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Jours tranquilles à Paris
13 octobre 2016

Ces pages qui ébranlent la hollandie

Livre « Consternant », « horrible », « pitoyable » : les socialistes jugent sévèrement les dernières confidences du président.

« Je viens de finir ma boîte de Prozac », lâche un proche de François Hollande. Hier matin, la parution dans nos colonnes des bonnes feuilles d’« Un président ne devrait pas dire ça »*, qui paraît aujourd’hui, a consterné le clan des hollandais. « Comment il peut faire un truc pareil ? Je lui en veux, c’est pas possible », fulmine un baron de la hollandie. « C’est horrible, horrible, se lamente une responsable socialiste. Il va avoir du mal à s’en remettre. »

Islam, terrorisme, Nicolas Sarkozy, etc. Au fil des 663 pages de ces confidences explosives, Hollande commente en spectateur son action. « Hollande donne une image assez pitoyable de lui-même », soupire un député qui le soutient pourtant. Ses détracteurs au sein du Parti socialiste (PS), eux, ne se gênent pas pour l’étriller.

« Le mec n’a toujours pas acté qu’il est président de la République. C’est crépusculaire », tacle le député frondeur Laurent Baumel, soutien d’Arnaud Montebourg dans la primaire de gauche. Tous sont effarés par le temps que le président a consacré aux deux auteurs de cet ouvrage (soixante et un rendez-vous dont huit dîners privés au domicile d’un des journalistes). Sans compter tous les autres entretiens accordés pour d’autres livres… « Si seulement il nous en avait accordé autant. Sa majorité ne serait peut-être pas disloquée », peste Christian Paul, le chef de file des frondeurs que le président aura reçu en groupe une seule fois durant son quinquennat ! « Mais quand est-ce qu’il bosse ? s’exaspère une cadre socialiste, fidèle de toujours. Il devrait faire une psychanalyse. Il est son pire ennemi. Il n’est pas fait pour ce job. »

« Il ne préside pas, il commente »

« Il paie cash le fait de ne pas maîtriser son expression », déplore un de ses supporteurs. Le jour où il s’adresse à la gauche dans une interview à « l’Obs » où il fait un pas de plus vers sa candidature, la sortie du livre brouille totalement son message.

« Il ne préside pas, il commente », s’agace un de ses partisans. Quitte à se contredire. Comme sur la déchéance de la nationalité dont il se dit hostile à titre privé… après avoir voulu la faire voter par le Parlement ! De quoi exaspérer certains élus. « Ceux qui l’ont soutenu par loyauté le regrettent aujourd’hui », affirme un député. Et que dire de l’énorme pataquès autour de Notre-Dame-des-Landes ? Le jour même où Manuel Valls déclare que les opposants au projet seront bien expulsés cet automne, le président confie que d’après lui, l’aéroport ne verra pas le jour ! D’autres préfèrent en rire. Alors qu’une salle de shoot vient d’ouvrir à Paris, un député PS suggère d’interdire l’accès de l’Elysée aux journalistes, « puisque Hollande se shoote aux médias ». Mais une question les taraude tous : quelle sera l’ampleur des dégâts ? « Ça restera sans doute assez parisien mais ça participe d’une ambiance générale. C’est du bruit négatif pour lui », analyse un responsable socialiste. Un fidèle soupire : « Faire campagne pour lui, ça va être dur… »  Par Ava Djamshidi et Philippe Martinat

  • « Un président ne devrait pas dire ça », Gérard Davet et Fabrice Lhomme, Stock.
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