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Jours tranquilles à Paris
26 octobre 2016

Voici madame Nuit Blanche 2017

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 Charlotte Laubard sera la directrice artistique de la Nuit Blanche 2017.

Historienne de l’art, passée par Genève, Bordeaux, New York et Turin, Charlotte Laubard prépare déjà la prochaine édition.

Même si elle connaît bien Paris où elle est née, Charlotte Laubard, nommée jeudi dernier directrice artistique de la Nuit Blanche 2017, était déjà en repérage en baskets hier après-midi, rue du Faubourg-du-Temple (XI  e). « Je vais garder l’idée de parcours pour cette Nuit blanche qui tournera autour du thème de l’œuvre commune. Alors que l’on débat beaucoup de l’identité nationale, je pense que l’identité, ce n’est pas ce que l’on est, mais ce que l’on fait ensemble », confie Charlotte Laubard, très enthousiaste.

Cette année, l’événement tournait autour de la quête amoureuse et invitait les visiteurs à une déambulation à la suite de Poliphile, vénitien du XV  e siècle, essentiellement sur les berges de la Seine, entre les IV  e et VIII  e arrondissements.

Historienne de l’art, madame Nuit Blanche 2017, qui succède dans cette mission à Jean de Loisy, président du palais de Tokyo, se réjouit à l’idée de « saisir cette opportunité de faire connaître l’art contemporain à plusieurs centaines de milliers de personnes en une nuit ». Le succès de l’opération, lancée à Paris en 2002, est tel qu’aujourd’hui, 35 grandes villes, de Melbourne à Tokyo, célèbrent leur propre Nuit Blanche sur le modèle parisien.

Professeur d’histoire de l’art et d’arts visuels à la Haute école d’art et de design de Genève, Charlotte Laubard a dirigé de 2006 à 2013 le centre d’art plastique contemporain (CAPC) de Bordeaux.

Elle a aussi beaucoup bourlingué, à New York d’abord où elle a travaillé comme commissaire adjoint au Centre d’art contemporain de Long Island City qui a fusionné avec le MoMA (musée d’art moderne). A Turin ensuite, où elle a exercé les mêmes fonctions au Castello di Rivoli, château du XVIII  e siècle des rois de Savoie situé à 20 km de Turin et transformé en 1984 en musée d’art moderne contemporain. E.P.

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26 octobre 2016

Respect

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26 octobre 2016

Victoria's Secret - save the date

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26 octobre 2016

Autoportrait

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26 octobre 2016

Exposition "Soulèvements" au Jeu de Paume

« Soulèvements » : un atlas poétique de la révolte

L’exposition, qui s’ouvre au Jeu de paume, mêle de façon magistrale des médiums de toutes origines.

« Dès Jean Vigo ou Eisenstein, puis Rossellini ou Kalatozov (dans ce film admirable qui s’intitule « Soy Cuba »), le cinéma a magnifiquement représenté les soulèvements. La cinéaste Maria Kourkouta a conçu ce « remontage » pour l’exposition avec un sens du rythme qui donne l’impression que les images elles-mêmes sont des ouragans de désir politique. »

« Dès Jean Vigo ou Eisenstein, puis Rossellini ou Kalatozov (dans ce film admirable qui s’intitule « Soy Cuba »), le cinéma a magnifiquement représenté les soulèvements. La cinéaste Maria Kourkouta a conçu ce « remontage » pour l’exposition avec un sens du rythme qui donne l’impression que les images elles-mêmes sont des ouragans de désir politique. »

Le ciel est lourd, les temps sombres… Mais plutôt que d’attendre et de se soumettre, se lever, se soulever. Telle est la leçon, magistrale, qu’offre le Jeu de paume avec « Soulèvements », symphonie d’images orchestrée par le philosophe Georges Didi-Huberman. Un chant des partisans fait exposition, une manifestation iconographique ? Pas question, pour cet éminent penseur de l’image, de nous dire pourquoi et comment lever le poing. Son exposition reconstruit plutôt la geste du peuple, dresse l’épopée de la révolte, pour l’analyser à travers les images qu’elle a engendrées, ou qui l’ont suscitée.

Articulée en cinq chapitres, elle mêle tous médiums et toutes origines et remonte à la Révolution française pour embrasser jusqu’aux printemps arabes, en passant par la Commune de Paris, chère au cœur de ce commissaire peu commun. Refusant toute chronologie, elle juxtapose de poétiques invites à s’insurger, comme les dessins d’Henri Michaux, à des reportages évoquant toutes sortes de colères, des Mères argentines de la place de Mai aux luttes anti-apartheid, en passant par les cinétracts de Mai 68.

Que nous disent ces centaines d’images ? Que le soulèvement est « un geste sans fin, sans cesse ­recommencé, souverain comme peut être dit souverain le désir lui-même », résume le commissaire d’exposition dans le catalogue. Celle-ci se construit comme une vague à la force irrépressible, qui se lève doucement. C’est une tempête brassée au lavis par Victor Hugo, ou Tadeusz Kantor qui s’imagine en chef d’orchestre de la mer, queue-de-pie et bras ouverts devant l’océan. Ce sont des draps qui se meuvent au vent sous le regard de Man Ray, ou des objets qui entrent tout seul en lévitation par la malice du Suisse Roman Signer. Soit le soulèvement comme la délicieuse menace d’un tremblement de la terre, toujours possible, jamais prévisible.

IL NE S’AGIT PAS DE JUGER DE LA VALIDITÉ IDÉOLOGIQUE DE TELLE RÉVOLTE, MAIS D’EXAMINER LA PUISSANTE ICONOGRAPHIE DE CE DÉSIR EN MARCHE

Puis les corps se prêtent peu à peu au jeu, dans un second chapitre où la danse fait lever les bras au ciel, et la misère universelle dresser le poing des ouvriers, saisis par les superbes gravures de Käthe Kollwitz dans l’Allemagne de 1900. Fierté prolétaire magnifiée au Mexique par la photographe Tina Modotti, révolutionnaire saisi en plein envol sur sa barricade par Gustave Courbet en 1848, grève des usines Citroën sous l’œil de Willy Ronis en 1938… C’en est fini de l’abattement. Les pierres volent dans les manifestations anticatholiques d’Irlande, dont témoigne Gilles Caron, et les bras se lèvent pour les droits civiques des Afro-Américains avec les Blacks Panthers.

De tels rapprochements peuvent surprendre, entre ces extrêmes inconciliables ? Il ne s’agit pas ici de juger de la validité idéologique de telle révolte, mais plutôt d’examiner la puissante iconographie de ce désir en marche. Ce qui n’empêche pas de penser le monde ­actuel, de crise des réfugiés en montée des extrémismes. Bien au contraire…

Parfois il suffit d’un rien pour mettre le monde en mouvement : un poing qui frappe une table où se trouve un verre de lait, peu à peu vidé par tant d’énergie, comme le suggère le film frappant de Jack Goldstein. Souvent c’est juste un cri, motif cher à Georges Didi-Huberman, qu’a tant inspiré Le Cuirassé Potemkine, d’Eisenstein. Hurlement de Jochen Gerz, qui va jusqu’à l’épuisement, ou murmure que fredonnent des bouches ano­nymes filmées par Lorna Simpson. Entre la plainte sourde et le lent crescendo vers la colère, leur chant muet accompagne longtemps.

Mais le cri ne suffit pas au soulèvement, il lui faut bientôt les mots. Ils se lèvent en milieu de parcours, à l’étage. Simples coups de poing, parfois, comme le « Mierda » que dessine en calligramme le poète espagnol Garcia Lorca, juste avant d’être assassiné par les franquistes. Ou les irruptions dada, à la présence elle aussi obligatoire dans ce parcours, tant « dada soulève tout », comme le clamait un célèbre tract de 1921. Il est aussi, bien sûr, des discours plus nourris : Victor Hugo encore, ou les surréalistes en ordre de bataille contre le monstre fasciste. Mais parfois les mots ne suffisent plus, ou sont brutalement tus : sous la dictature brésilienne des années 1970, Artur Barrio a composé un terrible livre de chair, où la viande s’est substituée au papier.

Se coucher, se taire ? Pas question, suggère alors Didi-Huberman en fin de parcours : quel que soit le contexte, la situation, reste toujours la force du désir. C’est bien lui, malmené, fatigué, qui pousse les migrants à marcher encore et encore, comme les a filmés en Grèce Maria Kourkouta : plan fixe traversé de leurs silhouettes lourdes, portées vers des hors-champs qu’ils espèrent meilleurs. Soleil politique, dit un merveilleux petit dessin de Marcel Broodthaers : il s’agit bien de cela, se lever encore et toujours, malgré tout.

C’est d’ailleurs tout Paris qui suit le mouvement, en version numérique. Sur le site Internet de l’exposition, une vingtaine d’institutions culturelles ont été invitées à enrichir ce fonds iconographique et théorique. Là encore, il n’est question que d’une chose : le désir de ne pas se soumettre ; le désir, pour ne jamais se soumettre.

« Soulèvements », Musée du Jeu de paume, place de la Concorde, Paris 8e. Du mercredi au dimanche, de 11 heures à 19 heures ; le mardi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 15 janvier 2017. soulevements.jeudepaume.org

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http://soulevements.jeudepaume.org/

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26 octobre 2016

Dancers After Dark

Pour son projet Dancers After Dark, le photographe Jordan Matter a décidé de capturer des danseurs nus dans les rues des grandes villes, créant un contraste saisissant entre la beauté, la fragilité et la grâce des corps dénudés, et l’architecture froide et grise des grandes villes du monde comme New York, Paris ou Londres. Ces magnifiques photographies ont été publiées dans son livre Dancers After Dark. Nous avions déjà parlé de Jordan Matter avec son précédent projet Dancers Among Us.

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26 octobre 2016

Extrait d'un shooting - nu

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Photo prise dans mon studio

26 octobre 2016

Milo Moiré (artiste)

26 octobre 2016

Jane Birkin

« Je vais mieux »

Jane Birkin va mieux. Physiquement et moralement. Après de longs mois passés à lutter contre une maladie auto-immune, elle part en tournée avec « Gainsbourg symphonique », qui fera escale demain pour la première fois en France à Troyes (Aube), dans le cadre des pétillantes Nuits de Champagne. Pour parler de ce nouveau spectacle, elle nous a reçus mardi dernier chez elle, à Paris. Une petite maison, cachée entre des immeubles, aussi charmante, désordonnée et anglaise que sa propriétaire, avec des dizaines de photos de famille encadrées.

Comment allez-vous ?

JANE BIRKIN. Ça va mieux. Il y a chez moi une espèce de précipitation. L’envie de faire tout pendant qu’on peut. C’est l’hôpital qui m’a appris ça. A un moment j’ai pensé que je n’en sortirais plus.

Votre fille Kate est partie en décembre 2013  (Kate Barry, photographe, est morte à l’âge de 46 ans, après avoir chuté du 4  étage de son immeuble).

La peine est tellement grande, le manque… Se dire que je vais être sans elle jusqu’à la fin de ma vie, c’est inimaginable. Elle est venue en France avec moi quand elle avait 1 an  (NDLR : elle était la fille du musicien britannique John Barry), les hôtels, la vie avec Serge (Gainsbourg), après… Elle me disait qu’elle me garderait quand je serais vieille. J’avais de la chance d’avoir une fille pareille ! Elle était terriblement humaine. Je suis revenue récemment dans notre maison de Brest que j’avais évitée pendant deux ans. Ça a été un réconfort très étrange. Dans le village d’à côté, Kate allait souvent lire les journaux dans un café. Le patron est venu me voir doucement. Maintenant je lis les journaux exactement comme elle.

Vous avez récemment assisté au défilé Saint Laurent avec vos filles Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon.

Après la disparition de Kate, Charlotte a eu besoin de partir vivre à New York et Lou a fait son album et sa tournée. C’était gai, trop charmant, de les retrouver. Mais j’avais l’impression d’être une naine à côté d’elles. A force d’avoir la colonne vertébrale qui se brise, j’ai du plastique entre sept vertèbres et je rapetisse.

Vous repartez en tournée pour longtemps ?

Deux ans j’espère. J’étais trop triste dans ma maison parisienne, cela me fait du bien de sortir. Dès qu’il y a de la compagnie, je me sens mieux. A Paris, tout me rappelle Kate : les lieux, les gens. J’ai fait quelques lectures des textes de Serge Gainsbourg avec Michel Piccoli et Hervé Pierre en province et cela m’a fait énormément de bien.

Pourquoi chanter des versions symphoniques de Gainsbourg ?

C’est une journaliste de Montréal qui m’a donné l’idée. Les chansons de Serge pour Bardot, pour Charlotte, pour moi, sont faites pour être chantées avec un grand orchestre. Je vais jouer dans le monde avec à chaque fois un orchestre et un chef différents. On revient de Pologne, où nous avons enregistré l’album avec l’orchestre de Varsovie. Il doit sortir en février.

Votre tournée devait passer par Shanghai. Pourquoi le concert a-t-il été annulé ?

La Chine a refusé mon visa. Je pense que mes prises de position pour le dalaï-lama, Aung San Suu Kyi  (NDLR : femme politique birmane, Prix Nobel de la paix) et Amnesty International leur ont déplu. Je fais partie d’une liste avec Lady Gaga, je suis très flattée ! C’est la première fois que je suis interdite dans un pays, je crois. Ce n’est peut-être pas plus mal, car je n’aurais pas pu m’empêcher de parler des droits de l’homme pendant le spectacle.

Le Bataclan va bientôt rouvrir. Y rechanterez-vous ?

Je l’espère, je le veux. Pour « Charlie Hebdo », je n’ai pas pu marcher car j’étais à l’hôpital. J’étais tellement frustrée. Mais pour le Bataclan, je suis allée place de la République sans caméra, sans rien. Juste pour être avec les gens. Des jeunes me prenaient dans leurs bras. Le Bataclan, c’est ma première scène à Paris, un souvenir très gai. Serge était là avec son briquet, je voulais l’épater. Il voulait que je sois sexy, alors je m’étais habillée en garçon et je m’étais coupé les cheveux.

Vous aurez 70 ans le 14 décembre. Comment le vivez-vous ?

Ce soir-là, j’ai fait exprès de chanter à Clermont-Ferrand dans un théâtre dont je connais bien le directeur. Je ne voulais pas être à Paris. Kate aurait eu 50 ans en avril prochain, c’est surtout à ça que je pense. Depuis trois ans, j’évite les anniversaires. Il n’y a que Noël que j’aime fêter. L’an dernier, Charlotte a eu la très bonne idée de louer une maison que nous ne connaissions pas. Toute la famille réunie, les enfants et les cadeaux dans les chaussettes, c’était très joyeux.

Eric_bureau

Voir mes précédents billets sur Jane Birkin

25 octobre 2016

Anything to say ? Davide Dormino

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