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Jours tranquilles à Paris
18 février 2018

Turquie : six journalistes condamnés à la perpétuité, un autre libéré

Par Marie Jégo, Istanbul, correspondante - Le Monde

Relâché vendredi, Deniz Yücel, correspondant du quotidien allemand « Die Welt », a quitté le pays après l’intervention de la chancelière allemande, Angela Merkel.

Vendredi 16 février, la porte de Silivri, la prison située à 70 kilomètres d’Istanbul, s’est ouverte pour le correspondant du quotidien allemand Die Welt Deniz Yücel, remis en liberté conditionnelle, et elle s’est refermée définitivement quelques heures plus tard sur six journalistes turcs condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.

Accusés d’avoir participé au putsch manqué du 15 juillet 2016 par leurs écrits et leurs déclarations, Ahmet Altan, ancien rédacteur en chef du quotidien Taraf, et les journalistes Mehmet Altan, Nazli Ilicak, Fevzi Yazici, Sukru Tugrul Ozsengül et Iakup Simsek, incarcérés depuis 2016, resteront en prison pour le restant de leurs jours, selon le verdict de « perpétuité aggravée » prononcé par le tribunal de Silivri.

Plus chanceux que ses collègues, le journaliste turco-allemand Deniz Yücel a recouvré la liberté après l’intervention de la chancelière allemande, Angela Merkel, qui avait reçu, jeudi, le premier ministre turc, Binali Yildirim, à Berlin. « J’ai souligné pour la énième fois le caractère urgent de ce cas » qui a « terni nos relations et continue à le faire », avait souligné Mme Merkel.

Volonté d’Ankara d’aller à l’apaisement

Le journaliste, âgé de 44 ans, avait été arrêté le 14 février 2017 dans le cadre des purges déclenchées par le président turc Recep Tayyip Erdogan après le coup d’état manqué de juillet 2016. Sa détention empoisonnait la relation turco-allemande, sa libération dit la volonté d’Ankara d’aller à l’apaisement.

Se pliant aux décisions du pouvoir exécutif, le bureau du procureur général d’Istanbul a officialisé, vendredi, la remise en liberté de Deniz Yücel, tout en requérant en même temps entre quatre et dix-huit ans de prison contre lui pour « propagande pour le compte d’une organisation terroriste » et « incitation à la haine ».

Le journaliste ne passera pas en procès. Vendredi soir, il s’est envolé pour l’Allemagne en compagnie de son épouse. Le couple a embarqué à bord d’un avion privé.

Berlin a démenti qu’un marchandage ait pu avoir lieu en coulisse. En réponse aux médias allemands qui craignaient que la libération ait été monnayée contre des livraisons d’armes, Rainer Breul, un porte-parole du ministère des affaires étrangères, a exclu « qu’il y ait eu un quelconque deal ».

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