Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
4 février 2017

Les militaires de Sentinelle, une cible privilégiée

dd6

Les soldats opèrent de plus en plus en patrouilles. Mais ils assurent une présence quasi permanente sur certains sites très fréquentés, comme le Louvre.

L'opération Sentinelle, dont quatre soldats ont été attaqués, hier, représente une mobilisation sans précédent de l'armée sur le territoire national depuis la guerre d'Algérie.

En France et à l'étranger. Au total, 7.000 militaires sont déployés en permanence en France - pour moitié en région parisienne - depuis l'attentat contre Charlie Hebdo, en janvier 2015. Ces moyens, fournis par l'armée de Terre, peuvent être portés à 10.000 hommes en cas d'attentat ou d'événement d'envergure à protéger. Ce à quoi il faut ajouter 6.500 hommes engagés dans des opérations extérieures, principalement au Sahel (opération Barkhane) et au Levant contre le groupe État islamique (Chammal).

Agressions : des précédents. Les militaires protègent des sites religieux (synagogues, mosquées...), particulièrement exposés au risque terroriste, ou très fréquentés (lieux touristiques, gares...). Ils représentent, comme les policiers, une cible privilégiée.

En février 2015 (deux ans, jour pour jour, après l'attaque d'hier au Louvre), trois militaires en faction devant un centre communautaire juif avaient été agressés au couteau, à Nice (Alpes-Maritimes). Et, en janvier 2016, un Français d'origine tunisienne avait foncé en voiture sur quatre militaires en faction devant la mosquée de Valence (Drôme).

Davantage de patrouilles. Les soldats, qui étaient à l'origine postés à l'entrée des sites sensibles, opèrent beaucoup plus, désormais, en patrouilles, un mode opératoire jugé plus efficace par l'armée et qui les rend moins repérables et vulnérables. Ils sont toutefois présents « de manière quasi permanente » sur certains sites très fréquentés, comme le musée du Louvre.

Un engagement très prenant. En attendant le recrutement de 11.000 soldats supplémentaires en 2016-2017, l'opération Sentinelle, montée dans l'urgence, pèse fortement sur les militaires. Entre opérations extérieures et Sentinelle, ils sont éloignés jusqu'à 220 jours par an de leurs familles et ont vu le nombre de leurs jours d'entraînement chuter à 65, en 2015, et environ 70-75, en 2016, loin de l'objectif de 90 défini dans la loi de programmation militaire. « Les familles sont soumises à rude épreuve », souligne le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser.

Après l'attentat de Nice, le 14 juillet 2016, 3.000 soldats ont été rappelés en 24 heures, 2.000 n'ont pas pris de congés et certains ont cumulé jusqu'à trois mois consécutifs de mission Sentinelle.

Des forces terrestres sur la corde raide. Cet emploi massif de soldats sur le territoire national fait débat, certains politiques - surtout à droite - et militaires s'interrogeant sur son efficacité par rapport à l'effort demandé aux armées. L'opération a aussi posé un gros problème d'hébergement des soldats, notamment sur Paris, où nombre de sites militaires ont été vendus pour renflouer les caisses de l'État.

Publicité
Commentaires
Publicité