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Jours tranquilles à Paris
22 février 2017

« C’est une lettre d’amour à tous mes enfants » Nicole Kidman

« Lion » L’actrice australienne incarne une mère adoptive dans un film très fort tiré d’une histoire vraie. Elle nous raconte la passion qu’elle met dans ses rôles et sa propre vie.

Par   Catherine Balle

Avec son teint d’albâtre et sa silhouette filiforme, Nicole Kidman ressemblerait presque à une jeune fille lorsqu’elle pénètre dans la suite d’un palace parisien. Tailleur noir et talons aiguilles sous son 1,78 m, la comédienne de 49 ans vient défendre « Lion », un film bouleversant signé Garth Davis, adapté d’une histoire vraie. Dans cette odyssée extraordinaire d’un petit Indien, Kidman incarne Sue, une mère adoptive aimante et fragile. Un rôle qui résonne avec son histoire puisque avant d’avoir deux filles avec son mari Keith Urban, l’actrice avait adopté deux enfants avec Tom Cruise.

Auriez-vous accepté de tourner « Lion » si vous n’aviez pas su qu’il était inspiré d’une histoire vraie ?

Nicole Kidman. Quand j’ai lu le scénario, je ne le savais pas. Je voulais quand même faire le film parce que je connaissais Garth Davis, qui a codirigé « Top of the Lake » de Jane Campion  (NDLR : Nicole Kidman joue dans la saison 2 de la série). J’ai pensé que si Jane l’avait choisi, c’était qu’il était très talentueux. J’ai trouvé le script merveilleusement écrit et quand j’ai découvert que l’histoire était vraie, j’ai pensé que cela lui donnait un écho encore plus profond.

Quand avez-vous rencontré la vraie Sue ?

Avant d’accepter le film, j’ai demandé si Sue était d’accord pour que je joue son rôle. J’avais besoin de sa bénédiction. Garth m’a répondu : « Elle veut que ce soit toi. » J’ai envoyé l’une de mes amies en Tasmanie pendant deux jours pour l’interviewer face à une caméra. Après, Sue est venue dans mon appartement à Sydney. J’avais besoin de savoir pourquoi elle avait choisi de ne pas avoir d’enfant biologique et d’adopter. Aujourd’hui, j’en sais beaucoup plus sur Sue que sur mes plus proches amis ! C’est ce qui m’attire dans le métier d’acteur : cette profonde intimité que vous créez avec les gens si rapidement. Moi aussi je lui ai raconté ma vie, et Sue m’a imprégnée de confiance et d’amour. Elle est devenue une amie très proche.

Vous avez déclaré que ce film était une lettre d’amour à vos enfants aînés…

C’est une lettre d’amour à tous mes enfants. Parce que le film parle de l’amour inconditionnel. L’amour maternel est l’amour le plus profond. On donne tout pour ses enfants, on peut mourir pour eux.

La presse vous prête l’intention d’adopter un enfant indien…

Si j’avais été dans une situation différente… Mais non, toutes mes mains sont prises. Est-ce que j’aurais aimé plus d’enfants ? Bien sûr. Je n’aime pas parler de regrets, mais si je pouvais revenir en arrière, c’est sûr que j’aurais plus d’enfants. Mais aujourd’hui, comme dit mon mari, il faut être reconnaissant de ce qu’on a. Ma sœur en a six. J’adore élever des enfants, travailler avec eux, être autour d’eux.

On vous voit dans des films très différents. Qu’est-ce qui vous motive dans un rôle ?

Plus c’est compliqué, mieux c’est. J’ai toujours été attirée par les réalisateurs qui sont des auteurs, des « philosophes ». Quand tourner est pour eux une question de vie ou de mort, cela me fascine. Je veux de la passion.

Vous militez pour la cause des femmes, vous venez de produire la série « Big Little Lies » qui parle de violence conjugale… Est-ce que cette question est importante quand vous choisissez un projet ?

J’ai été élevée par une féministe. Mes parents étaient de gauche et avaient une conscience sociale très forte. Mon père était médecin et psychologue, ma mère infirmière, ce sont des gens qui donnaient aux autres. Cela élargit l’esprit et le cœur. Il y a deux ans, j’ai joué « Photograph 51 », une pièce sur une grande biologiste qui n’a pas eu le prix Nobel. J’aime avant tout les bonnes histoires. Mais aujourd’hui, je veux faire des choses qui ont du sens.

Vous avez déclaré qu’il fallait soutenir Donald Trump avant d’expliquer que vous vouliez seulement dire par là que vous croyiez en la démocratie… Que pensez-vous des premiers pas du nouveau président américain ?

Le film parle de lui-même. Quel est son message ? Il est question d’amour, de communauté, d’unité. C’est pour cela que je me bats.

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