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Jours tranquilles à Paris
11 mars 2017

Six ans après, le Japon se souvient de ses morts

tsunami

 Le 11 mars 2011, sur la côte nord est du Japon, un tsunami a fait plus de 18 000 morts. Une catastrophe naturelle suivie d’un accident nucléaire. Hier, là-bas, l’heure était au recueillement.

Reportage

« En un instant, le monde est devenu un cauchemar ! » Hier, en milieu d’après-midi, dans la grande salle du centre culturel de Minamisoma, la cérémonie commémorative pour le 6e anniversaire de la catastrophe du grand séisme touche à sa fin. M. Tanaka vient de prendre la parole au nom des familles des victimes. Minamisoma, à une vingtaine de kilomètres de la centrale de Fukushima, a été profondément marquée par le tsunami puis la catastrophe nucléaire.« Le 11 mars 2011, le jour du grand séisme et du tsunami, 636 personnes ont été tuées, rappelle le maire, Kastunobu Sakurai.Et le lendemain, plus de 60 000 habitants ont été évacués après l’explosion d’un des réacteurs de la centrale nucléaire. » Le jour de la catastrophe, M. Tanaka a perdu sa femme. Il raconte le drame vécu par sa communauté :« Dans notre quartier, sur 37 foyers, 36 ont eu à déplorer une ou plusieurs victimes. Sur 140 habitants, 45 ont péri. » Le drame est encore très présent dans les esprits. L’intensité de la minute de silence respecté à 14 h 46, l’heure du séisme, le prouve.« Nous avançons petit à petit pour reconstruire, poursuit M. Tanaka.Mais la tristesse est encore profonde et souvent inexprimable. Notre rôle, à nous survivants, est de tenter de vivre heureux pour faire plaisir aux morts. » Sur la scène du centre culturel de Minamisoma, un totem dédié aux esprits a été élevé sur un parterre de fleurs. Même décor au théâtre national de Tokyo pour la cérémonie nationale retransmise en direct. Symbole, parmi d’autres, les fleurs viennent de la« terre sinistrée » de la préfecture de Fukushima. Devant le prince Fumihito d’Askishino, le deuxième fils de l’empereur du Japon, le Premier ministre, Shinzo Abe, s’est directement adressé aux esprits, tournant le dos à la salle.« La reconstruction avance bien. Les infrastructures commencent à se rétablir », a-t-il lancé dans une intervention volontairement optimiste. Pas sûr que son enthousiasme soit partagé par tous les habitants des zones sinistrées où la vie demeure encore très compliquée. Avec notamment des milliers de personnes toujours installées dans des logements provisoires. Mais hier, l’heure était au recueillement plus qu’aux polémiques. Dans le centre culturel, la cérémonie se conclut. Tous les participants défilent devant la grande scène et déposent une fleur blanche devant le totem. Parmi eux, une délégation de Normandie. Élus, syndicalistes ou membres d’association de protection de l’environnement, ils font partie des Commissions locales d’information qui travaillent sur les installations nucléaires du Cotentin. Six ans après, ils sont venus se rendre compte, sur le terrain, des effets de la catastrophe nucléaire.

Jean-Christophe LALAY.

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