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Jours tranquilles à Paris
7 février 2017

Fillon, des excuses et ça repart ?

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Dans sa conférence de presse hier, le candidat des Républicains a admis une « erreur » et souhaité un nouveau départ. Mais l’enquête judiciaire se poursuit.

Par   Olivier Beaumont

Un moment de tension comme seule la politique peut en offrir. Quand François Fillon sort de l’arrière-scène pour se présenter seul face aux 200 journalistes accrédités, la salle de presse retient son souffle. Au premier étage de son QG de campagne, porte de Versailles (XV  e), une meute de caméras et de téléobjectifs accompagne le candidat de la droite jusqu’à son pupitre, au son des cliquetis en rafale. « Ça va être physique », murmure sa conseillère en communication, Anne Méaux. L’événement est inédit dans une campagne présidentielle. Jamais, à 76 jours du scrutin, un prétendant à l’Elysée ne s’était retrouvé en position aussi délicate.

Obligé de s’expliquer sur les soupçons d’emplois fictifs qui visent sa femme et deux de ses enfants, François Fillon a donc tenté de reprendre hier la main sur sa campagne, sur son destin. « Opération transparence », « contre-offensive », « mea culpa », promettait son entourage à quelques minutes de cette conférence de presse préparée dans le plus grand secret ce week-end.

Selon nos informations, l’idée a germé dans la tête du député de Paris mercredi dernier, après la nouvelle salve de révélations du « Canard enchaîné » sur le travail de ses enfants comme assistants parlementaires. « Il a attendu lundi car il voulait d’abord tester l’idée autour de lui », confie-t-on, notamment vendredi lorsqu’il a reçu Xavier Bertrand, Gérard Larcher, puis parlé au téléphone avec Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin ou encore Laurent Wauquiez. « Certains ont tenté de l’en dissuader, lui ont dit qu’il était fou, qu’il allait se faire massacrer par les journalistes. Mais lui était convaincu que c’était la bonne formule », jure son entourage.

Alors hier après-midi, Fillon est revenu sur la polémique qui plombe sérieusement sa campagne depuis dix jours, au point de le voir désormais éliminé dès le 1  er tour dans les intentions de vote de la présidentielle. « En travaillant avec ma femme et mes enfants, j’ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd’hui suscite la défiance. C’était une erreur, je le regrette profondément, et je présente mes excuses aux Français », a-t-il admis, tout en rappelant une fois de plus que « les fais évoqués sont légaux et transparents ». Les traits tirés, la voix tremblante lorsqu’il évoque « les cinq heures d’interrogatoire » de son épouse par la police, il a semblé prendre enfin la mesure de cette polémique, de la colère des Français. « J’ai pris un coup de poing à l’estomac », confie-t-il.

Puis François Fillon a détaillé le contenu de son patrimoine, publié dans la foulée sur son site. A savoir, une maison dans la Sarthe « évaluée à 750 000 € », dit-il, plus 44 % de la nue-propriété de la maison de son père au Pays basque, pour un montant de 134 000 €, et un tiers de la nue-propriété de la maison paternelle dans la Sarthe, soit 41 300 €. « Nous possédons deux PEA, deux comptes titres, deux assurances vie, deux comptes épargne logement, deux plans épargne logement, trois comptes courants, un compte joint, un compte espèces, un livret de développement durable et un livret A, tous à l’agence de Sablé-sur-Sarthe du Crédit agricole », a enfin précisé le candidat, tout en détaillant la liste des clients de sa société de conseil.

Reste à savoir si cet exercice de transparence suffira à convaincre l’opinion. Selon « le Point », François Fillon va publier demain dans la presse quotidienne régionale une lettre aux Français. Et dès ce matin, il devrait avoir un premier retour de terrain à l’occasion de sa rencontre hebdomadaire avec les parlementaires. « C’est une nouvelle campagne qui commence », se persuade-t-il.

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