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Jours tranquilles à Paris
26 novembre 2017

Soyons plus inventifs que le porno !

Par Maïa Mazaurette - Le Monde

L’industrie du « X » nous impose des désirs qui nous affligent ? Qu’à cela ne tienne, répond la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette, qui propose de s’approprier les outils du porno pour mieux les déconstruire ou les enrichir.

La pornographie est-elle paresseuse ? Certains avancent que sa banalisation tue notre imagination, d’autres vantent son potentiel émancipatoire. Entre autoroutes et chemins de traverse, opium du peuple et addiction, comment s’y retrouver ?

Rappelons tout d’abord quelques chiffres : 99 % des Français et 82 % des Françaises ont déjà visionné ce genre de contenus (IFOP 2012). Parmi eux, 63 % des adolescents et 39 % des adolescentes (IFOP, mars 2017), avec une augmentation de 10 % en à peine quatre ans. L’Hexagone occupe le 6e rang de la consommation sur Pornhub (mai 2016) : un trafic masculin à 80 %, majoritairement occupé par la tranche 18-34 ans.

92 milliards de vidéos ont été regardées dans le monde l’an dernier. La pornographie est-elle obligatoire, un rite de passage, une simple curiosité ? Ses conséquences sont-elles toujours négatives ? Si les jeunes sont les premiers à dire qu’ils ne prennent pas pour argent comptant ces représentations, ils sont aussi ceux qui subissent de plein fouet les normes du genre : 45 % des jeunes femmes sont épilées intégralement, et comme le notait l’Ifop en avril 2014, « 34 % des jeunes de moins de 25 ans admettent avoir déjà été complexés par la taille de leur pénis en regardant un film porno ». Cela dit, dans les pratiques, la jeune génération n’est pas plus débauchée que les autres.

Alternatives gratuites

Pour expliquer la toute-puissance des grosses plates-formes X, on évoque souvent leur facilité d’accès. Il existe pourtant d’autres formes de pornographie gratuite sur Internet ! Les adeptes de lectures érotiques pourront se tourner vers des podcasts (CtrlX, Le Verrou) ou créeront leur propre matériel (confessions, fanfictions). Les classiques sont dans le domaine public (e-books gratuits, Projet Gutenberg). Quant aux adeptes d’arts plastiques, ils peuvent consulter les catalogues d’art… ou compter sur la modération très aléatoire d’Instagram.

On replacera plutôt le succès du X dans le cadre d’une popularité incontestable de la vidéo – séries télé, cinéma, mini-séquences animées sur les réseaux sociaux. Notre cerveau est sensible au voyeurisme visuel. Au-delà de ses vertus purement masturbatoires, le X entretient la libido : selon une étude d’avril 2015 (universités de Los Angeles et de Montréal), les adeptes mâles rapportent une augmentation de leur désir envers leur partenaire. Utiliser une technique qui marche, est-ce du pragmatisme ou de la paresse ?

Disposer d’un imaginaire sexuel collectif possède d’autres avantages. Ces fantasmes mondialisés, ces hashtags globish ne nous offrent rien de moins qu’un langage générique à partir duquel broder notre propre expérience. Qu’on aime ou qu’on méprise l’expérience pornographique, elle constitue une tour de Babel sexuelle contemporaine : s’en moquer n’est-il pas un de nos passe-temps favoris ? Pester contre ses codes absurdes, n’est-ce pas une excellente manière de réaffirmer à quoi ressemble « notre » réalité sexuelle ?

Evidemment, piocher dans le pot commun ne demande aucun effort. Mais ferions-nous cet effort par nous-mêmes ? On consomme ces fantasmes comme on commande une pizza à emporter : pourquoi s’embêter à cuisiner ? Par ailleurs, le collectif n’exclut pas le personnel, personne ne nous demande de choisir entre le X et l’imagination. Notre désinvestissement intellectuel pourrait bien être la cause de l’émergence du porno, plutôt que sa conséquence. Et de manière plus pernicieuse : cette situation nous arrange-t-elle ? Le recours aux images conçues par d’autres permet en effet de mettre à distance sa culpabilité : « Ceci n’est pas mon fantasme, je ne suis qu’une pauvre petite chose ballottée par les méandres d’Internet – les réalisateurs de porno sont des pervers, pas moi. »

Hypocrisie

Cette hypocrisie nous pousse à considérer la pornographie comme une décharge : nous y abandonnons non seulement le soulagement des pulsions, mais aussi la responsabilité de notre imaginaire. Une approche moins victimisante consisterait non pas à rejeter ce genre mais à changer de paradigme : le X serait un point de départ, une suggestion, une piste, nous permettant de développer nos propres scénarios, de nous approprier des outils fantasmatiques, de nous enrichir plutôt que de nous appauvrir. Nous pourrions envisager la pornographie comme moyen (d’explorer notre intériorité) plutôt que comme fin (générique, la messe est dite).

Est-il seulement possible de consommer de manière non passive ? Où se trouvent les espaces d’émancipation pour les spectateurs ? Car parmi les accusations souvent portées à son encontre, la pornographie des tubes donnerait tout à voir : le son (quitte à pousser le volume), l’image (en extra-gros plan), des plans internes du corps (si vous cherchez bien). La réalité virtuelle permet même à ses utilisateurs de rester dans la scène quand ils détournent la tête.

Cependant, l’ambivalence existe. La pornographie laisse hors-champ ses techniciens et petits arrangements avec le réel, certes, mais aussi et surtout la vie intérieure de ses performeurs : au contraire de la littérature érotique, même la plus inconsistante, on ne sait jamais ce que ressentent les protagonistes. L’hyperbole des jouissances devient une forme de pudeur (elle s’ennuie, là, non ?) tandis que l’absence de scénario, tant décriée, autorise ses tricotages personnels (comment ces deux personnages improbables se sont-ils retrouvés à l’arrière de cette voiture ?).

La couche superficielle du porno

Par ailleurs, la pornographie n’est uniforme que quand nous laissons la page d’accueil nous guider. Les vidéos les plus populaires apparaissant en premier, il suffirait de fouiner dans les profondeurs. Ou de changer de mots-clefs. Notre impression d’une production de masse est une pure illusion : le choix par défaut, nous nous l’imposons à nous-mêmes. Et si nous nous sentons « obligés » de désirer des corps interchangeables, pratiquant toujours les mêmes routines, c’est parce qu’on refuse de cliquer.

Au fait, pourquoi nous contentons-nous de cette version prémâchée d’un genre protéiforme, en constante expansion, en constante réinvention ? Déjà parce que le stigma social nous encourage à aller vite (« cette activité frivole ne mérite pas mon temps de cerveau disponible »). La session moyenne dure à peine 9 minutes – pour explorer, mon capitaine, c’est un peu court. Deuxième option : nous restons arrimés à la couche superficielle du porno par peur de ce sur quoi nous pourrions tomber (de fait, des hydres se tapissent dans les replis).

Quelles que soient nos justifications, elles nous privent de niches savoureuses, d’anatomies différentes – auxquelles nous n’accéderons jamais si nous persistons à penser que le grand frisson tombera tout cuit dans nos tablettes.

La pornographie est une industrie – est-elle une facilité, est-elle une fatalité ? Paradoxalement, elle l’est seulement pour les plus réfractaires. Au grand jeu des péchés capitaux, cessons de faire la fine bouche – le X est exactement aussi paresseux que nous le sommes.

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26 novembre 2017

Ai Weiwei

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26 novembre 2017

Vu sur internet - j'aime beaucoup

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26 novembre 2017

ELLE rend hommage à Azzedine Alaïa

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26 novembre 2017

Lulu Gainsbourg

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26 novembre 2017

Concorde Art Gallery (actuellement)

Kriss Art - Peintre

Directrice artistique et designer graphique, l’artiste numérique KRISS exerce sa créativité depuis 1986 dans différents secteurs de la communication visuelle et bénéficie d’une grande expérience au sein d’agences de communication parisiennes et toulousaines.

Cette artiste contemporaine diplômée des Beaux-Arts de Metz s’adonne également à la photographie, à l’illustration, au graphisme et très récemment à l’Art numérique digital dans lequel elle exprime la féminité.

C’est lors d’un séjour à NYC, qu’elle découvre cette ville avec amour et émotion, berceau du Street Art qu’elle affectionne énormément. Elle s’inspire de cette tendance pour représenter la sensualité féminine urbaine en réalisant une série d’oeuvres digitales intitulée KRISS ART and WOMEN POP ART DIGITAL.

Cette «Sensuality Underground» met en image des mannequins et stars dans un road trip urbain, chic, rock, plongeant dans un décor Street Art résolument sensuel et sexy !

krissart

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26 novembre 2017

Reportage : A Zhengzhou, rencontre avec les étudiants forcés de fabriquer l’iPhone X

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Par Simon Leplâtre, Zhengzhou, envoyé spécial - Le Monde

Chez Foxconn, le principal sous-traitant d’Apple en Chine, des stagiaires de 16 ans travaillent jusqu’à 60 heures par semaine.

A la sortie du métro la plus proche de l’usine géante de Foxconn, quatre agences de recrutement se disputent les visiteurs de l’« iPhone city », le surnom de ce nouveau quartier de la périphérie de Zhengzhou, construit par et pour l’une des plus grandes usines électroniques du monde. « Pas d’entretien, dépêchez-vous de vous inscrire », braillent des haut-parleurs. À l’intérieur, une quadragénaire au teint mat invite à s’installer sur des chaises pliantes. « Si vous nous amenez un stagiaire pour 45 jours, c’est 3 000 yuans pour vous ! », fait-elle valoir. « Si vous en avez plus à nous amener, si vous connaissez une école, on peut discuter des primes… »

Cet automne, les usines de Zhengzhou tournent à plein pour fournir des exemplaires de l’iPhone X au monde entier. Foxconn, le principal sous-traitant d’Apple en Chine, s’est installé dans la capitale du Henan en 2012 pour bénéficier de la main-d’œuvre abondante et bon marché de cette province du centre de la Chine, la plus peuplée du pays.

Mais en plus des ouvriers, les stagiaires, qui restent quelques mois et coûtent moins cher en charges sociales, sont jugés parfaits pour répondre aux besoins saisonniers. Plus de 3 000 étudiants travaillent actuellement sur les lignes d’assemblage de Foxconn, dans les mêmes conditions que des ouvriers. Les tâches répétitives qu’ils accomplissent n’ont aucun lien avec leurs études. Ils effectuent des heures supplémentaires, en violation de la loi.

« Si on ne le fait pas, l’école ne nous donnera pas notre diplôme »

La situation est connue. Depuis une série de suicides sur le campus de Foxconn à Shenzhen (sud-est de la Chine), en 2010, Apple, son principal client, a renforcé les contrôles sur ses chaînes d’approvisionnement. Mais à 17 heures, à la sortie nord de l’immense usine Foxconn, on croise encore de nombreux visages adolescents. Un petit groupe de jeunes de 16 ans va oublier l’ennui de la journée dans une salle de jeux aux pieds des dortoirs. « C’est déprimant, ce boulot, mais on est obligés, soupire un jeune homme sec (tous les étudiants rencontrés ont requis l’anonymat). Si on ne le fait pas, l’école ne nous donnera pas notre diplôme l’année prochaine. »

Les étudiants savent que la pratique n’est pas tout à fait légale, mais n’y peuvent rien. En ce moment, 2 500 élèves de l’Urban Rail Transit School, une école professionnelle de Zhengzhou, occupent les lignes de Foxconn. Quelques centaines d’autres viennent de divers lycées professionnels du Henan.

La plupart du temps, les postes occupés n’ont rien à voir avec leur formation. « Je passe ma journée à tester les caméras frontales des iPhones, explique un garçon joufflu au front barré d’une frange noire. Je les mets dans une machine, j’appuie sur un bouton, et je les ressors. C’est terriblement ennuyeux, confie-t-il, cigarette au bec, dans une salle de billard. Moi j’étudie le graphisme, mais dans mon école, il y en a qui sont en puériculture, d’autres en logistique, et on se retrouve tous à assembler des téléphones ! ». Sa camarade de classe polit des écrans toute la journée. Un autre alimente les lignes de production en matériaux.

Système bien rodé

Contacté par le Financial Times au sujet de ces pratiques, Apple a publié un communiqué mercredi 22 novembre : « Au cours d’un récent audit, nous avons découvert des cas d’étudiants stagiaires faisant des heures supplémentaires dans l’usine d’un de nos fournisseurs en Chine. Nous nous sommes assurés qu’ils ont travaillé volontairement, étaient indemnisés et obtenaient des avantages, mais ils n’auraient pas dû être autorisés à faire des heures supplémentaires », a reconnu la firme. S’il est vrai que les stagiaires sont désormais indemnisés à des niveaux similaires aux ouvriers, les étudiants sont de fait obligés de participer aux stages pour valider leur formation.

Le système bien rodé fonctionne avec la collaboration des écoles professionnelles, qui empochent des commissions, mais aussi avec la complicité des autorités locales. En septembre, alors que la production de l’iPhone X battait son plein, le ministère de l’éducation du Henan a envoyé une note à toutes les écoles professionnelles de la province pour leur demander d’envoyer leurs « stagiaires en entreprises » chez Foxconn, rapporte le Financial Times.

Les écoles justifient ces stages en les présentant comme des « expériences de travail ». Ils durent en général deux à trois mois. Au cours de l’automne, jusqu’à 15 000 stagiaires auraient participé à la fabrication de l’iPhone X, selon des salariés. Mais l’usine de Zhengzhou emploie jusqu’à 350 000 personnes, le nombre de stagiaires ne dépasse donc pas 5 % de l’effectif total. L’entreprise taïwanaise emploie environ un million de personnes en Chine.

« Rien ne change »

Les étudiants que nous avons rencontrés nous ont dit avoir été informés lundi 20 novembre par la hiérarchie de Foxconn qu’ils ne pourraient plus faire d’heures supplémentaires. Une mesure qui semble être liée à la visite du Financial Times, un peu plus tôt. Le quotidien économique britannique avait interpellé Apple dans le cadre d’un article publié 21 novembre. Ces jeunes affirment aussi tous avoir accompli des heures supplémentaires jusqu’ici : « On travaillait dix heures par jour, parfois onze, six jours sur sept », précise un jeune homme.

Soit une soixantaine d’heures par semaine en tout, qui permettent aux étudiants, comme aux ouvriers débutants, de dépasser leur salaire de base de 1 900 yuans (243,5 euros), pour atteindre environ 3 500 yuans (près de 450 euros) par mois.

Si les réactions de Foxconn et d’Apple peuvent apparaître comme des preuves de bonne volonté, le doute est permis tant le problème se répète d’années en années. En juillet, une université de Shenyang, dans le nord-est, a présenté des excuses après avoir obligé ses étudiants à prendre part à des stages dans une autre usines de Foxconn, à Yantai, sur la côte est. « C’est le cas chez de nombreux sous-traitants dans l’électronique. Les salaires sont maigres, les journées très longues, les conditions assez mauvaises. L’industrie use les employés très vite, et recrute sans arrêt. Pour les postes peu qualifiés, le recours aux stagiaires et aux intérimaires est massif », explique Keegan Elmer, porte-parole de l’ONG China Labour Bulletin, située à Hongkong.

Dans les rues poussiéreuses de la « zone économique de l’aéroport de Zhengzhou », nom officiel du district, les plus de 30 ans sont rares. Après deux ans passés chez Foxconn, Liu, 23 ans, est déjà un vétéran. Mais il ne voit pas d’amélioration. « L’entreprise dit qu’elle fait des efforts, mais rien ne change. Parce que si cela changeait, la production reviendrait plus cher. Les besoins en main-d’œuvre sont saisonniers : on enchaîne les heures supplémentaires puis, quand les commandes baissent, le moindre prétexte est bon pour licencier. Pour eux, des stagiaires qui viennent quarante-cinq jours, c’est parfait. »

26 novembre 2017

Extrait d'un shooting - mode

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26 novembre 2017

Autoportrait sur les Champs Elysées illuminés pour les Fêtes de fin d'année

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26 novembre 2017

Dita von Teese

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