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Jours tranquilles à Paris
17 juillet 2017

Bretagne : Marées vertes. Une fin rapide ?

Article de Hervé Queillé - Le Télégramme

Leur arrivée a été précoce et massive. On en mesure tous les désagréments en ce début de saison. Mais le déclin des marées vertes pourrait être tout aussi précoce en raison du faible débit des cours d'eau et donc du manque d'apport d'azote.

Relativement discrètes depuis huit ans, les algues vertes ont fait leur grand retour de façon massive dès le printemps, sur le littoral. Et ça se sent, en ce début juillet, dans les secteurs de champs d'algues en décomposition. Dès avril, des plages ont même dû être fermées, comme à Bréhec (22).

Le premier inventaire mené par le Ceva (Centre d'études et de valorisation des algues) de Pleubian (22), après le survol de la région, avait montré un niveau six fois supérieur à la moyenne. « Au mois de mai, les volumes ont encore augmenté de façon significative. Il y avait, par exemple, dix fois plus d'algues vertes dans la baie de Saint-Brieuc qu'une année moyenne. Ce qui a contraint à des ramassages là aussi précoces, confie Sylvain Ballu, chargé du suivi des marées vertes au Ceva.

Peu de houle, du soleil...

Cette invasion n'a aucunement surpris le spécialiste. « Dès décembre, nous avions averti les collectivités que l'année allait être difficile car les stocks résiduels en octobre étaient importants (le double de surface par rapport à la période 2009-2015). Des stocks qui, de plus, en raison d'un hiver calme avec exceptionnellement peu de houle - neuf jours à plus 3,5m de novembre à mars contre 27 en moyenne et 74  en 2014 - n'ont pas été dispersés, comme c'est souvent le cas ».

Une météo très ensoleillée (30 à 40 % de bonus en avril), favorable à la photosynthèse, et une température de l'eau plus élevée que la moyenne (+0,74° C) ont fait le reste. Va-t-on pour autant dépasser les records (70.000t) ? A priori, non. Le dernier inventaire, effectué à la fin juin, a, en effet, révélé une légère diminution des superficies de marées vertes. Et, surtout, des algues de couleur plus claire ; ce qui traduit un manque d'azote. Là encore, le phénomène ne surprend pas Sylvain Ballu : « Les débits des cours d'eau sont bas, voire très bas. On se retrouve donc à un moment où, à la fois, les algues, beaucoup plus qu'en mars, ont un fort besoin de croissance et n'ont plus assez de nutriments ».

Le ciel décidera

Deux scénarii sont possibles. Soit la sécheresse persiste ; les algues n'auront plus à « manger » et déclineront. Soit l'été est pluvieux et les marées vertes risquent de proliférer. Mais les prévisions météo ne privilégient pas cette dernière option. Le déclin des algues vertes pourrait donc s'avérer tout aussi rapide que leur prolifération, en début d'année. Avec quelques nuances, toutefois, souligne Sylvain Ballu : l'anse du Dossen et la baie de Guissény ne devraient, de fait, pas connaître d'amélioration sensible. Compte tenu de la géologie (socle granitique) et de la pluviométrie (plus importante qu'à l'est de la Bretagne), ces secteurs connaissent traditionnellement des débits moyens de cours d'eau élevés l'été. Tout ceci confirme qu'il reste encore du chemin pour réduire la production d'azote bien en deçà, parfois, des 20 mg/l de nitrate. C'est ce à quoi va s'attacher le Plan algues vertes 2 qui va entrer en action pour les quatre ans à venir.

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