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Jours tranquilles à Paris
30 mai 2017

Lulu Gainsbourg

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30 mai 2017

Walker Evans, photographe de l’anti-art, au Centre Pompidou

Par Claire Guillot

La première grande rétrospective française consacrée à l’artiste américain peine à faire sentir le souffle d’une œuvre majeure.

Lorsqu’il publie American Photographs, en 1938, ­livre devenu l’étendard de la modernité photographique, Walker Evans l’ouvre avec une image marquante. Une petite boutique qui ne paie pas de mine occupe tout le cadre : sa devanture couverte de signes qui répètent six fois le mot « photos » en différentes typographies indique qu’ici on tire des photos d’identité destinées aux permis de conduire, à 5 cents la pièce.

Voilà donc un « grand » photographe qui proclame d’emblée son amour pour la « petite » photographie – l’image fonctionnelle, ordinaire, non artistique. Une façon pour lui d’afficher sa profession de foi, en rupture avec les canons de l’époque : côté fond, un goût pour les sujets ordinaires, quotidiens. Côté forme, un mode frontal, dépourvu d’effets, qu’il appellera « style documentaire », sur la ligne de crête entre information et poésie.

L’EXPOSITION MET AU CENTRE DE SON PROPOS LA QUESTION DU « VERNACULAIRE », CETTE CULTURE POPULAIRE SI TYPIQUE DE L’AMÉRIQUE

Malgré l’aura de Walker Evans (1903-1975), figure majeure de la photographie, la rétrospective que lui consacre aujourd’hui le Centre Pompidou à Paris est la première en France. Avec 300 tirages de qualité et une centaine de documents, venus de 37 prêteurs différents, l’exposition compte bien rattraper le temps perdu. Elle met aussi au centre de son propos la question du « vernaculaire », cette culture populaire si typique de l’Amérique que n’a cessé de traquer et de recenser Walker Evans : objets industriels, cartes postales, affiches, enseignes, architecture locale…

Un sujet que le commissaire Clément Chéroux, ancien chef de la photographie du musée parisien et désormais conservateur au Musée d’art moderne (MoMA) de San Francisco, creuse depuis des années. « Le vernaculaire, c’est ce qui est utile, domestique et populaire, donne-t-il comme définition. Pour Evans, il est central, au point qu’il serait plus juste de parler à son sujet de style vernaculaire que de style documentaire. »

Un joyeux fatras d’Americana

Pour sa démonstration, Clément Chéroux a délaissé l’approche classique, chronologique, au profit d’un classement thématique « qui met en valeur les obsessions de Walker Evans ». Il a aussi, trouvaille de l’exposition, reconstitué l’univers et le bureau du photographe, qui vivait entouré d’objets.

Walker Evans ne se contentait pas de photographier les enseignes, les portes, les affiches de cinéma, les tickets, il les collectionnait et vivait au milieu d’un joyeux fatras d’Americana. Dans son scrapbook, il collait des coupures de presse, des photos d’identité judiciaire. Sa collection de cartes postales, dont il a publié une sélection dans le magazine Fortune, comptait près de 9 000 pièces.

WALKER EVANS, PHOTOGRAPHE : « JE M’INTÉRESSE AVANT TOUT À LA MAIN DE L’HOMME ET À LA CIVILISATION »

L’introduction, convaincante, montre les débuts du photographe, qui passe par une phase moder­niste, bientôt reniée, avec cadrages en diagonale et contre-plongées. Elle déroule surtout ses influences, qui sont étonnamment littéraires et françaises pour un photographe si ancré aux Etats-Unis.

A Baudelaire, il va emprunter son goût pour les sujets réputés ­indignes de faire art. A Flaubert, son naturalisme et sa neutralité, avec un auteur qui s’efface derrière les descriptions parlantes – on se souvient de la première rencontre des amants dans Madame Bovary, plombée par le décor trivial des comices agricoles…

Au XIXe siècle, les photographes avaient exalté l’américanité à travers les paysages grandioses et les grands espaces. Pas Walker Evans : « La nature m’ennuie à mourir… Je m’intéresse avant tout à la main de l’homme et à la civilisation. » La première partie de l’exposition, découpée en petites sections, dresse une typologie de ses thèmes fétiches : les baraques de bord de route, les devantures, les déchets, les enseignes…

Les revers du progrès

Plus que les gratte-ciel de la modernité triomphante, Evans aime les petites villes avec leur grand-rue, leurs voitures fabriquées en série et leurs maisons surmontées de fils électriques. On le voit souvent pointer, sans nostalgie, les revers du progrès ou ses rebuts : cimetières de voitures, maisons promises à la démolition, déchets et ruines de toutes sortes.

Il tourne aussi son objectif vers les gens humbles, les anonymes, comme dans son projet le plus connu, résultat d’une mission dans l’Amérique en crise des années 1930 pour le compte du gouvernement américain. Dans deux petites salles dominent la voix et surtout la figure d’Allie Mae Burroughs, cette femme de métayer dont le visage inquiet, capturé en 1936, est devenu une inoubliable icône de la Grande Dépression.

Au-delà des thèmes choisis par Walker Evans, c’est son expérimentation formelle qui fait toute sa radicalité. En totale opposition avec Alfred Stieglitz, héraut de la photographie d’art marquée par la tradition picturale, Walker Evans revendique, lui, une approche « anti-artistique », sans jeu de flou, sans spectaculaire ni sentimentalisme, au plus près de son sujet.

Dans la deuxième partie, l’exposition étudie comment Evans a pu s’inspirer de la photographie vernaculaire, utilitaire, et en détourner le vocabulaire, pour composer ses travaux les plus novateurs. Il ose le travail en série, qu’il expérimente au magazine Fortune : les outils humbles des bricoleurs sont alignés sur fond blanc, en majesté, sans aucun artifice, à la manière de certains catalogues que Walker Evans aimait à compulser.

Une autre école du portrait

Ses fascinants portraits d’anonymes dans le métro (1938-1941), saisis clandestinement lorsque les passagers s’installent en face de lui, ont quelque chose à voir avec l’automatisme des Photomaton. Ils sont aussi une façon, pour Evans, de rejeter violemment la tradition du portrait psychologique à la Nadar.

LE DÉCOUPAGE TYPOLOGIQUE ET ANALYTIQUE ADOPTÉ DANS CETTE EXPOSITION-FLEUVE PEI­NE À DONNER LA MESURE DU SOUFFLE DE L’ŒUVRE

Si la démonstration est plutôt convaincante, le découpage typologique et analytique adopté dans cette exposition-fleuve pei­ne à donner pleinement la mesure du souffle de l’œuvre. A faire comprendre comment l’œil du photographe, tout en sobriété, parvient à donner de l’épaisseur à la réalité triviale, à atteindre la « transcendance » chère à Walker Evans.

En démultipliant les mini-chapitres qui réunissent des œuvres de différentes époques et différents lieux, en noir et blanc et en couleur, l’effet est finalement répétitif et parfois aride. Il y manque surtout, de bout en bout, l’extraordinaire sens de la narration visuelle de Walker Evans, ses associations d’images poétiques, à l’œuvre dans le livre American Photographs (The Museum of Modern Art, 2012, non traduit) ou dans Louons maintenant les grands hommes (Plon, 2013), réalisé avec l’écrivain James Agee. Et dans ses expositions, que le photographe radical voyait comme « un moment d’excitation et de plaisir visuel ».

« Walker Evans », jusqu’au 14 août. Centre Pompidou, Paris 1er.Tél. 01-44-78-12-33. 11 et 14 euros. Catalogue, éd. du Centre Pompidou, 320 p., 49,90 euros. www.centrepompidou.fr

Walker Evans, le Secret de la photographie, entretien avec Leslie Katz, éd. du Centre Pompidou, 48 p., 10,50 euros.

 

30 mai 2017

Extrait d'un shooting - portrait

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30 mai 2017

Portes ouvertes aux FRIGOS - le week-end dernier

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30 mai 2017

Macron-Poutine. Échanges musclés

Ils ont tenu leur conférence de presse dans la Galerie des Batailles du Château de Versailles, et le lieu a tenu toutes ses promesses : le président français, Emmanuel Macron et son homologue russe, Vladimir Poutine, ne se sont pas fait de cadeau lors de leur première rencontre, hier, qu'il s'agisse du conflit syrien, des droits de l'Homme ou des médias russes. Toutefois, les deux dirigeants ont annoncé une plus grande coopération entre leurs deux pays dans de nombreux domaines.

Un cadre somptueux pour aborder des sujets brûlants. Emmanuel Macron a accueilli, hier, Vladimir Poutine au Château de Versailles, pour l'inauguration de l'exposition « Pierre le Grand, un tsar en France », qui ressuscite la mémoire de la visite à Versailles de Pierre Ier, en mai et juin 1717, marquée par l'établissement des relations diplomatiques entre la France et la Russie. Mais cette visite était surtout un prétexte pour aborder des questions éminemment plus cruciales, développées par les deux dirigeants lors d'une conférence de presse commune.

1. La question syrienne et la lutte contre le terrorisme. Le président français a averti son homologue russe qu'il y avait « une ligne rouge » à ne pas franchir dans le conflit syrien : « Toute utilisation d'armes chimiques fera l'objet de représailles et d'une riposte immédiate, en tout cas de la part des Français », a-t-il assuré, alors que Moscou soutient ouvertement le régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir plusieurs fois utilisé des armes chimiques dans le conflit.

Emmanuel Macron a toutefois souhaité un « partenariat » renforcé avec Moscou pour lutter contre le terrorisme dans ce pays. Même son de cloche du côté russe : « Le plus important, c'est la lutte contre le terrorisme », a déclaré Vladimir Poutine.

Alors que le président russe explique ne pas pouvoir « lutter contre la menace terroriste tout en détruisant l'État syrien », son homologue français s'est prononcé en faveur d'« une transition démocratique » dans ce pays, en englobant « l'ensemble des parties prenantes du conflit syrien, y compris les représentants de Bachar al-Assad. Dans la région, les États faillis (NDLR : en déliquescence) sont une menace pour nos démocraties et on l'a vu, à chaque fois, ils ont conduit à faire progresser les groupements terroristes », a-t-il souligné, en référence notamment à la Libye.

2. Une discussion à venir sur l'Ukraine. Concernant l'Ukraine, le dialogue a été plus ouvert entre les deux dirigeants. À la fermeté de Vladimir Poutine, pour qui « les sanctions » contre la Russie ne contribuent « aucunement » à régler la crise ukrainienne, le président français a répondu en rappelant qu'il y aurait « une discussion » au format Normandie, réunissant Russie, Ukraine, France et Allemagne, dans les « prochains jours ou semaines », pour éviter « une escalade » des tensions dans ce pays.

3. La répression des homosexuels en Tchétchénie. Sur la question épineuse des droits de l'Homme, le président français s'est montré très ferme, indiquant qu'il serait « constamment vigilant » sur leur respect en Russie et en Tchétchénie. Selon lui, Vladimir Poutine a promis la « vérité complète » sur la répression des homosexuels en Tchétchénie et indiqué « avoir pris plusieurs initiatives sur le sujet des personnes LGBT (NDLR : lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres)» pour « régler les sujets les plus sensibles ».

4. Développer les relations bilatérales. La France et la Russie entendent aussi développer leur coopération, autant à travers les échanges économiques que sur le plan culturel et sociétal. Les deux présidents ont notamment promis d'intensifier les échanges entre étudiants des deux pays et de mettre en place un forum franco-russe des sociétés civiles, « le dialogue du Trianon », comme l'a indiqué Emmanuel Macron. Les ministres de la Culture russe et français travailleront également aux échanges bilatéraux.

https://www.pscp.tv/w/1jMJgoYnmQwJL

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29 mai 2017

Realpolitik - Edito de Henri Vernet – Le Parisien

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En l’espace de quelques jours, de Bruxelles au château de Versailles en passant par la Sicile, Emmanuel Macron a installé son style diplomatique : retour à la realpolitik. Face à Poutine, ce lundi, c’était flagrant. De l’accueil majestueux en ce lieu symbolique de l’amitié entre les rois et les tsars de jadis, à la volonté affirmée de renouer le dialogue et travailler avec le maître du Kremlin, Macron fait exactement le contraire de ce que faisait son prédécesseur et mentor Hollande, qui, lui, ostracisait Moscou. Pour une raison simple. Sur la Syrie, comme sur le dossier empoisonné pour l’Europe de l’Ukraine, le jeune président applique un vieux principe : c’est avec ses ennemis qu’il faut parler si l’on veut trouver une solution. Avec l’autocrate Poutine, comme avec l’imprévisible Trump, Macron choisit le rapport direct, d’homme à homme. Cela n’empêche pas d’asséner quelques vérités, par exemple lorsqu’il a dénoncé devant son homologue russe les « organes d’influence et de propagande » Russia Today et Sputnik, chers à Vladimir Poutine. De même lui assure-t-il qu’il restera vigilant sur les droits de l’homme. Certes, il faut maintenant que cette realpolitik donne des résultats. Pour le président-diplomate, ce sera l’épreuve de vérité.

29 mai 2017

In memorem : John Kennedy

29 mai 2017

L'extravagant Monsieur Piccoli - ARTE

29 mai 2017

Les Frigos - Portes ouvertes hier - Street Art

29 mai 2017

Festival de Cannes - Diane Kruger

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