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Jours tranquilles à Paris
17 mai 2017

La Tchétchénie accusée de génocide envers les homosexuels

Trois associations lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) françaises ont déposé plainte, mardi 16 mai, contre le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « génocide ». Des persécutions d’homosexuels sont commises dans ce territoire, a annoncé leur avocat à l’Agence France-Presse (AFP).

M. Kadyrov est « le logisticien » du « génocide », « l’organisateur de camps de tortures avec une volonté d’extermination des homosexuels », a déclaré Me Etienne Deshoulières, qui représente les associations Stop homophobie, Mousse et Comité Idaho France.

« On a quotidiennement de nouvelles informations alarmantes sur la Tchétchénie », a déploré Alexandre Marcel, le président du comité Idaho France, pour qui la plainte devant la CPI était « le seul moyen de poursuivre » au niveau international « des comportements nazis ».

Accusations de tortures

Le journal russe Novaïa Gazeta avait révélé, le 1er avril, une vague de persécutions ciblant les homosexuels en Tchétchénie. « Selon nos estimations, plus d’une centaine de personnes sont emprisonnées, affirmait au Monde Igor Kochetkov, le dirigeant du réseau LGBT Russie, le 16 avril. Nous sommes face à une violence massive, avec recours à des tortures très cruelles, qui a pour cible un groupe de personnes. »

Toujours selon Novaïa Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est morte des suites d’actes de torture.

Des homosexuels tchétchènes ayant fui le pays vers Moscou ont dit à l’AFP avoir été battus et détenus « dans une prison non officielle », et vivre aujourd’hui la peur au ventre d’être identifiés et traqués par leur famille.

« Ces actes ne sont pas le fait de groupes isolés, mais ils sont l’œuvre des autorités tchétchènes, sous la direction de leur président, Ramzan Kadyrov », peut-on lire dans la plainte consultée par l’AFP.

Manifestations de soutien

Plusieurs manifestations ont eu lieu dans différentes villes du monde pour dénoncer les actes du gouvernement tchétchène contre les homosexuels, comme à Paris, sur la place de la République. Début mai, dix-huit militants LGBT ont été arrêtés à Saint-Pétersbourg, en Russie, alors qu’ils manifestaient contre les persécutions d’homosexuels en Tchétchénie, selon un site d’information local.

Convoqué par le président russe, Vladimir Poutine, M. Kadyrov a démenti toute exaction envers les homosexuels dans son pays, qualifiant les articles de « provocateurs ». Son porte-parole assure, lui, que les homosexuels « n’existent pas » dans la république.

La Russie a notifié, en novembre 2016, son retrait de la CPI, qui, d’après le statut de Rome, sera effectif un an plus tard, soit en novembre 2017. La Cour ne se saisit d’affaires que si les auteurs des infractions ne peuvent pas être poursuivis par les autorités nationales, soit que l’Etat concerné n’en a pas la volonté, soit qu’il n’en a pas la capacité.

Dans le cas russe, une enquête a été ouverte par le parquet général, mais les enquêteurs disent n’avoir reçu « aucune plainte officielle » de victime.

La déléguée des droits humains auprès du Kremlin, Tatiana Moskalkova, chargée de l’enquête sur les violences dénoncées en Tchétchénie, s’est en outre « déjà ouvertement prononcée contre “le développement des relations homosexuelles” » et « a qualifié de “rumeur” les exactions commises », note la plainte.

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