Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
18 août 2017

Ce que l’on sait de l’attentat survenu à Barcelone - La Matinale du Monde

L’attaque survenue jeudi a fait au moins treize morts et une centaine de blessés, dont quinze grièvement, selon le gouvernement régional. Deux personnes ont été arrêtées.

Une fourgonnette a foncé dans la foule sur la Rambla, artère emblématique de Barcelone, jeudi 17 août, faisant au moins treize morts et plus d’une centaine de blessés, dont quinze grièvement, selon le gouvernement catalan.

L’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque dans un message diffusé par son organe de propagande Amaq, selon le site spécialisé SITE. La police locale a qualifié le drame d’attentat terroriste.

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s’est rendu immédiatement à Barcelone, où l’exécutif régional séparatiste prétend faire sécession.

« Nous sommes unis dans la douleur. Mais nous sommes surtout unis par la volonté de mettre fin à cette folie et cette barbarie. »

Un deuil national de trois jours a été décrété à partir de vendredi.

Les faits

Vers 17 heures, jeudi, une fourgonnette a foncé dans la foule amassée sur la place de la Catalogne, puis a remonté sur 500 mètres la Rambla, l’avenue la plus touristique de la capitale catalane. Au moins treize personnes ont été tuées et quatre-vingts blessés, dont quinze grièvement.

« J’étais dans l’une des rues qui donnent directement sur la place de la Catalogne. On a vu arriver des gens qui remontaient en courant la Rambla, notamment des touristes en panique », raconte le journaliste du Monde Gilles Rof, qui était sur place.

« On a commencé à voir arriver des ambulances, j’en ai compté cinq en une dizaine de minutes. Petit à petit, des voitures de police se sont aussi positionnées en haut de la Rambla, près de la place de la Catalogne, pendant que des touristes couraient pour s’enfuir. »

Les victimes

Des ressortissants d’au moins dix-huit nationalités sont au nombre des morts et des blessés, a annoncé la protection civile. Cette dernière n’a pas précisé le nombre de personnes concernées pour chaque pays ni leur état de santé. Une Belge compte parmi les personnes tuées, a cependant fait savoir Didier Reynders, le ministre belge des affaires étrangères.

Les nationalités : française, allemande, espagnole, néerlandaise, argentine, vénézuélienne, belge, australienne, hongroise, péruvienne, irlandaise, grecque, cubaine, macédonienne, chinoise, italienne, roumaine et algérienne.

Deux arrestations

Le conducteur de la camionnette est toujours en fuite mais deux suspects ont été interpellés, a annoncé dans la soirée le porte-parole de la police catalane, Josep Lluis Trapero.

Le premier est un Espagnol né à Melilla, une ville située sur la côte nord de l’Afrique et enclavée en territoire marocain. Il a été arrêté à Alcanar, dans l’extrême sud de la Catalogne, où, la nuit précédente, une explosion dans un logement a fait un mort. Les enquêteurs relient d’ailleurs cette explosion à l’attentat. « Nous soupçonnons qu’ils [les occupants] préparaient un engin explosif », a expliqué le porte-parole.

Le deuxième suspect est un Marocain, lié à la location du véhicule utilisé dans l’attentat. Il a été arrêté à Ripoll dans le nord de la Catalogne.

Un périmètre de sécurité établi

Les autorités ont demandé aux gens d’éviter la très touristique avenue de la Rambla, qui débouche sur la place de Catalogne. Les restaurants et les centres commerciaux du périmètre ont été fermés, et la circulation de certains bus et métros a été interrompue. Les stations de métro Liceu, Catalunya, et Parralel ont notamment été fermées. Le Safety Check, fonctionnalité de Facebook permettant aux utilisateurs de se déclarer en sécurité en cas d’événement tragique, a été activé.

Une deuxième attaque à Cambrils

Six civils et un policier ont été blessés aux premières heures de vendredi, quand des « terroristes présumés » ont foncé dans la foule de la station balnéaire de Cambrils. Un des civils blessés est dans un état critique, ont annoncé les services d’urgence de Catalogne sur leur compte Twitter.

La voiture a fauché des piétons vers minuit sur la promenade de bord de mer de cette ville touristique à 120 km au sud de Barcelone. Ses cinq occupants ont été tués. Certains d’entre eux portaient des ceintures d’explosifs, a ajouté un porte-parole de la police catalane. La police a annoncé qu’elle considérait cette attaque comme liée à l’attentat de la Rambla.

La communauté internationale solidaire

« Ils ne nous terroriseront pas. Toute l’Espagne est à Barcelone. La Rambla appartiendra de nouveau à tout le monde », a déclaré le roi Felipe VI dans un message du Palais royal. Des élus du monde entier ont témoigné leur soutien aux habitants de la capitale catalane après l’attaque terroriste.

Le président américain Donald Trump a, entre autres, assuré sur Twitter que son pays ferait « tout ce qui est nécessaire pour aider ». Son homologue français, Emmanuel Macron, et la première ministre britannique, Theresa May, ont exprimé la « solidarité » de leurs pays respectifs.

« Mes plus profondes condoléances aux familles et aux proches des victimes, à Mariano Rajoy et aux citoyens d’Espagne », a écrit Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, sur Twitter. Le président russe, Vladimir Poutine, a appelé à un combat global contre « les forces du terrorisme ».

L’EI en Espagne

Un rapport du think tank Real Instituto Elcano publié en 2016, précise que 45 % des personnes arrêtées entre juin 2013 et mai 2016 en lien avec l’Etat islamique étaient de nationalité espagnole et 41 % de nationalité marocaine.

Selon l’Institut, « la région métropolitaine de Barcelone est le principal foyer du terrorisme djihadiste en Espagne ». Le pays reste cependant moins concerné par le phénomène des combattants partis rejoindre des groupes djihadistes.

Quelque 160 « combattants » basés en Espagne ont rejoint l’EI en Syrie et en Irak, selon cette étude, contre sans doute plus d’un millier de Français depuis 2012. Vingt-neuf seraient morts sur place et vingt sont revenus.

L’Espagne, troisième destination touristique mondiale, avait été, pour l’instant, épargnée par les attentats de l’EI qui ont notamment touché Paris, Bruxelles, Londres ou Berlin. Mais elle avait été touchée, en 2004, par les attentats islamistes les plus meurtriers commis sur le sol européen, quand une dizaine de bombes avaient explosé dans des trains de banlieue à Madrid, faisant 191 morts. L’attentat avait été revendiqué au nom d’Al-Qaida par une cellule islamiste radicale.

Publicité
Commentaires
Publicité