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Jours tranquilles à Paris
5 septembre 2017

BRETAGNE : Tourisme. L'arrière-saison gagnante

Il y a encore quelques années, la saison touristique se figeait en juillet-août. Un temps révolu. Car l'avant, comme l'arrière-saison, pèsent à présent de tout leur poids sur l'activité touristique, injectant dans l'économie régionale 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

En ce début septembre, n'allez pas dire à Laurent Rupp, du camping de Kervastard, à Beg-Meil (Fouesnant, Finistère) que la saison est terminée. Il n'arrête pas une seconde. Un évier à déboucher. Un chauffe-eau à régler. Et le téléphone qui retentit régulièrement. « Ici, on ferme le 30 octobre, précise sa femme, Christelle. On a toujours du monde. Pour preuve, tous nos mobil-homes - 70 pour 122 emplacements - sont réservés pour les deux premières semaines de septembre. L'an dernier, c'était pareil. »

Il faut dire que sur cette commune éminemment touristique, les grosses structures d'hôtellerie en plein air ferment très tôt. Et que Kervastard en profite à fond.

Ici, on travaille en famille. « L'été, nos deux filles nous aident à temps plein. Le reste du temps, on tient le camping à deux, avec ma femme », poursuit Laurent Rupp.

Pas mal de retraités

Quel est donc le profil de ces touristes tardifs ? « Des gens de toute la France. Pas obligatoirement des Bretons », répond Christelle. « Des étrangers aussi. Un peu de tout, comme en plein été. Mais quand même beaucoup de retraités, dont de nombreux camping-caristes et pas mal de familles dont les enfants ne sont pas encore scolarisés ».

Laurent et Christelle expliquent aussi que l'extension des vacances de la Toussaint a changé la donne. « C'est devenu une période prisée. Nos clients résidants, propriétaires d'un mobil-home, profitent des tout derniers beaux jours et préparent leur résidence mobile pour l'hiver. »

« Les gens sont plus disponibles »

Dans la piscine chauffée, deux estivantes âgées d'une cinquantaine d'années savourent le franc soleil et le calme absolu. « On vient du Pas-de-Calais. On restera ici quinze jours. Nous n'avons plus l'impératif lié à la rentrée des enfants. L'arrière-saison, c'est fantastique. Les gens sont beaucoup plus avenants, plus disponibles ».

À quelques mètres de là, une trentenaire acquiesce. « Moi, j'étais à Cassis (Bouches-du-Rhône) en juillet. C'est infernal. Stressant. On était les uns sur les autres. Ce ne sont pas des vacances. Ici, c'est tout l'inverse. »

Dans le pays fouesnantais, la plupart des restaurateurs et des commerçants jouent la carte de l'après-saison. C'est le cas aussi des Croisières Bleues, une des compagnies maritimes (basée à Concarneau) qui dessert les Glénan. « Avec les groupes des comités d'entreprises et des voyagistes, j'ai de l'activité jusqu'au 23 septembre, confie Frédéric Evain, responsable de l'armement. Ça me permet de garder mes capitaines pendant six mois. On axe aussi nos prestations et notre communication sur les séminaires. L'Azénor, notre catamaran, peut accueillir une centaine de personnes en configuration séminaire. »

En parallèle, Les Croisières Bleues poursuivent leurs traversées Beg-Meil-Concarneau, jusqu'à la mi-septembre. « Ca fonctionne bien, surtout les jours de marchés à Concarneau. L'activité attire les gens. Il faut faire savoir qu'on est sur le pont. En ce qui nous concerne, on travaille beaucoup avec des centres de vacances et des campings partenaires. Il ne s'agit pas, à proprement parler, de relations commerciales contractuelles. Mais de confiance. Les flyers et le bouche-à-oreille, ça fonctionne bien. »

Trégastel : des taux d'occupation records

À 150 km de là, Thierry Dumesnil, directeur du club le Castel Sainte-Anne à Trégastel (Côtes-d'Armor), sur la Côte de granit rose, mise énormément sur l'avant et l'arrière-saison. « Notre établissement, qui compte 149 chambres, est ouvert du début février à fin septembre. Ensuite, on ouvre à la Toussaint et aux vacances de Noël ». Périodes où ce complexe hôtelier affiche des taux de remplissage avoisinant les 90-95 % ! « La demande de courts séjours est de plus en plus forte. Il faut s'y adapter », poursuit Thierry Dumesnil. L'accueil de groupes, aussi, fait l'objet d'un soin particulier. « Cette année, en mai, juin et septembre, nous avons accueilli 47 groupes d'une cinquantaine de personnes. » Soit plus de 2.000 personnes...

On le sait, la Bretagne et le soleil ne font parfois pas bon ménage. « Qu'importe, les gens qui viennent ici hors saison le savent. Ils veulent se ressourcer. Profiter du bord de mer et du grand air. Et ça, on peut le leur offrir. »

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