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Jours tranquilles à Paris
24 mars 2017

Baroin, le dernier atout de Fillon

Droite Le maire de Troyes, assez discret jusque-là, va monter en puissance auprès du candidat en difficulté, qui compte « faire équipe » avec lui. En lui offrant Matignon ?

Par  Olivier Beaumont

« François Fillon sera le meilleur président de la République, et le meilleur Premier ministre, ce sera François Baroin ! » La phrase est lâchée vendredi dernier par Eric Ciotti, en réunion publique à Cannes (Alpes-Maritimes), à laquelle assiste justement François Baroin. Depuis des semaines, l’ancien ministre de l’Economie est pressenti pour composer le ticket Elysée-Matignon en cas de victoire de la droite à la présidentielle.

Un secret de polichinelle, jamais officialisé, mais déjà installé dans la tête de Fillon qui ne tarit pas d’éloge sur celui qui figurait juste derrière lui lundi soir — et ce n’est pas un hasard —, lors du débat télévisé : « Ce qui nous rapproche avec François Baroin, c’est une estime réciproque, confie-t-il à notre journal. Nous avons la République et l’intérêt national pour causes communes. Le fond et pas les paillettes, des convictions et pas des postures. Le mariage de l’idéal gaulliste et de l’enracinement local. »

Il y a quelques semaines, à une députée qui lui demandait ses intentions sur son casting gouvernemental, l’ancien Premier ministre a été on ne peut plus clair : « Je vais faire équipe avec Baroin. » Entre les deux, tout s’est joué au plus fort de la crise du Penelopegate, lorsque le candidat à la présidentielle a commencé par être lâché début mars par ses soutiens. « Baroin avait bien pensé être le plan B en cas de retrait de Fillon. C’était le fameux week-end du Trocadéro. Mais il y avait les soutiens de Juppé qui poussaient ce dernier à y aller. Et il a surtout vite compris que, de toute façon, Fillon ne se retirerait pas. Alors autant placer ses pions pour Matignon… » raconte un parlementaire LR. « Baroin a plusieurs avantages : il a l’expérience de gros ministères, il peut rassembler la famille, il représente les territoires avec sa casquette de président de l’AMF (Association des maires de France) et — ça n’est pas rien — il est soutenu par tous les sarkozystes », décrypte de son côté un stratège LR. Surtout, avec sa casquette de modéré, il pourrait élargir le spectre électoral de Fillon dans cette campagne, dont la base s’est nettement droitisée.

Un soutien bientôt davantage affiché

Ces derniers jours, le principal intéressé est cependant resté bien discret, à l’exception de réunions publiques qu’il anime une à deux fois par semaine pour soutenir la candidature de Fillon, comme hier soir à Montargis (Loiret). « Il est aussi tenu par son agenda personnel et ses responsabilités de président de l’Association des maires de France », explique son entourage, alors même que tous les candidats à l’élection présidentielle doivent justement défiler aujourd’hui à la Maison de la radio, pour leur grand oral devant l’AMF.

« Jusqu’à ce mercredi, c’était compliqué pour lui de trop s’exposer. Il est quand même tenu à une certaine réserve due à ses fonctions. Mais passé ce rendez-vous, il devrait être nettement plus visible jusqu’à l’élection », fait-on savoir, alors qu’il vient d’hériter dans l’organigramme de la fonction clé du « rassemblement politique » dans la campagne.

Reste à savoir si le candidat officialisera de manière formelle cet attelage dans les prochains jours. « Ça, il n’y a que Fillon qui le sait. Et encore… En tout cas, lui et Baroin se parlent et se voient tous les jours en ce moment », insiste un cadre filloniste.

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