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L’« arabe du coin », une épicerie en péril

Par Lorraine de Foucher - Le Monde

Concurrencés par les grandes enseignes qui multiplient les supérettes, les épiciers arabes traditionnels mettent la clé sous la porte. Presque en silence, une figure populaire disparaît des centres-villes.

Au 79 rue de Rochechouart, dans le neuvième arrondissement de Paris. La devanture du magasin semble avoir été composée par la main facétieuse du peintre Arcimboldo. Un festival de fleurs, de raisins suspendus, d’oranges et de kakis entassés et entourés d’une enseigne jaune floquée « Alimentation générale ».

L’artiste à l’origine de cette composition, sans cesse photographiée par les touristes de la butte Montmartre toute proche, est ce jour-là engoncé dans une doudoune sans manches, une casquette Adidas sur la tête. Il ramasse une grappe qui s’est échappée du tableau.

« J’ai le vice de la vitrine dans le sang, je ne peux pas m’empêcher de vouloir faire de jolies présentations. Ça, c’est celle d’hiver, j’essaye de changer avec la météo, explique-t-il en faisant ensuite défiler les quatre saisons sur son téléphone portable. Je vais à Rungis et j’achète ce qui m’inspire pour décorer, c’est important de bien présenter, pour l’arabe du coin », sourit Lahoussine Abalhaoune, 47 ans, dont vingt et un à la tête de son épicerie.

Sa vitrine est aussi flamboyante que son moral est maussade. A l’intérieur, l’épicier a poursuivi son chef-d’œuvre, catégorie art du rangement : on dirait une cabine de spationaute, où chaque centimètre carré d’étagère a été optimisé. A côté des bouteilles de spiritueux sont accrochés des brosses à dents et des bonbons, on ne sait jamais, le tout pouvant constituer le pack type d’une soirée un peu arrosée.

Lahoussine ouvre sa caisse, il est 19 heures : « Regarde, je n’ai gagné que 25 euros depuis 14 heures. C’est rien du tout, j’ai perdu 70 % de mon chiffre d’affaires. Je gagne 250 euros par jour, 400 euros les dimanches, alors qu’avant, le dimanche, c’était le grand jour : au moins 1 000 euros. »

Son épouse, Hafida, arrive essoufflée. Elle est désormais aide-soignante en gériatrie à l’hôpital Bichat, dans le dix-huitième arrondissement. Le bus était hors service, elle a fait tout le trajet depuis la porte de Saint-Ouen jusqu’au neuvième à pied. Elle raconte sa nouvelle vie, ces petits vieux à qui elle aime faire des câlins et acheter des pyjamas, même si elle sait qu’elle n’a pas vraiment le droit, ni pour les câlins ni pour les pyjamas. « Ça ne fait que sept mois que je travaille, précise-t-elle. Avant, j’aidais mon mari à l’épicerie, mais, comme ça ne marche plus, j’ai dû reprendre un emploi. »

« Je suis l’arabe du coin, mais plus pour très longtemps », alerte cet ancien poissonnier d’Agadir, arrivé en France en 1983, et cas emblématique de centaines d’épiceries françaises qui souffrent et ferment dans les centres des grandes villes. Pour prendre la mesure du phénomène, il y a d’abord le site de petites annonces Le Bon Coin, où des dizaines « d’alimentations générales » sont en vente.

Là, c’est Laïd à Vizille, en Isère, qui vend son commerce, « à cinq minutes du château », 40 000 euros. A Ivry, il y a cet épicier très fâché au téléphone : « Je ne suis qu’un petit commerçant analphabète, on est tous en train de disparaître, mais ça ne concerne personne », s’énerve-t-il.

Personne ne s’est montré intéressé par le rachat du travail d’une vie, son épicerie qu’il a gérée pendant vingt-trois ans, et dont il demande 30 000 euros pour le fonds de commerce. « Un client à 1 euro, c’est pas un client. On n’est pas des commerçants mais des gens perdus », vitupère-t-il encore avant de raccrocher. Un client attend justement pour payer sa petite bouteille d’eau, à 1 euro.

« “L’hindou” du coin »

Alexis Roux de Bézieux connaît bien Lahoussine du neuvième, mais aussi Driss de la rue Lamarck et Faouzi de la rue de Boulainvilliers. En 2008, il a publié un livre qui a fait date : L’Arabe du coin (Éditions Dilecta), dans lequel il brosse un portrait de cette figure populaire, prompte à satisfaire les « instincts légumiers crépusculaires » chers à Pierre Desproges ou à faire en sorte que tout soit possible, selon Hassan Cehef, le personnage des Nuls interprété par Bruno Carette.

« L’épicier arabe du coin est soit berbère du Maroc, soit il vient de la région de Zarzis, en Tunisie. Il est lui-même fils de commerçant et est arrivé en France avec cette croyance qu’en vivant au-dessus d’un tas de nourriture on ne va pas mourir de faim », explique Alexis Roux de Bézieux, qui est aussi président de l’Union des commerces de proximité.

Mais la chute de cette institution, depuis qu’il a écrit son ouvrage, s’est accélérée. Il n’y a pas de statistiques ethniques, bien sûr, et peu de chiffres tout court. Celui-là, cependant, donne l’idée d’une tendance inscrite sur le long terme, sans parler du décrochage récent : 140 000 épiceries existaient en France en 1960, il n’y en a plus que 35 000, dont seulement 17 000 tenues pas des indépendants, selon Alexis Roux de Bézieux.

« MES ENFANTS ME DISENT ENCORE : “PAPA, TU TE SOUVIENS QUAND TU AS JETÉ DES ŒUFS CONTRE LE FRANPRIX POUR LE FAIRE FERMER ?” » OUISSEM BOUDAYA, ANCIEN ÉPICIER PARISIEN

Tous ces petits commerces n’ont donc pas fermé. Certains ont simplement changé de mains. « C’est plus l’arabe du coin, mais “l’hindou” du coin », râle ainsi Lahoussine. De l’autre côté de la rue, une petite échoppe bleue et blanche, à la devanture plus modeste, le nargue, avec ses prix inférieurs, notamment sur les bières, nerf de la guerre des épiceries. « Il y a une compétition pour l’espace marchand à Paris entre les différentes communautés migratoires », explique Vasoodeven Vuddamalay, chercheur sur les migrations indiennes à l’université d’Evry. « Ceux qu’on appelle les “hindous” sont en majorité des tamouls du Sri Lanka arrivés dans les années 1980 avec la guerre. Et comme souvent dans les mouvements de population, ce sont les castes commerçantes qui voyagent le plus, d’où les épiceries. »

Ces commerçants venus d’Asie du Sud-Est reviennent souvent dans la tragédie des arabes du coin. Nicolas Sarkozy aussi. En 2008 a été promulguée la loi de modernisation de l’économie, qui facilite l’installation des surfaces commerciales de moins de 1 000 mètres carrés dans les grandes villes. Essaiment ainsi à Paris, Lyon, Marseille ou Lille des centaines de Franprix, Carrefour City et autres MyAuchan.

Le nombre de supérettes urbaines des géants de la distribution a augmenté de 40 % en dix ans – de 111 % dans la capitale – et elles laminent les fonds de commerce de ces dépanneurs du quotidien. Cette pression ne devrait pas retomber dans l’avenir. Malgré ses difficultés et un plan d’économies récemment annoncé, le groupe Carrefour entend néanmoins se renforcer dans le secteur des commerces de proximité.

Ainsi, autour de la porte de Bagnolet à Paris, ce ne sont pas moins de quatre supermarchés qui se sont installés dans un rayon de cinq cents mètres, assiégeant un peu plus l’ancien magasin d’Ouissem Boudaya, 128 bis, boulevard Davout, dans le vingtième arrondissement. Cet épicier de 42 ans se souvient précisément de la date du début de ses ennuis : le 24 juin 2008. Ce jour-là, il sort de chez le notaire où il vient d’acquérir son commerce, et il a ressenti ce qu’il qualifie de « choc thermique » : un grand coup de froid sur ses ambitions.

Le Franprix de l’autre côté du boulevard, qui le toise de son imposante surface, affiche sur sa façade une nouvelle banderole. « Dessus, Franprix annonçait fièrement qu’il était désormais ouvert jusqu’à 22 heures. C’est comme acheter un pavillon et apprendre juste après qu’une autoroute va être construite dans le jardin et qu’on sera obligé de le raser. Eh bien, dans ce cas-là, l’Etat indemnise, alors que, pour moi, rien… »

Un arrêt de mort pour ce père de famille : il fait son chiffre de petit quand les grands sont fermés. « C’est simple, et j’ai assisté à la scène : un jour, un client entre pour acheter une bouteille d’eau. Il voit que le Franprix est ouvert, il abandonne la bouteille sans la payer et traverse le boulevard », explique Moundir Akasbi, qui a été l’avocat d’Ouissem dans sa guerre contre Franprix. Car lui, l’épicier du vingtième, a attaqué le géant de l’économie française devant les tribunaux, pour concurrence déloyale. « Je me souviens, j’étais le petit avocat, tout seul face à l’armée des ténors des grands cabinets d’affaires que se payait Franprix », raconte Me Akasbi.

L’année dernière, Ouissem parvient enfin à faire fermer le Franprix le dimanche après-midi. Un peu, peut-être, grâce aux œufs, à la farine et à l’huile de friture qu’il a lancés, désespéré, contre la façade deux dimanches successifs d’avril 2016. « Les policiers sont venus, m’ont dit : “Monsieur, calmez-vous”, mais c’était trop dur, j’avais galéré pendant neuf ans, j’étais criblé de dettes, j’ai déclenché un diabète, j’ai eu envie de mourir, c’était un cauchemar pour ma famille. Mes enfants me disent encore : “Papa, tu te souviens quand tu as jeté des œufs contre le Franprix pour le faire fermer ?” »

Les policiers en profitent néanmoins pour dresser un procès-verbal au supermarché pour non-respect de l’arrêté préfectoral en vigueur à Paris, qui requiert un jour de fermeture hebdomadaire, ainsi que le fameux dimanche après-midi.

Au service de communication de Franprix, on ne répond pas sur le sujet ni ne commente les procédures en cours. On attire seulement notre attention sur les horaires d’ouverture des magasins qui s’adaptent à des clients de plus en plus urbains et à l’abrogation d’un arrêté préfectoral en octobre 2017 : il n’y a plus de fermeture hebdomadaire obligatoire. Certains syndicats de la grande distribution ont parlé « de l’illégalité devenue légale ».

Dépanneur confesseur

Ouissem Boudaya a gagné, mais il a craqué, et a fini par céder son épicerie pour 20 000 euros sur Le Bon Coin à Ganesh, issu de la communauté sri-lankaise. « Les épiceries arabes ferment toutes face aux grands groupes, elles sont en train de toutes se faire bouffer, ça ne marche plus l’alimentation générale de type “Métro” [dont l’approvisionnement vient du grossiste alimentaire Métro]. Les magasins sont vieillissants et délabrés, les prix trop chers », diagnostique le nouveau propriétaire du boulevard Davout.

Mais alors, pourquoi Ganesh a-t-il racheté ? Parce que, après avoir effectué un tour du quartier, il y a vu plein de HLM et… la possibilité de vendre à leurs habitants des produits exotiques qu’on ne trouve pas dans les supermarchés ordinaires. « Il faut se recentrer sur l’ethnique, sur le gombo, les poissons séchés, le couscous, les fruits secs, les produits asiatiques », décrypte Ganesh.

« SI C’ÉTAIT À REFAIRE, JE NE LE REFERAIS PAS. JE PRENDRAIS UN TRAVAIL DE BUREAU, JE SORTIRAIS LE DIMANCHE AVEC MON ÉPOUSE AU BRAS ET JE VERRAIS MES ENFANTS GRANDIR »

MOHAMED BOUFTASS, ÉPICIER DANS LE 15E

Le quinzième arrondissement est un autre triangle des Bermudes. « Deux derrière le square, trois rue de la Croix-Nivert, deux rue Cambronne, une rue Lecourbe… Je dirais que ça fait douze épiceries qui ont fermé dans un rayon de quatre cents mètres ces cinq dernières années », compte Mohamed Bouftass, 68 ans, assis dans la réserve remplie à ras bord de boissons de son magasin, le Little Market, au 137 boulevard de Grenelle. « Et vous, vous partez quand à la retraite ? », l’interpelle un acheteur de chocolats, lui-même joyeux petit vieux qui ne travaille plus. « Je l’ai mise en vente en mai, mais, pour l’instant, rien », répond un peu penaud Mohamed.

Grand sourire et béret sur la tête, l’homme est presque né dans une épicerie, à Casablanca. Jeune, il jouait au flipper avec les Européens qui le faisaient rêver. Il est arrivé au début des années 1970 à Paris, place Cambronne, où il a ouvert une épicerie en 1976. À l’époque, il est confronté au « racisme, à ces Français qui se plaignaient de tous les Arabes qui rachetaient les épiceries, comme quoi il n’y avait plus d’épiceries françaises ».

Quarante et un ans plus tard, Mohamed en a assez, il veut juste se reposer. « L’épicerie, c’est de l’esclavage. J’ai travaillé dix-huit heures par jour parfois, j’ai des problèmes au dos, au cœur, regardez mes varices ! », dit-il en proposant de soulever son pantalon. Lui ne manifestera pas pour défendre l’institution… Il va arrêter, c’est tout.

Et ses enfants, pourquoi ne reprendraient-ils pas le commerce paternel ? « Ah non, surtout pas ! Je me suis sacrifié pour qu’ils fassent des études, pas pour les retrouver derrière un comptoir. Et si c’était à refaire, je ne le referais pas. Je prendrais un travail de bureau, et je sortirais propre et cravaté le dimanche avec mon épouse au bras et je verrais mes cinq enfants grandir, toutes ces choses que je n’aie pas eues. » Etre la vigie du quartier, toujours prête à garder les clés, à dépanner le dimanche ou à encaisser les soucis de la journée, ce n’est pas facile tous les jours.

« Emigrés de la nuit »

Que restera-t-il, dans quelques années, des derniers arabes du coin ? Au moins une pièce de théâtre, Night Shop ou L’Arabe du coin, écrite par Jean-Marc Chotteau, directeur du théâtre La Virgule, à Tourcoing. En 2011 il a monté sa pièce, inspirée de ses virées nocturnes dans les rues lilloises, et de deux épiceries, l’une rue de Gand, l’autre rue du Faubourg-des-Postes, toutes les deux fermées depuis.

Le personnage principal s’appelle Samir et voit passer tous les « émigrés de la nuit qui se racontent ». « L’épicier, c’est un confesseur, un psy. Son magasin, c’est un lieu de bien vivre la ville, alors que les supermarchés, aseptisés et froids, sont mortifères pour le lien social », s’insurge le dramaturge.

Ouissem Boudaya, de l’épicerie du boulevard Davout, est aujourd’hui interdit bancaire et voit son salaire de chauffeur-livreur, son nouveau job, s’enfuir tous les mois dans le règlement des impayés de son ancien magasin. Lahoussine Abalhaoune, près de Montmartre, pense à reconvertir son commerce en poissonnerie.

Mohamed Bouftass, qui veut toujours vendre son Little Market du boulevard de Grenelle, a eu plus d’une vingtaine de visites, mais aucune proposition sérieuse pour racheter son fonds de commerce. « Je ne peux pas baisser le rideau, sinon je perds mes 90 000 euros », soupire-t-il. Pourtant, il veut fermer, et vite.

28 janvier 2018

Pierre et Gilles

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28 janvier 2018

Tibéhirine : les moines assassinés en 1996 reconnus martyrs en vue de leur béatification

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Les sept moines trappistes français font partie d’un groupe de dix-neuf « martyrs » tués en Algérie entre 1994 et 1996 qui vont être béatifiés.

Les sept moines de Tibéhirine assassinés en Algérie en 1996 ont été reconnus martyrs en vue de leur béatification, selon un décret publié samedi 27 janvier par le Vatican. Les sept moines trappistes français font partie d’un groupe de dix-neuf « martyrs » tués en Algérie entre 1994 et 1996 – dont l’ancien évêque d’Oran Pierre Claverie – qui vont être béatifiés.

Les frères Christian, Bruno, Christophe, Célestin, Luc, Paul et Michel, enlevés dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas, à 80 km au sud d’Alger, avaient entre 45 ans et 82 ans. Le destin tragique de ces moines, emportés par la violence, avait inspiré le film du Français Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux (2010). Grand Prix du Festival de Cannes, le film a connu un succès international.

Béatification et canonisation s’inscrivent dans une tradition séculaire et le Vatican affirme qu’une canonisation ou une béatification est une affaire interne à l’Eglise, qui se veut tout aussi ahistorique qu’apolitique.

Une affaire toujours non élucidée

D’un point de vue judiciaire, les circonstances de la mort des sept moines trappistes, enlevés et décapités en pleine guerre civile algérienne, restent controversées et l’affaire otage des relations franco-algériennes. Selon le récit officiel, les religieux ont été tués par le Groupe islamique armé (GIA), mais cette version a été régulièrement dénoncée, certains accusant l’armée algérienne d’être impliquée dans leur disparition.

Il aura fallu attendre octobre 2014 pour que le juge antiterroriste Marc Trévidic puisse se rendre sur place accompagné d’experts afin de participer à l’exhumation des têtes des moines, les seules parties de leurs corps ayant été retrouvées. Mais ce n’est qu’en juin 2016 que ces prélèvements ont été transmis aux enquêteurs français pour déterminer si les religieux ont été décapités avant ou après leur mort. La seconde hypothèse remettant en cause la piste d’assassinats commis par le Groupe islamique armé (GIA).

Fondé en 1938, le monastère de Tibéhirine n’accueille plus de communauté monastique, mais des croyants qui continuent à faire vivre le lieu, « une communauté chrétienne dans un océan d’islam ».

28 janvier 2018

Pierre et Gilles

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28 janvier 2018

Trump prêt à signer une nouvelle version de l’accord de Paris sur le climat

Dans une interview donnée à la chaîne britannique ITV, le président américain assure qu’il pourrait reconsidérer le retrait de son pays « si le traité était totalement différent ».

Le président américain Donald Trump serait prêt à signer l’accord de Paris sur le climat, mais seulement s’il comprend des modifications importantes, selon des extraits d’une interview qui sera diffusée dimanche 28 janvier par la chaîne de télévision britannique ITV.

Donald Trump avait annoncé en juin 2017 que les Etats-Unis se retiraient de l’accord de Paris, le qualifiant de « mauvais accord » pour l’économie américaine, une décision désapprouvée internationalement. Bien qu’il reste ferme dans ses critiques contre l’accord historique signé par son prédécesseur, Barack Obama, M. Trump s’est dit prêt à signer un accord remanié.

« L’accord de Paris serait pour nous un désastre », a-t-il affirmé. « S’ils faisaient un bon accord… il y a toujours une chance que nous revenions », a-t-il ajouté, décrivant l’accord actuel d’« injuste » pour les Etats-Unis.

« Il faudrait qu’il soit totalement différent »

Ce traité historique a été signé à Paris par 197 nations, en 2015, après d’intenses négociations. Des engagements volontaires de réduction des émissions de carbone avaient alors été pris.

« Si quelqu’un disait “revenez dans l’accord de Paris”, il faudrait qu’il soit totalement différent car nous avions un accord affreux », estime M. Trump, selon des extraits de l’interview. « Pourrais-je y retourner ? Ouais, j’y retournerais… J’adorerais cela. »

Donald Trump, qui a déjà laissé la porte entrouverte à un retour dans l’accord de Paris en cas de renégociations – sur lesquelles il est cependant toujours resté évasif –, avait déjà déclaré début janvier que les Etats-Unis pourraient « en théorie y revenir ».

27 janvier 2018

Pierre Magne - photographe

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27 janvier 2018

« Bouquet of Tulips » de Jeff Koons : le monde des arts entre en résistance

Dimanche 21 janvier, un collectif de personnalités de la culture signait sur le site de « Libération » une tribune sans équivoque contre l'installation de « Bouquet of Tulips », la sculpture monumentale « offerte » par Jeff Koons à la Ville de Paris qui doit être bientôt implantée sur la place du Palais de Tokyo à Paris.

« Nous, artistes, responsables politiques, professionnels et amateurs de la scène artistique française, demandons l’abandon de cette initiative. En effet, ce projet est choquant, pour des motifs d’ordre et d’importance divers, dont l’accumulation doit conduire avec sagesse à y renoncer ». Ainsi s’ouvre la tribune parue ce dimanche sur le site www.liberation.fr et dans l’édition papier d’hier, lundi 22 janvier, du journal « Libération ». Co-signé par une trentaine de personnalités du monde de l’art et de la culture, ce texte énonce de manière systématique les raisons pour lesquelles il devient urgent de dire « « Non ! » au « cadeau » de Jeff Koons ». Rappelons que le 22 novembre 2016, la Ville de Paris, en la personne de son maire, Anne Hidalgo, annonçait vouloir doter les rues de la ville d’un nouveau monument : une sculpture en bronze de 12 m de haut réalisée par la star de l’art contemporain Jeff Koons et offerte par l’artiste en témoignage de sa solidarité envers la France après les attentats du Bataclan. Symbole d’amitié et d’optimisme, pendant moderne à la flamme de la Liberté de l’Alma, l’œuvre devait être installée sur la place séparant le Palais de Tokyo du musée d’Art moderne de la Ville dans le courant de l’année 2017… Plus d’un an plus tard, faute de voir se dresser le fameux bouquet de ballons aux couleurs électriques, on avait presque oublié cet encombrant cadeau…

À l’aube de cette année 2018, la tribune de Libération rappelle que l’œuvre est actuellement « en cours de réalisation dans une usine allemande » et devrait être prochainement mise en place ! Face à l’imminence de son installation, une résistance artistico-patrimoniale s’organise, qui entend bien démontrer l’inconséquence d’un tel projet. S’articulant autour de six points distincts, le texte reprend notamment les deux principaux arguments soutenus depuis le début de l’affaire par les détracteurs du projet, à savoir le coût excessif de l’opération (environ 3,5 millions d’euros seraient nécessaires à la construction et à la mise en place de la sculpture) et les contraintes techniques liées à l’érection d’une sculpture de près de 35 tonnes au-dessus des espaces d’expositions du Palais de Tokyo. Le texte met également en avant l’impact architectural et patrimonial du projet sur le site parisien sélectionné, soulignant que ces 12 mètres de bronze polychrome ne manqueraient pas de transformer notre perception du bâtiment, nuisant à l’harmonie de sa colonnade et bloquant la perspective qu’elle ouvre sur les bords de Seine et la Tour Eiffel. Il souligne, parallèlement, le manque de démocratie à l’œuvre dans la conduite de ce projet qui, bien qu’il concerne un « lieu culturellement et historiquement particulièrement prestigieux » de la capitale, a été imposé à ses habitants sans qu’aucun appel à projets n’ait été lancé. Quant au choix du lieu, les signataires dénoncent son inconsistance symbolique, considérant qu’il est « sans aucun rapport avec les tragiques événements invoqués et leur localisation ». De fait, le geste de Jeff Koons serait sans doute plus signifiant si l’œuvre était érigée à proximité du Bataclan ou sur la Place de la République, des sites pour lesquels l’implantation d’une création contemporaine constituerait, de plus, un attrait touristique et culturel plus opportun.

Enfin, et c’est là sans doute son aspect le plus intéressant, le texte remet en question le choix même d’une œuvre de Jeff Koons, déplorant dans un premier temps que ce projet de transformation du site du Palais de Tokyo n’ait pas d’abord été ouvert aux artistes de la scène française. On regrette, en effet, que les vœux pieux du ministère en matière de commande publique ne soient pas ici exaucés par la Ville de Paris, qui préfère mettre en lumière un artiste dont la reconnaissance internationale n’est plus à faire. Mais le texte va plus loin en dénonçant la quasi indécence de la démarche qui consiste ici à associer à « deux institutions culturelles majeures, dévolues notamment aux artistes émergents et à la scène artistique française », l’œuvre d’un artiste « devenu l’emblème d’un art industriel, spectaculaire et spéculatif ». Allant jusqu’à affirmer que le projet « Bouquets en Tulips », aussi louables que soient ses intentions symboliques, s’apparente en réalité à « de la publicité ou du placement de produit », un certain mercantilisme que cautionnerait donc la Ville de Paris.

Ce jugement de valeur, qui met directement en cause le travail de Jeff Koons et sa pertinence artistique, est d’autant plus saisissant qu’il est porté, non pas par ces tenants du patrimoine qu’on taxe bien trop souvent d’hermétisme congénital à l’égard de l’art contemporain, mais par des personnalités qualifiées de la scène contemporaine parmi lesquelles les artistes Christian Boltanski et Jean-Luc Moulène, Pierre Oudart, directeur de l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée, l’architecte Dominique Perrault ou encore Antoine de Galbert, collectionneur et fondateur de la Maison rouge, et Alexia Fabre, conservatrice en chef du Mac/Val. Au-delà des débats autour du site de l’avenue Wilson et des méthodes mises en œuvre par la mairie de Paris, c’est donc notre approche de l’art contemporain, de ses dérives et de ses potentialités, que met en lumière cette querelle autour d’un bouquet de tulipes, dont l’auteur, rappelons-le, a été condamné en mars dernier pour contrefaçon d’une photo de Jean-François Bauret. Compte tenu de l’état d’avancement du projet, on ne sait si la vox populi, si éclairée soit-elle, aura raison des ambitions de la Ville de la Paris, mais l’on doute déjà que ces fleurs de la discorde puissent devenir le symbole universel de la fraternité. Anne-Sophie Lesage-Münch - Le Monde

 

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