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Jours tranquilles à Paris
4 novembre 2016

Ils s’arrachent tous le Général !

colombey

L’ombre de la croix de Lorraine plane sur la campagne. A gauche et surtout à droite, les candidats multiplient les références à Charles de Gaulle.

Par   Olivier Beaumont  (avec P. Th.)

De Gaulle superstar ! A six mois de l’élection présidentielle, et alors que droite et gauche sont déjà embarquées dans le combat des primaires, il y a une figure tutélaire qui semble mettre tout le monde d’accord, c’est celle du général de Gaulle ! Jamais l’homme de Colombey n’a été autant cité que ces derniers jours, en meeting, à la télévision ou en interview. De François Fillon à Manuel Valls, en passant par Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, on se bouscule sous la croix de Lorraine.

Et chacun y va de son appel du pied. La semaine dernière dans les colonnes de notre journal, Bruno Le Maire a ainsi proposé — s’il était élu — un référendum sur le renouvellement de la classe politique qu’il organiserait symboliquement le 18 juin prochain. Même le « moderne » Emmanuel Macron n’est pas en reste question référence : alors qu’il présentait l’organigramme de son mouvement, En marche !, mercredi, l’ancien ministre de l’Economie a vanté le principe de l’appartenance à deux partis (par exemple, au PS et à En marche !) pour ceux qui souhaitent le rejoindre. « Le dernier à avoir fait ça, c’est de Gaulle avec le RPF », souligne non sans malice son entourage, citant ce parti — fondé en 1947 par le Général — dont l’ambition était de se situer au-delà du clivage droite-gauche.

Alors de Gaulle, une valeur sûre ? Il faut dire qu’en ces temps tourmentés, ce recours à la statue du Commandeur, c’est la martingale de politiques en mal de crédibilité. « La société est très malade. Un certain nombre de fondements et principes sont mis à terre, comme le rôle de l’Etat, le partage des valeurs, la place de la France dans la construction européenne, etc. Invoquer le Général, c’est se rappeler une certaine hauteur de la France », souligne François Baroin, soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite. « Parler du général de Gaulle, c’est une façon de rehausser le débat et de sortir de l’habituelle politique politicienne dont les Français ne veulent plus », confie de son côté François Fillon.

Et il y en a un qui ne dira surtout pas le contraire, c’est Henri Guaino, candidat à l’élection présidentielle « pour représenter les valeurs du gaullisme », et agacé par les récupérations des uns et des autres sur le sujet. « Le gaullisme s’est épanoui dans un contexte où la situation du monde, de l’Europe et de la France était très agitée. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans des circonstances très similaires, avec ce besoin urgent pour le peuple de reprendre son destin en main et de retrouver une figure qui incarne l’unité de la nation », explique le député des Yvelines. « Mais quand j’en vois citer de Gaulle et passer la nation par pertes et profits, il y a franchement de quoi s’étrangler », cingle-t-il, en se gardant toutefois de citer le moindre nom. @olivierbeaumont

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