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Jours tranquilles à Paris
7 novembre 2016

Au volant, tels parents, tels enfants

Famille - La façon dont notre père ou notre mère conduisaient influence notre propre comportement sur la route, révèle une étude de la Fondation Vinci.

Par   Émilie Torgemen

Dis-moi comment tes parents conduisent, je te dirai comment tu te comportes au volant. Cette nouvelle approche de la route sera dévoilée aujourd’hui lors d’un colloque sur « La parentalité au volant » de la Fondation Vinci. Elle s’appuie sur une étude Ipsos*, passionnante, à laquelle nous avons eu accès. Elle montre que 65 % d’entre nous sommes influencés par la façon dont nos parents roulaient, loin devant le moniteur d’auto-école (25 %). Et au sein du couple parental, nous imitons un peu plus la conduite de notre père (35 %) que celle de notre mère (30 %).

Exemple de ce mimétisme, tiré de l’étude Ipsos. A 20 ans, Nolwenn vient d’obtenir son permis. Cette étudiante rapporte que son père se fait « flasher à gogo  » parce qu’il conduit très vite, parfois jusqu’à 160 km/h, sur l’autoroute. Arnaud, le papa pressé en question, considère qu’il est un « excellent conducteur », qui maîtrise parfaitement son véhicule même s’il ne « respecte pas toujours scrupuleusement le Code de la route ». Et Nolwenn avoue avoir emprunté « quelques-uns de ces mauvais réflexes  » : sans jamais dépasser les vitesses autorisées, la toute jeune conductrice, qui devrait par exemple rouler à 110 km/h sur autoroute, pousse souvent à 120-125 km/h.

« Pendant dix-huit ans, l’enfant puis l’adolescent, installé sur le siège arrière, regarde comment conduisent ses parents. En primaire, notamment, il observe et compare ce qu’impose la loi et ce que font réellement les adultes », prévient Daniel Marcelli, pédopsychiatre et président de la Fédération nationale des parents et des éducateurs, coorganisatrice du colloque.

Atavisme, quand tu nous tiens. Si votre père ou votre mère avait tendance à insulter les conducteurs, il y a de fortes chances que vous adoptiez le même comportement. Ou, à l’inverse, si l’un ou l’autre était d’une prudence de Sioux, il est vraisemblable que vous rouliez très tranquillement.

Exemple de ce mimétisme générationnel, les 18-25 ans portent en général davantage leur ceinture de sécurité que ne le faisaient leurs parents, mais, chez les jeunes dont les parents ne s’attachaient pas, la proportion à « oublier » de se sangler passe de 4 à 26  % !

A 24 ans, Mathieu, qui a obtenu le permis il y a six mois, considère qu’il conduit mieux que ses parents. Quand il s’agit de noter les performances sur la route, il attribue un 5 sur 10 à son père, un 7 sur 10 à sa mère et 8 à lui-même. Mathieu est plus indulgent envers sa mère qui, selon lui, respecte globalement les règles. Interrogée, Anne, sa maman, se souvient surtout qu’elle était beaucoup plus prudente quand Mathieu et son frère étaient attachés à l’arrière. « A l’époque, je conduisais une voiture sportive mais je m’appliquais à rouler doucement avec les garçons.  » En revanche, mère et fils sont intransigeants sur l’usage des clignotants qu’ils n’oublient jamais d’actionner. Il faut dire que tous les deux circulent aussi à moto, ils savent donc la frayeur que cause un automobiliste qui change soudain de file sans prévenir.

« C’est tout l’enseignement de cette étude, précise Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes. On peut aider nos enfants à devenir de bons conducteurs. Les mauvais comportements se transmettent. Mais les bons aussi ! »

* « L’influence du comportement des parents au volant sur celui des jeunes conducteurs », étude Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes, sur 993 jeunes conducteurs de 18-25 ans titulaires du permis.

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