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Jours tranquilles à Paris
16 avril 2017

Festival de Cannes

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Par Thomas Sotinel

La liste des films en compétition a été divulguée, reflétant un contexte géopolitique imprévisible.

Pour cette 70e édition du Festival de Cannes, dont la sélection a été révélée jeudi 13 avril par le délégué général, Thierry Frémaux, la palme de l’omniprésence revient d’ores et déjà à Nicole Kidman, au générique de quatre productions de la sélection officielle : deux films en compétition, un autre hors compétition et une série télévisée.

Le dévoilement de cette programmation, dans une salle de cinéma des Champs-Elysées, a confirmé nombre de pronostics : la présence en compétition de Happy End, de Michael Haneke, ou des Proies, de Sofia Coppola. Et en a déjoué d’autres : pas de Matt Damon dans Downsizing, d’Alexander Payne, ni de Halle Berry dans Kings, de la cinéaste turque Deniz Gamze Ergüven.

Avec Pierre Lescure, le président du Festival, Thierry Frémaux a égrené les titres des films en compétition, ceux de la section Un certain regard et ceux qui seront projetés hors compétition, dont le long-métrage d’Arnaud Desplechin, Les Fantômes d’Ismaël, qui fera l’ouverture, le 17 mai, jour de sa sortie en salle. Le festival se finira, le 28 mai, par la projection de la Palme d’or, décernée par le jury présidé par Pedro Almodovar.

« Prendre des nouvelles des cinéastes »

Pour en revenir à Nicole Kidman : on verra l’actrice australienne dans Les Proies et Mise à mort du cerf sacré, de Yorgos Lanthimos (en compétition). Elle joue aussi dans How to Talk to Girls at Parties, de John Cameron Mitchell, et dans la deuxième saison de Top of The Lake, de Jane Campion. La cinéaste néo-zélandaise a fait présent au festival, désormais septuagénaire, de la première mondiale de cette production télévisée très attendue.

2017 ne sera pas pour autant l’année des autres écrans, comme Thierry Frémaux s’en est défendu : « Nous montrons des séries [s’ajoutent deux épisodes du nouveau Twin Peaks, de David Lynch], mais ce n’est pas un acte, plutôt une manière de prendre des nouvelles des cinéastes. »

Reste que la question revient de toutes parts suite à la programmation d’une installation de réalité virtuelle dirigée par Alejandro Gonzalez Iñarritu et, surtout, avec l’apparition en compétition de deux films qui seront diffusés par Netflix : Okja, conte fantastique du Coréen Bong Joon-ho, et The Meyerowitz Stories, de Noah Baumbach, qui réunit Dustin Hoffman, Ben Stiller et Adam Sandler. D’Okja, le délégué général a révélé qu’« un distributeur essayait de faire en sorte que le film sorte en salle ». Du film de l’Américain, Netflix a déclaré qu’il connaîtrait une sortie limitée aux Etats-Unis.

Vétérans de la course à la Palme

Les deux cinéastes concernés forment, avec les frères new-yorkais Josh et Benny Safdie (dont on verra un film de braquage avec Robert Pattinson, Good Time) et le Français Robin Campillo, le contingent des nouveaux venus en compétition. Campillo présentera 120 battements par minute, chronique des années Act Up.

Il aura face à lui trois vétérans français de la course à la Palme d’or : Jacques Doillon, absent de la compétition depuis 1984, revient avec Rodin, Vincent Lindon jouant le rôle-titre ; Michel Hazanavicius, qui a triomphé en 2011 avec The Artist et échoué en 2014 avec The Search, présente Le Redoutable, mettant en scène la relation entre Jean-Luc Godard (Louis Garrel) et Anne Wiazemsky (Stacey Martin), potentiel objet d’une petite guerre civile chez les critiques ; et François Ozon, qui participe pour la troisième fois à la compétition avec son thriller L’Amant double.

Le contingent américain est complété par Todd Haynes, avec son adaptation d’un roman de Brian Selznick, Wonderstruck, qui sera diffusé (après sortie en salles) par Amazon. Tout comme You Were Never Really Here, tourné par la Britannique Lynne Ramsay aux Etats-Unis, avec Joaquin Phoenix.

Entre la présidentielle et les législatives

La compétition comptera deux films russes, A Gentle Creature, de Sergei Loznitsa, et Nelyubov, d’Andreï Zviaguintsev ; un hongrois, Jupiter’s Moon, de Kornel Mundruczo, et un turco-allemand, In The Fade, de Fatih Akin. D’Extrême-Orient, la Japonaise Naomi Kawase présente Hikari, son cinquième film en compétition, et le Coréen Hong Sang-soo réussit à placer un film en compétition, Geu-hu, et un autre hors compétition, La Caméra de Claire, tourné en mai 2016 au Festival de Cannes, avec Isabelle Huppert.

L’Amérique latine est présente dans la section Un certain regard, avec, entre autre Las hijas de abril, du Mexicain Michel Franco. Cette section accueille comme à l’accoutumée des cinéastes confirmés parmi lesquels Laurent Cantet (L’Atelier), Kiyoshi Kurosawa (Sanpo Suru Shinryakusha) ou Mathieu Amalric dont le Barbara, avec Jeanne Balibar, sera présenté en ouverture.

Pierre Lescure a rappelé que le festival se tiendrait dans des contextes national – entre les scrutins présidentiel et législatif – et international imprévisibles. Ces incertitudes géopolitiques se reflètent dans la programmation : Happy End, Jupiter’s Moon ou l’installation d’Iñarritu évoquent les populations déplacées de ce début de siècle, pendant qu’un revenant s’est ajouté à la programmation : Al Gore. Avec An Inconvenient Sequel, l’ex-vice-président américain a donné, dix ans plus tard, une suite à An Inconvenient Truth, documentaire qui joua un rôle important dans la prise de conscience du changement climatique.

Voir mes anciens billets sur le Festival de Cannes

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