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Jours tranquilles à Paris
18 mars 2017

Tati à Barbès, la fin d’un mythe ?

L'emblématique magasin Tati avait pourtant décidé de donner un coup de jeune à ses vitrines. Mais cela n’a apparemment pas suffi. Frappée de plein fouet par la crise de l’habillement, la célèbre enseigne, propriété d’Eram, est menacée de fermeture. Une banque d’affaire a été mandatée pour vendre les 140 boutiques.

Par  Cécile Beaulieu

Voilà presque soixante-dix ans que le vaisseau amiral du discounter Tati se dresse à l’angle du boulevard Barbès et du boulevard Rochechouart (XVIII e), face au métro aérien. Fondé par Jules Ouaki, le temple de l’habillement à bas prix et sa célèbre bannière en vichy rose et blanc, est même devenu l’emblème de ce quartier populaire qui se cherche désormais un nouveau destin. Seulement voilà : Tati est aujourd’hui menacé.

Propriété du groupe Eram, l’enseigne est, comme tant d’autres, frappée de plein fouet par la crise de l’habillement et accumule les pertes, au point qu’une banque d’affaire a été mandatée pour vendre les 140 boutiques de l’hexagone. Celle de Barbès, victime elle aussi de son image vieillissante, avait pourtant décidé de suivre le mouvement.

Pour se mettre au diapason de l’évolution du quartier (lire ci-dessous), le magasin avait donné un coup de jeune à ses vitrines, rompu avec les bacs extérieurs débordants d’articles en promotion et réorganisé ses rayons, collant ainsi au nouveau look d’un secteur en pleine gentrification. Cela n’a apparemment pas suffi. « On nous a annoncé la nouvelle, lâche, peu loquace, une vendeuse. C’est vrai que les clients semblent moins nombreux, et l’offre est tellement importante qu’ils ont le choix d’aller voir ailleurs. Autrefois, Tati était presque seul à pratiquer de très bas prix… C’est fini ». La direction, quant à elle, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, qui, pourtant, n’est pas sans intéresser les clients.

« C’est incroyable ! s’exclame Hélène, qui fréquente les lieux depuis près de vingt ans et ignorait les déboires du magasin. Tati est indissociable du quartier depuis tellement de temps. C’est la première boutique que j’ai fréquentée en arrivant à Paris de ma province. J’étais étudiante, je n’avais pas beaucoup d’argent… Et je reviens aujourd’hui encore. »

« J’ai pourtant l’impression que ça ne désemplit pas, s’étonne une autre cliente. Mais peut-être que le repreneur conservera la boutique et surtout son nom, si emblématique », espère-t-elle. En 2015, déjà, Eram avait tenté de mettre en vente les magasins Tati, avant de jeter l’éponge.

 

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