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Jours tranquilles à Paris
19 avril 2018

Ramadan : les malheurs de Tartuffe

Tariq Ramadan a chaud aux plumes. Jusqu’ici, lui et ses conseils criaient à la calomnie, à la cabale, au complot ou à la mythomanie. Il apparaît dans l’enquête de Libération et de quelques autres que les relations dont excipaient les plaignantes qui l’accusent de violences sexuelles avaient une réalité tangible, sous la forme d’une robe tachée, de SMS innombrables, d’enregistrements et de vidéos. Cela ne signifie pas que le prédicateur soit coupable de viol, mais que ses dénégations globales sont largement mises à mal. Il va lui falloir trouver un autre système de défense. Ramadan n’est pas un violeur aux yeux de la justice (elle n’en a pas encore décidé), mais il est clair aux yeux de tous que c’est un tartuffe. Rappelons que le prédicateur a prononcé d’innombrables discours rigoris tes sur la prohibition nécessaire des relations hors mariage et sur la pudeur des jeunes filles. Drôle de pudeur, quand on lit les SMS révélés hier.

Panique dans les comités de soutien et chez les pétitionnaires. L’idole des prudes était un dragueur, peut-être plus. L’islamo-gauchisme est en deuil. On fera un sort particulier à une pétition publiée par Mediapart signée par une pléiade d’intellectuels. Dans ce texte d’apparence prudente, les auteurs suggéraient avec insistance que Ramadan était la victime d’une «instrumentalisation» de la lutte des femmes et que la justice dans cette affaire était partiale, dans la mesure où elle traitait plus durement un musulman qu’un autre justiciable. Prolongement pratique des thèses en vogue dans l’extrême gauche selon lesquelles nous serions confrontés à un «racisme systémique» ou, encore pire, à un «racisme d’Etat».

Or il apparaît que si la justice met en cause Ramadan, c’est sur la base d’éléments sérieux et que s’il est maintenu en détention, c’est notamment pour éviter qu’il puisse faire pression sur les plaignantes, comme le laissent à penser certains de ses SMS. Ramadan est présumé innocent. Mais il y a contre lui des indices concordants qui demandent éclaircissement. Nul racisme dans ce cas, mais une procédure classique. Suggérer le contraire, comme l’ont fait ces militants et ces universitaires, c’est remplacer les jugements rationnels par un communautarisme pavlovien. C’est-à-dire tout le contraire des valeurs élémentaires de la gauche.

LAURENT JOFFRIN

tariq

Le prédicateur musulman (photo ci-dessus)  «s'expliquera sur la nature de cette relation lorsqu'il sera devant les juges», a précisé son avocat qui réfute tout changement de stratégie dans la défense de son client, mis en examen pour «viol» et «viol sur personne vulnérable». En outre, des expertises ont été ordonnées mercredi pour analyser une robe comportant une tache de sperme.

Tariq Ramadan est-il en train de changer de ligne de défense? Jusqu'ici l'intellectuel musulman, accusé de viols et agressions sexuels par cinq femmes (dont deux à l'étranger), avait nié tout viol et même tout acte sexuel avec deux des plaignantes. Tout juste avait-il reconnu un simple un flirt avec celle qu'on appelle Christelle lors d'une confrontation début février. Face à la troisième plaignante, baptisée Marie par les médias, le prédicateur pourrait avoir une attitude différente. «Tariq Ramadan admettrait avoir eu des relations sexuelles avec la troisième femme qui a porté plainte contre lui», glisse ce jeudi dans les colonnes de Libération une source proche de Musulmans de France (ex-UOIF). Comme les deux premières plaignantes avant elle, Marie avait dénoncé des rapports sexuels d'une extrême violence et pratiqués sous la contrainte dans un hôtel à Bruxelles.

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