depuis les régions infestées vers les autres régions de l'Union européenne. En outre, la législation européenne interdit toute importation d'essaims d'abeilles ou de colonies provenant de pays tiers (à l'exception de la Nouvelle-Zélande).

* En ce qui concerne le Finistère, au 19 janvier 2016, 2.139 nids détectés et signalés à la FDGDON 29 (315 nids en 2014) ; 218 communes touchées dans le département, soit 77 % des communes. Quant aux Côtes-d'Armor, ce sont 1.600 nids qui y ont été recensés en 2015 et 302 communes étaient concernées.

Publicité
Commentaires
Publicité