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Jours tranquilles à Paris
13 janvier 2017

La lettre de campagne de Laurent Joffrin

 
Débat de la primaire : ils bougent encore

Sans idées, la gauche ? Sans conviction, la gauche ? Morte, la gauche ? Pas tout à fait. On sait l’exercice difficile : des temps de parole courts, des échanges réduits, des figures imposées. La dose d’ennui est pratiquement obligatoire. Mais ceux qui se plaignent se plaindraient aussi d’une primaire-spectacle…

Dans cette circonstance, le premier débat de «la belle alliance» a rempli son office. Bennahmias a crevé l’écran en Bourvil candidat ; Rugy et Pinel ont été clairs et nets ; Montebourg un peu en dessous ; Peillon un peu trop au-dessus ; Hamon et Valls, enfin, les deux petits bruns nerveux, ont incarné avec flamme deux gauches bien découpées.

Sur le fond, personne ne peut se plaindre, ni d’un consensus mou, ni d’une division excessive. Selon qu’on croit à la société du travail ou à celle de la vie choisie, on adhérera ou non au projet de revenu universel, l’idée neuve du moment, qui dessine une utopie concrète pour les progressistes. On approuvera ou non le réalisme – et la crédibilité – de Valls, mâtinées de social, que rejoignent Pinel et Rugy dans la défense du bilan Hollande. On peut préférer la relance keynésienne et patriote de Montebourg, ou la synthèse républicaine de Peillon. Bref, on peut choisir sa gauche, plus ou moins réaliste, plus ou moins audacieuse.

Une gauche, en tout cas, qui n’est pas de droite – on mesure la distance avec Fillon - et qui se distingue du flou macronien ou de l’emphase mélenchonienne. Une gauche qui reconnaît ses erreurs, celles de Hollande, mais qui peut encore gouverner… 

C’était aussi hier

• Un spectre hante la rue de Solférino : celui de la disparition. Dans Paris Match, une enquête Ifop-Fiducial prédit l’élimination du candidat socialiste au premier tour, de très loin (10% pour Valls, le moins mal placé des sept, contre 12% pour Mélenchon et 17% pour Macron).

• Les sondages d’avant-primaire sont très fragiles. Mais si la tendance demeure, Macron récupérera l’argument du vote utile : ce n’est plus son retrait qui pourrait empêcher Fillon de gagner, mais celui du candidat socialiste…

• Quant à Mélenchon, qui a annoncé hier qu’il avait désormais plus de 500 signatures et qui lance le premier meeting «holographique» de l’histoire, il ne serait pas fâché d’incarner la gauche en face de l’horrible candidat social-libéral Macron.

• Exit le PS ? Il reste trois semaines pour l’opération survie.

LAURENT JOFFRIN
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