Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
14 février 2018

Françoise Nyssen, une novice à l’épreuve du pouvoir

Par Alexandre Piquard, Cédric Pietralunga, Sandrine Blanchard

Après des débuts hésitants, la ministre de la culture tente d’imprimer sa marque rue de Valois.

Le secret avait été bien gardé. Ce 3 janvier, Emmanuel Macron reçoit sous les ors de la salle des fêtes de l’Elysée, pour les traditionnels vœux à la presse du président de la République. Une cérémonie d’habitude convenue, où le Tout-Paris des médias se bouscule autant pour les petits-fours que pour le discours du chef de l’Etat.

Mais pas question pour le maître des lieux de faire comme les autres. Emmanuel Macron veut « impacter », comme à chacune de ses prises de parole. « J’ai décidé que nous allions faire évoluer le dispositif juridique pour protéger la vie démocratique des fausses nouvelles », annonce le président, avant de détailler sa loi contre les fake news, dont il n’avait jamais parlé jusque-là.

Dans la salle, Françoise Nyssen ne bronche pas. La ministre de la culture a beau avoir la communication dans son portefeuille, elle n’a été prévenue de cette annonce que quelques heures plus tôt. Piloté par Ismaël Emelien, le conseiller spécial du chef de l’Etat, le projet ne devait pas être dévoilé si tôt. Mais le président en a décidé autrement.

Arrivée auréolée du succès d’Actes Sud, petit empire de l’édition qu’elle a développé à Arles (Bouches-du-Rhône) avec son mari Jean-Paul Capitani (lui aux affaires, elle dénicheuse d’auteurs), Françoise Nyssen, incarnation de la promesse macronienne du « renouvellement », peine, neuf mois après son entrée au gouvernement, à imprimer sa marque et ses ambitions, donnant parfois l’impression de travailler sous tutelle. Jusqu’ici bienveillant, curieux de ce nouveau visage de la société civile qui n’a jamais caché ses convictions de gauche, le milieu de la culture s’est laissé gagner par un certain scepticisme.

« Il ne se passe pas grand-chose »

« Elle a bénéficié d’un état de grâce mais elle est en train de rater son entrée », estime Marie-José Malis, directrice du théâtre de la Commune à Aubervilliers et présidente du Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac). « Elle est sympathique, à l’écoute, curieuse, sincère, mais son côté novice en politique l’empêche de mener la bataille des enjeux culturels », poursuit-elle. « J’ai du respect pour Françoise Nyssen. Mais pour l’instant, il ne se passe pas grand-chose », abonde de son côté le comédien Philippe Torreton, dans Le Parisien Week-end du 2 février.

L’intéressée le reconnaît : elle n’était pas préparée à s’installer Rue de Valois. Sa nomination l’a surprise mais « cela ne se fait pas de refuser l’offre de celui qui a été élu », a-t-elle répondu à ceux qui se sont interrogés sur son parachutage.

« C’est remarquable d’avoir choisi cette femme atypique, félicite Michel Vauzelle, ami de longue date des Nyssen et ancien président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle est à sa place, et cette année sera décisive, à condition qu’elle ait le soutien du président. » A ses amis d’Arles, où elle retourne dès que son emploi du temps le lui permet, elle jure que sa tâche la passionne même si ce n’est pas facile.

Décidée à développer l’éducation artistique et culturelle dans les écoles, Françoise Nyssen se fait régulièrement voler la vedette par son homologue de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et elle doit composer avec le retour de la semaine à quatre jours, qui lui laisse peu de marge de manœuvre. Le sujet lui tient pourtant à cœur et elle l’a éprouvé avec succès, à Arles, en créant l’école alternative « Le domaine des possibles ». « Cette question est très importante pour elle et l’était avant qu’elle soit ministre », assure Marie-José Justamond, directrice du festival Les Suds.

Une impression de flottement

Sur le dossier de l’ouverture des bibliothèques le dimanche – une promesse de campagne d’Emmanuel Macron –, une nouvelle étape devrait être franchie le 20 février, avec la remise du rapport d’Erik Orsenna, ami de la ministre et du président. Mais sa mise en œuvre dépendra de la bonne volonté des collectivités locales, qui gèrent les personnels.

Quant au « Pass culture », qui doit permettre « à chaque Français de 18 ans d’effectuer 500 euros de dépenses culturelles (cinéma, théâtre, livres…) », certains voient dans cette autre promesse de M. Macron un côté « gadget » et redoutent « la fausse bonne idée ». « Il vaudrait mieux donner à la jeunesse la possibilité d’être créateurs, acteurs de la culture et pas seulement consommateurs », pointe un ancien ministre de la Rue de Valois.

Sur l’audiovisuel public, sujet qu’elle ne connaissait pas, l’ex-éditrice a aussi donné une impression de flottement. En octobre 2017, les professionnels ont noté que Matignon avait lancé le « comité action publique 2022 », chargé de réduire les dépenses. Le doute a été renforcé en décembre par deux sorties tonitruantes de M. Macron : le président a qualifié l’audiovisuel public de « honte ». Surtout, il a bousculé le processus mis en place par Mme Nyssen, qui avait demandé aux dirigeants du secteur, comme Delphine Ernotte (France Télévisions) ou Mathieu Gallet (Radio France), de rendre pour mi-décembre des propositions de synergies. Le chef de l’Etat a préféré annoncer une « grande réflexion » jusqu’à fin mars, en y associant au passage « les parlementaires ». « Nyssen est très sympa, modeste, dans la “bénévolence”, mais elle n’a pas l’éloquence politique auquelle on a pu être habitué par le passé », pointe une responsable syndicale.

A sa décharge, d’anciens locataires de la Rue de Valois constatent qu’elle n’est pas dans les conditions d’exercice idéales pour faire face à « un ministère ultra-exposé » et « un milieu difficile et conservateur ». Son cabinet ne compte que dix membres, moitié moins que pour ses prédécesseurs, et le turn-over y est important : Frédérique Gerardin, conseillère chargée des questions européennes et internationales, de la francophonie et du patrimoine, a encore annoncé son départ cette semaine. « Entre un président qui décide de tout et seulement dix conseillers, la tâche est impossible : Nyssen se retrouve prisonnière de son administration », juge une ex-ministre du gouvernement Hollande.

La ministre ne veut pas être une nouvelle « Jack Lang »

La native d’Etterbeek (Belgique), 66 ans, doit aussi composer avec les conseillers culture du couple exécutif, Olivier Courson (Matignon) et Claudia Ferrazzi (Elysée), perçus comme des ministres bis. Le premier a dirigé Studio Canal et la seconde a travaillé au Musée du Louvre et à la Villa Médicis. « Ce sont des conseillers assez opérants », souffle un proche du premier ministre Edouard Philippe, manière de reconnaître qu’ils tiennent la bride courte. Quant à la nomination de Stéphane Bern, missionné par M. Macron pour préserver le patrimoine français, Françoise Nyssen n’a pas eu son mot à dire. « Agir ainsi, c’est affaiblir un ministre », critique un de ses prédécesseurs.

Si elle a obtenu que le budget de son ministère soit préservé, Mme Nyssen souffre aussi du manque d’ambition du gouvernement en matière de culture. Le chef de l’Etat aime s’afficher en président lettré mais il n’en a pas fait une priorité de sa campagne. Dans son programme, ses seules propositions concernaient l’ouverture des bibliothèques le dimanche et la création du « Pass culture ». Pas de quoi enthousiasmer un milieu exigeant. « L’objectif qui a été fixé à Mme Nyssen n’est pas de mener une politique culturelle iconique mais au plus près des territoires et des citoyens », assume-t-on à Matignon.

« CE N’EST PAS AVEC LE PASS CULTURE QU’ON REDONNERA DU SENS MAIS AVEC UN ACTE 2 DE LA DÉCENTRALISATION », MARTÈLE LE MILIEU THÉÂTRAL.

L’injonction n’est pas pour lui déplaire. Depuis son arrivée, celle qui se dépeint en ministre « des travaux pratiques » le répète : elle ne veut pas être une nouvelle « Jack Lang ». « Je suis là pour la culture, je n’ai pas d’autre motivation », assure-t-elle au Monde. Comprendre : elle n’a pas d’ambition personnelle. « Ce que je veux, c’est faire avancer les choses, transformer en profondeur, lutter contre la ségrégation culturelle au quotidien », confie-t-elle, éternel sourire aux lèvres. Un pragmatisme parfois vécu comme une forme de prosaïsme.

« Elle a intériorisé l’idée que la culture est un “petit supplément d’âme”, ce qui nuit à une politique d’envergure », estime une experte du secteur. « Ce n’est pas avec le Pass culture qu’on redonnera du sens mais avec un acte 2 de la décentralisation », martèle le milieu théâtral.

Les équipes de la Rue de Valois sous pression

Consciente des critiques, la ministre assure désormais se placer en « chef d’orchestre ». En décembre 2017, elle a changé de directeur de cabinet. Proche de M. Macron, qu’il avait conseillé durant la campagne, Marc Schwartz était pourtant celui qui avait soufflé le nom de Nyssen lors de la formation du gouvernement. Mais « cela ne matchait pas entre eux », reconnaît un ministre proche de l’ex-dirigeant de France Télévisions.

L’Elysée a également suggéré à Mme Nyssen de changer de conseiller en communication et l’a orientée vers Marianne Zalc-Muller, qui avait déjà « boosté » Arnaud Montebourg puis Laurent Fabius lors du précédent quinquennat. Ancienne du cabinet du socialiste Claude Bartolone au conseil général de Seine-Saint-Denis, elle a aussi formé Sibeth Ndiaye, aujourd’hui chargée de l’image de M. Macron.

« ON SENT DEPUIS QUELQUES SEMAINES QU’ILS ONT DOPÉ LE MOTEUR », SE RÉJOUIT-ON DANS L’ENTOURAGE D’EDOUARD PHILIPPE.

Jusqu’ici timide voire timorée selon ses détracteurs, Mme Nyssen la novice apprend aussi à trancher. Mi-janvier, la condamnation inédite de Mathieu Gallet pour favoritisme a été un épisode paradoxal : en exigeant le départ du président de Radio France après avoir dit la veille qu’elle s’en remettait au choix du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), elle s’est de nouveau vue accusée de ne pas maîtriser le sujet. Mais l’Elysée a ensuite fait savoir qu’elle portait la position de tout l’exécutif dans ce dossier. Et la parole intransigeante – et surprenante – de la ministre a finalement été suivie d’effet : M. Gallet a été démis.

Côté législatif, l’heure est également à l’accélération. « Nous aurons deux textes de loi dès le premier semestre [sur les fake news et la loi Bichet] et un autre très gros [sur l’audiovisuel public] à la fin de l’année », assure Laurence Tison-Vuillaume, la nouvelle directrice de cabinet de Mme Nyssen, qui a mis les équipes sous pression. « On sent depuis quelques semaines qu’ils ont dopé le moteur », se réjouit-on dans l’entourage d’Edouard Philippe.

Tenter de peser au sein du gouvernement

Assumant le recours aux quotas et aux malus-bonus, Mme Nyssen vient aussi d’annoncer un plan très volontariste en faveur de l’égalité hommes-femmes. « Le secteur culturel a un devoir d’avant-garde », a-t-elle dit. Quant à l’audiovisuel public, sur lequel elle fera un point d’étape en conseil des ministres, le 14 février, on mesurera fin mars, lors des arbitrages finaux, si elle a réussi à occuper dans les débats une place centrale ou plus périphérique.

« Françoise Nyssen apporte une fraîcheur, une spontanéité qu’elle ne doit pas perdre, apprécie Gabriel Attal, député (La République en marche) des Hauts-de-Seine et whip (député coordinateur) de la commission des affaires culturelles à l’Assemblée nationale. Son manque d’expérience politique a nécessité un petit moment de prise en main, mais, aujourd’hui, ça fonctionne ! »

Preuve qu’elle prend ses marques, la ministre tente même de peser au sein du gouvernement. Mi-janvier, elle a envisagé de publier une tribune appelant le monde de la culture à « offrir aux migrants un accueil digne de ce nom », moyen de faire entendre une autre voix face au ministre de l’intérieur Gérard Collomb, dont elle ne partage pas les convictions en matière d’immigration. « Imaginons nos enfants se retourner, dans vingt, trente ou cinquante ans, et demandons-nous : seront-ils fiers de ce qu’ils voient ? », avait écrit la ministre dans ce texte transmis à une dizaine de patrons de grands établissements publics culturels, invités à le cosigner.

La tribune n’a finalement pas été publiée : l’Elysée et Matignon s’y sont opposés. « On a considéré que le risque de mauvaise interprétation était supérieur à l’opportunité de sortir sur le sujet », reconnaît un conseiller de l’exécutif. Mais la ministre a recyclé le texte dans une allocution aux Biennales internationales du spectacle de Nantes, le 17 janvier, appelant à « agir pour rendre [aux migrants] le droit de vivre normalement, à côté des procédures, des démarches, des files d’attente ». « Nyssen est une femme courageuse et ses positions sur les réfugiés parlent à la majorité », approuve M. Attal. Surtout, elles permettent à M. Macron de compenser son image devenue trop droitière. Et cela, ça n’a pas de prix.

Publicité
14 février 2018

Ellen von Unwerth - C'est la Saint Valentin...

 

 



14 février 2018

C'est la Saint Valentin.... pour Milo Moiré aussi

milo357

13 février 2018

Bettina Rheims

bettina2

bettina

bettina3

13 février 2018

Hôtel Lutetia

Publicité
13 février 2018

Extrait d'un shooting - Je pose pour...

IMG_1072

13 février 2018

La neige de retour...

13 février 2018

Carnac Plage

carnac

13 février 2018

Ailona Hulahoop

ailona55

13 février 2018

Sortie en salle sous haute tension pour « L’Insoumis », de Gilles Perret

Par Clarisse Fabre - Le Monde

Le documentaire, qui relate la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, a été déprogrammé d’un cinéma à Marseille.

L’Insoumis, le documentaire de Gilles Perret sur la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, sortira le 21 février. Mais dans combien de salles, et dans quel climat ? La distribution du film est en soi un feuilleton. Dernier épisode en date, le 8 février, le distributeur Etienne Ollagnier (Jour2Fête) apprenait que L’Insoumis était déprogrammé au cinéma Les Variétés, à Marseille. Un lieu symbolique, puisque la salle se situe dans la circonscription du député de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon (4e circonscription des Bouches-du-Rhône) : le documentaire devait être projeté « en exclusivité » aux Variétés, selon un accord signé avec les programmateurs le 24 octobre 2017.

Le directeur du cinéma, Jean Mizrahi, a décidé de retirer le film après avoir visionné la bande-annonce, qualifiée de « propagande ». Il n’avait donc pas encore vu L’Insoumis, mais c’est chose faite, dit-il. Lundi 12 février, dans un communiqué, Jean Mizrahi confirme que Les Variétés « ne le programmeront pas », car ce film n’est « en aucun cas un film de cinéma mais plutôt un document télévisuel, qui ne prend aucune distance vis-à-vis de son sujet ». Par ailleurs, « le rôle des Variétés n’est pas de promouvoir, ou à l’inverse de dénigrer, tel ou tel personnage public jouant un rôle local (…) Il n’est pas question que le cinéma les Variétés devienne une tribune au bénéfice de qui que ce soit. »

« IL Y A UNE TELLE CRISTALLISATION CONTRE MÉLENCHON QUE CERTAINS EN VIENNENT À SE COMPORTER COMME DES CENSEURS »

GILLES PERRET, RÉALISATEUR

Le distributeur a trouvé un plan B : à Marseille, L’Insoumis va sortir au Pathé Madeleine le 21 février, et une avant-première y sera organisée vendredi 16 janvier. Pour le réalisateur, Gilles Perret, « il y a une telle cristallisation contre Mélenchon que certains en viennent à se comporter comme des censeurs ». Son film montre un Mélenchon plutôt calme et posé, loin de l’image colérique véhiculée dans les médias. On voit le candidat de La France insoumise défendre continuellement ses idées, même face caméra, avec le réalisateur. Ce dernier ne cache pas sa proximité avec l’homme politique, mais son film n’est pas un tract.

Gilles Perret, âgé de 49 ans, est très identifié dans le réseau « art et essai » pour avoir signé des documentaires sur le monde ouvrier, la Sécurité sociale – Les Jours heureux (2013), La Sociale (2016). Il pensait pouvoir compter sur ces exploitants fidèles pour la sortie de son dernier film. Mais certains n’ont pas suivi.

Refus de principe

Le distributeur du film, Etienne Ollagnier, a l’habitude de travailler sur des films engagés. En février 2016, il a sorti Merci patron !, de François Ruffin, un documentaire dénonçant la mondialisation qui a réalisé 520 000 entrées et obtenu le César du meilleur documentaire. En juin 2017, le fondateur de la revue Fakir a été élu député dans la Somme (1re circonscription). Mais, pour L’Insoumis, dit-il, la situation est plus périlleuse. « Avant même d’avoir vu le film, des exploitants ont eu des réactions totalement binaires. Certains nous ont dit : “Formidable, Gilles Perret et Mélenchon, on prend !” D’autres ont refusé par principe », raconte le distributeur.

Paradoxalement, à Paris, c’est le puissant UGC Ciné Cité-Les Halles qui sortira L’Insoumis, et non le MK2-Beaubourg. Le directeur général du MK2, Nathanaël Karmitz, s’explique : « Il n’y a aucune volonté de censure de notre part. On a nos habitudes avec Jour2Fête, alors on s’était dit pourquoi pas L’Insoumis. On avait programmé Merci patron ! et La Sociale au MK2, avec de nombreux débats. Nous avons donc visionné L’Insoumis. Ce documentaire rejoue la campagne, et on n’a pas à rejouer la campagne en salle », estime-t-il.

Mélenchon, on l’aime ou pas. Chez les exploitants art et essai, qui votent plutôt à gauche, c’est pareil. L’Insoumis ravive les cicatrices encore fraîches de la présidentielle de 2017 : la gauche n’a pas réussi à s’unir, puis communistes et mélenchonistes ont réglé leurs comptes aux législatives… Certes, il y a les exploitants qui ont visionné le film et ne l’ont pas aimé. Mais il y a aussi ceux qui redoutent de le programmer, de peur de déplaire à l’élu local : c’est le cas dans cette ville du Pas-de-Calais où le responsable cinéma hésite encore, tant le maire socialiste est un ennemi juré de Mélenchon. A Dunkerque, dans le Nord, une exploitante a préféré réunir le conseil d’administration du cinéma, où siègent des élus, pour valider la programmation du film. « Je m’attendais à une sortie classique, avec les soutiens traditionnels. Mais peu d’exploitants se sont manifestés pour prendre le film », confirme David Broutin, qui organise les projections pour une trentaine de salles de proximité du Nord et du Pas-de-Calais, au sein de son association, De la suite dans les images.

Dans certaines villes, la situation se débloque. Pendant des semaines, il n’y avait pas une salle preneuse à Toulouse, où Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle (29,17 % des voix). Finalement, l’American Cosmograph (ex-Utopia) s’est porté candidat. En tout, le distributeur Etienne Ollagnier vise une sortie « dans une quarantaine de salles : à Lille, Lyon, Nantes, Rennes, Strasbourg, Grenoble, Montreuil, Nîmes, Perpignan, Hérouville-Saint-Clair… » et se réjouit quand même car, « au fil des avant-premières, le profil des spectateurs s’élargit, au-delà du cercle des partisans de Mélenchon ». Le réalisateur Gilles Perret, lui, souffle : « Il nous reste dix jours avant la sortie… », et traîne de ville en ville sa valise à roulettes, remplie de DVD de ses anciens films. Comme une carte de visite.

Sur le Web : www.jour2fete.com/distribution/linsoumis et www.facebook.com/filmlinsoumis

Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 > >>
Publicité