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Jours tranquilles à Paris
15 septembre 2017

Minorité Rohingya - le Conseil de sécurité de l’ONU dénonce une « violence excessive » de la Birmanie

Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a réclamé à la Birmanie « des pas immédiats », mercredi 13 septembre, pour faire cesser « une violence excessive » à l’encontre de la minorité musulmane Rohingya, qui fuit le pays en masse pour tenter de trouver refuge au Bangladesh.

A l’issue d’une réunion à huis clos, le Conseil de sécurité a souligné la nécessité d’un accès humanitaire aux Rohingya. Ses membres « appellent le gouvernement birman à tenir ses engagements de faciliter l’aide humanitaire dans l’Etat Rakhine [aussi appelé Arakan] », dit une déclaration lue par le président tournant du Conseil, l’ambassadeur éthiopien Tekeda Alemu.

Avant que le Conseil ne s’exprime, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait appelé les autorités birmanes à « suspendre les activités militaires et la violence ».

Plus tôt dans la journée, le porte-parole de Aung San Suu Kyi avait annoncé que la conseillère spéciale de l’Etat — mise en cause dans cette crise sans précédent — avait annulé une visite à l’Assemblée générale de l’ONU prévue à la fin du mois.

Une visite d’Aung San Suu Kyi annulée

Mme Suu Kyi s’adressera la semaine prochaine à la nation au sujet de la crise dans l’ouest du pays qui a poussé des centaines de milliers Rohingya à l’exode. La dirigeante birmane « parlera de réconciliation nationale et de paix » dans une allocution télévisée le 19 septembre, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Zaw Htay. Il a ajouté que 176 villages avaient été désertés depuis le début des violences.

Interrogé mercredi par un journaliste à propos de l’expression « nettoyage ethnique » contre la minorité Rohingya, M. Guterres a répondu : « Quand un tiers de la population Rohingya doit fuir le pays, pensez-vous pouvoir trouver un meilleur mot pour décrire la situation ? »

Depuis le début de la flambée de violences, le 25 août, plus de 379 000 Rohingya ont fui la Birmanie pour tenter de trouver refuge au Bangladesh. L’armée birmane est accusée de persécutions envers cette minorité musulmane.

A la frontière birmano-bangladaise, les organisations internationales peinent à prendre en charge les personnes — malades, blessées pour certaines, affaiblies et affamées —, qui arrivent en nombre, complètement démunies dans une zone où les camps sont déjà surpeuplés. « L’ampleur et la vitesse de l’afflux sont sans précédent au Bangladesh », dit l’Unicef, qui ajoute que « 60 % des réfugiés sont des enfants ».

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits humains, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a évoqué lundi « un exemple classique de nettoyage ethnique ». Bien que sous le feu de critiques internationales, Mme Suu Kyi reste très peu loquace sur la crise et continue d’afficher son soutien à l’armée dans son opération contre des « terroristes ».

Promesse de soutien aux droits des Rohingya

La Chine, premier investisseur étranger en Birmanie, a réitéré mardi son « soutien » à la Birmanie et a loué « ses efforts pour préserver la stabilité de son développement national ». En revanche, plusieurs Prix Nobel de la paix, comme Malala Yousafzai, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu, puis le dalaï-lama, que Mme Suu Kyi admire, l’ont appelée à intervenir.

L’an dernier, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ex-dissidente et lauréate du prix Nobel de la paix 1991, qui dirige de facto le gouvernement birman depuis avril 2015, avait promis de soutenir les droits des Rohingya.

Elle avait promis de « s’opposer fermement aux préjugés et à l’intolérance » et de promouvoir les droits humains, tout en demandant « à la communauté internationale de se montrer compréhensive et constructive » à ce sujet.

Les Rohingya, présents en Birmanie depuis des décennies, sont apatrides depuis 1982 et sont considérés comme des étrangers dans ce pays à 90 % bouddhiste. Au Bangladesh voisin, où ils ont fui en masse, ils sont des immigrés illégaux.

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