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Jours tranquilles à Paris
14 octobre 2017

Paris sans voiture essence : «Nous sommes en

La lettre politique de Laurent Joffrin

Haro sur Hidalgo

Comment qualifier le tir nourri qui vise Anne Hidalgo ? Restons polis : passéiste, archaïque, démagogique. Avant d’examiner les mesures annoncées pour limiter la circulation de véhicules à moteurs thermiques, il faut en effet répondre à une question simple : est-il ou non souhaitable de réduire le bruit et la pollution en ville ? Comme il est difficile de répondre non, les adversaires de la maire de Paris usent d’une rhétorique tissée principalement de sophismes grossiers.

Ecologie punitive ? Toute ville civilisée régule ses modes de transports en combinant incitations et interdictions, c’est le propre d’un Etat ou d’une municipalité moderne. Ce qui est punitif, c’est d’imposer aux enfants, aux personnes âgées – et au fond à tout le monde, automobilistes compris – un air vicié et un bruit infernal dans certaines artères. Ce qui est punitif, c’est de jeter par-dessus les moulins les résolutions de la COP 21 et de laisser le dérèglement climatique menacer le bien-être de l’humanité entière.

Et ceux qui travaillent ? Et ceux qui viennent de banlieue ? disent les contempteurs d’Hidalgo, à droite notamment, soudain dotés d’une émouvante fibre sociale. Sophisme encore : la restriction de la circulation polluante vise principalement les petits trajets, qui forment environ la moitié des déplacements dans Paris et qui sont le fait de Parisiens aux revenus souvent très honorables. Une fois ceux-là convaincus d’utiliser d’autres moyens de transport, les autres, en fait, circuleront mieux.

Le tout-électrique n’est pas réaliste ? Sophisme toujours : certes l’électrique est aujourd’hui rare et cher (2% du parc) ; mais si la pratique se généralise, les prix vont baisser, par définition et les automobilistes se convertiront progressivement (sur une quinzaine d’années : on peut se préparer). Quant aux constructeurs, ils répondent présent. Renault et Peugeot se disent très officiellement prêts à accroître autant qu’il faudra leur production de voitures électriques.

Cette campagne anti-Hidalgo a en fait deux motivations : celle de ces automobilistes indifférents au sort des piétons et des cyclistes, ces peigne-cul, et qui veulent à tout prix conserver leur petit confort supposé, quitte à enfumer leurs contemporains ; une préoccupation purement électorale, qui consiste à ameuter les plus réacs pour espérer regagner la mairie. Noble combat, comme on voit…

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