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Jours tranquilles à Paris
12 mars 2017

La robe lui va si bien

Pour ce rôle, Romain Duris a fait une retraite spirituelle d’une dizaine de jours dans une abbaye au large de Cannes.

Romain Duris est très convaincant dans « la Confession » de Nicolas Boukhrief, sorti mercredi dernier. Il y joue un prêtre qui se lie avec une communiste.

Par  Catherine Balle

La dernière fois qu’il a porté une robe, c’était pour « Une nouvelle amie », de François Ozon, en 2014. Romain Duris était alors muni de talons et d’une perruque blonde et incarnait un travesti. Cette fois-ci, le comédien de 42 ans se retrouve habillé du col aux pieds d’une soutane noire. Dans « la Confession », de Nicolas Boukhrief, Duris interprète Léon Morin, un prêtre qui arrive dans une ville de province pendant l’Occupation et noue une relation complice avec Barny, une communiste dont le mari est prisonnier en Allemagne.

La transformation en curé de la Seconde Guerre mondiale de l’acteur, qu’on a vu grandir chez Cédric Klapisch depuis « le Péril jeune » il y a vingt-trois ans, tenait presque du vœu pieu. Mais le miracle se produit et Duris se révèle très crédible en prêtre charismatique et chaleureux.

changement radical

« Cela faisait longtemps que j’avais envie de jouer un homme d’Eglise, confie-t-il. J’aime les rôles de composition, qui demandent d’effectuer des changements un peu radicaux, comme je l’avais fait chez Ozon. C’est aussi pour cela que j’aurais envie d’incarner un homme politique… Parce que je m’en sens très loin. »

Le comédien au sourire espiègle et séduisant n’est pas le premier à camper le prêtre Morin. Jean-Paul Belmondo lui avait prêté ses traits en 1961 dans « Léon Morin, prêtre » de Jean-Pierre Melville, adapté du roman du même nom de Béatrice Beck, prix Goncourt 1952. Le film de Nicolas Boukhrief (qui avait notamment signé « le Convoyeur », avec Albert Dupontel et Jean Dujardin) se présente cependant comme une adaptation non pas de ce long-métrage, mais du roman d’origine. « J’ai lu le livre, mais je n’ai pas voulu voir le film, commente Romain Duris. J’avais peur d’être dévié par la modernité qu’avait apportée Jean-Paul Belmondo. J’ai toujours besoin d’être convaincu que mon personnage, c’est moi. »

Pour se préparer à cette « Confession », l’acteur, qui a été baptisé mais n’est pas croyant, a effectué une retraite d’une dizaine de jours dans une abbaye située au large de Cannes. « J’ai vécu au rythme des chants en latin, des prières tard le soir, des messes, de la solitude imposée qui ouvre les portes à une spiritualité que je recherchais. Et j’ai été inspiré par des discussions avec des moines, que j’ai questionnés sur leur vie de tous les jours. Le plus difficile, c’était de ne pas être trop solennel, d’être contemporain sans être trop urbain », assure de sa voix claire et posée Romain Duris. Qui regarde déjà vers d’autres cieux, puisqu’il tourne actuellement un film d’anticipation intitulé « Dans la brume ».

« La Confession », drame de Nicolas Boukhrief. Avec Romain Duris, Marine Vacth, Anne Le Ny… 1 h 56.

vacth01

Marine Vacth

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