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Jours tranquilles à Paris
13 mars 2017

Fillon : my tailor is rich

penderie

S’il en était besoin, le candidat LR est habillé pour la campagne. Subalterne à bien des égards, l’affaire des costumes à 5 000 euros pièce est un fâcheux symbole. François Fillon a bien le droit d’enrichir son tailleur comme bon lui semble. L’ennui, c’est que la facture a été réglée par quelqu’un d’autre. Un proche munificent ? Un admirateur ébloui ? Dans ce cas, on reste dans la bizarrerie privée, même s’il est un tantinet maladroit de se faire offrir des cadeaux onéreux en pleine élection présidentielle. Mais si le généreux donateur – pas très content, apparemment, puisqu’il se plaint de n’avoir pas été remercié – est un quelconque PDG ou un milliardaire sans lien étroit avec le candidat, la question du conflit d’intérêts se pose aussitôt. Un détail soulevé par des opposants malintentionnés ? Peut-être, mais on sait qu’en matière vestimentaire, c’est le détail qui tue.

Le même jour, Fillon présente la nouvelle mouture de son programme, qui n’a rien de vraiment nouveau : un projet de rupture libérale déjà connu, qui alignerait la France sur la norme occidentale, recul de l’Etat, retraite encore retardée, marché du travail flexibilisé, imposition moins dure aux plus aisés, etc. C’est là que l’affaire des costumes prend valeur d’emblème. Ce programme de rupture est-il aussi un programme pour riches ? Lesquels n’auraient alors que gratitude envers le gentilhomme en veste forestière, phénix des hôtes de ces bois dont le ramage et le coûteux plumage s’accordent si bien ? Un seul exemple : Fillon prévoit de supprimer l’impôt sur la fortune et d’accroître le taux de la TVA. Les plus favorisés paieront moins et le vulgum pecus un peu plus. Toujours le même raisonnement : pour que tout aille mieux en France, il faut que les riches soient moins pauvres et les pauvres moins riches. Article de Laurent Joffrin - Libération

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