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Jours tranquilles à Paris
4 février 2017

Affaire Fillon

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La méthode Coué de Fillon

Charleville-Mézières (Ardennes), jeudi. François Fillon est persuadé que le « basculement » dans l’opinion pourrait intervenir dans les prochains jours.

Droite Le candidat à l’Elysée assure qu’il tiendra bon, même s’il dit « comprendre » le « trouble » provoqué par les révélations sur les emplois présumés fictifs de sa femme Penelope.

Olivier Beaumont

L’enquête judiciaire a beau se poursuivre, et même s’intensifier, François Fillon, contre vents et marées, reste imperturbable. Hier, le candidat de la droite a participé à une séance photo pour sa prochaine affiche de campagne présidentielle, puis a discuté avec quelques ténors de son parti, et enfin enregistré un message vidéo à l’attention des militants. Objectif : démontrer qu’il n’a pas l’intention de céder, malgré les soupçons d’emplois fictifs qui pèsent sur plusieurs membres de sa famille.

Le Sénat va fournir des documents concernant ses enfants

Et en dépit aussi des intentions de vote, en chute libre, pour le premier tour de la présidentielle, avec seulement 18,5 %, désormais loin derrière Marine Le Pen (25 %) et Emmanuel Macron (20,5 %), dans le dernier sondage en temps réel de l’Ifop pour « Paris Match ».

« Il refuse d’entendre la colère et les doutes de l’opinion. Certains diront qu’il s’aveugle, qu’il n’a plus de prise avec la réalité. Mais d’une certaine manière, quand on est dans une telle broyeuse médiatico-judiciaire, ça préserve aussi et ça lui permet de tenir », estime un membre de sa garde rapprochée.

« Je mesure ce que vous vivez. J’ai parfaitement conscience de ce que vous endurez : les attaques qui sont lancées, la pression que vous subissez, les doutes que certains cherchent à distiller et le trouble que tout cela suscite », a-t-il néanmoins réagi dans la vidéo pour ses militants mise en ligne hier soir sur son compte Facebook. Mais il ne bougera pas, persuadé que le « basculement » dans l’opinion pourrait intervenir dans les prochains jours. « L’hypothèse d’un plan B à sa candidature a bien circulé pendant quarante-huit heures, mais tout le monde a compris que ce n’était pas possible, admet un soutien parlementaire. Pour moi, on a 20 % de chances de gagner si c’est François Fillon le candidat. Mais c’est si c’est un autre, on a 100 % de chances de perdre… »

Un message que le principal intéressé a tenté de faire passer à Xavier Bertrand et à Gérard Larcher, qu’il a vu en tête-à-tête hier à son QG. Mais aussi auprès de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, François Baroin, Christian Jacob et Jean-Pierre Raffarin qu’il a eu au téléphone. Le matin même, Larcher a révélé que le Sénat allait transmettre au parquet national financier les documents demandés concernant les emplois occupés par les enfants de Fillon, Marie et Charles, quand ils étaient ses collaborateurs.

Hier soir, c’est Igor Mitrofanoff, sa plume et ancien assistant parlementaire, qui était entendu à Nanterre par les policiers. Preuve que le rythme de l’enquête ne faiblit pas. Le désarroi des militants non plus : « Sur le terrain, c’est une boucherie. Tout le monde se barre chez Macron », vitupère un député francilien. Même les porte-parole de Fillon ne cachent plus leur vague à l’âme. « Ça fait trois jours qu’on ne nous dit rien, que personne dans son équipe rapprochée ne nous appelle pour aller le défendre dans les médias. François Fillon n’a même jamais pris le temps, dans cette séquence tourmentée, de nous appeler pour s’expliquer un minimum », s’exaspère l’un d’eux, plus dépité que jamais.

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