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Jours tranquilles à Paris
15 octobre 2016

Monsieur Chat

Thoma Vuille, alias Monsieur Chat, a été condamné à 500 € d’amende pour avoir dessiné son personnage fétiche sur un panneau de travaux de la gare du Nord (Xe).

Monsieur Chat ne connaîtra pas l’ambiance d’une maison d’arrêt. Enfin, son papa... Thoma Vuille pour être précis. Mais il devra s’acquitter d’une amende de 500 € pour avoir tracé sur un panneau de travaux de la gare du Nord (X  e), au printemps, l’un de ses chats jaunes, aux yeux rieurs et à la frimousse débonnaire, qui ont rendu célèbre cet artiste de rue franco-suisse de 39 ans dans toute la capitale.

Alors que le parquet avait requis trois mois de prison ferme à l’encontre de Thoma Vuille, taxé d’avoir dégradé les lieux, la 29  echambre correctionnelle a tranché, hier matin, en condamnant Monsieur Chat à une simple amende. « Un désaveu clair du ministère public », s’est empressée de réagir M  e Agnès Tricoire, l’avocate de l’artiste, qui considère néanmoins « qu’être condamné pour un dessin sur un support éphémère n’a pas de sens ».

« donner aux passants, gratuitement, un bonheur éphémère »

Thoma Vuille, longtemps anonyme, s’est fait connaître en 2007, à Orléans (Loiret), lorsque la police municipale l’a surpris en flagrant délit créatif. Depuis, ses chats tout sourire ont fleuri un peu partout en France, sur les murs de Paris, mais aussi ceux de Hong-Kong, New-York, Dakar ou Sarajevo. Lui valant « deux petites amendes seulement par le passé », selon son avocate.

Monsieur Chat, que cette condamnation simplement pécuniaire a soulagé, mais cependant plongé dans un abîme de perplexité, assure avoir « voulu donner aux passants, gratuitement, un bonheur éphémère ». « J’ai dessiné ce chat heureux, cerné de roses belles et menaçantes, et accompagné d’un oiseau porteur, dans son bec, d’un cœur, détaille-t-il. A cette époque, il y avait dans le couloir RATP de la gare du Nord trois murs recouverts d’œuvres commandées à des graffeurs, dont Jérôme Mesnager. Un support dont je savais qu’il allait être recouvert. Je me suis dit qu’il fallait porter l’art plus loin, là où la beauté est complètement absente et où les êtres humains sont contraints d’attendre leur RER dans un environnement hostile et laid. »

Après avoir tracé son personnage fétiche, gare du Nord, Monsieur Chat avait décidé de jouer la carte de la transparence et s’était rendu de bonne grâce à la convocation de la brigade anti-tag. Assuré de n’encourir qu’un simple rappel à la loi, l’artiste avait reconnu être l’auteur du dessin. Mais, considéré comme « récidiviste », Thoma Vuille a finalement dû venir rendre des comptes devant le tribunal correctionnel.

« La SNCF n’était même pas représentée, s’indigne M  e Agnès Tricoire. Et nous apprenons ce jeudi [hier] qu’elle compte se constituer partie civile, alors que le jugement est rendu, et réclamer un dédommagement pour dégradations, au cours d’une audience sur intérêts civils qui pourrait se tenir en janvier prochain. »

L’artiste et son avocate, bien que soulagés qu’une simple amende ait été prononcée, s’interrogeaient sur l’opportunité de faire appel...

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