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Jours tranquilles à Paris
29 avril 2018

AZZARO - Cinquante ans d'éclats - Vu hier au Musée des Arts Décoratifs - jusqu'au 6 mai...

azz5Avec l'esprit de faste des années 1930 et l'irrévérence des années 1970, Loris Azzaro habille les nuits parisiennes d'audace et de strass. Pour le soir, à l'heure où les femmes osent les métamorphoses, il crée des robes à couper le souffle pour une féminité scénarisée. Avec humour et légèreté. Un décolleté en anneaux de rideaux brodés, best-seller après avoir fait la couverture du ELLE en 1968. Un cœur pailleté en guise de bustier. Un sac en métal doré sculpté en forme de moule ou une minaudière en diamant XL. Le surréalisme plane sur ses créations comme sur les photos qui les mettent en scène dans la salle de bain monumentale de Loris, aux murs couverts de miroirs. La photogénie de ses robes colle parfaitement à l'univers troublant et désinhibé de Guy Bourdin qui révolutionne alors les photos de mode.

Loris Azzaro est un des seuls couturiers à habiller les femmes de transparence. Les décolletés vertigineux et les fentes infinies sont voilées et suggèrent plus qu'ils ne dévoilent. Ces robes qui dessinent sur le corps des lignes sculpturales évoquent la possibilité d'une transgression. Le jeu de matière compose et décompose la silhouette. En noir, fatal, évidemment.

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«La mode est étroitement liée à l'érotisme. De tout temps, la parure a servi l'amour. » affirme cet amoureux des femmes à qui il offre les armes d'une séduction libérée: la sensualité, le mystère et l'assurance. Les femmes s'en emparent et osent porter à même la peau ces robes qui révèlent leur nudité.

Les années 1970 aiment ce qui brille. Loris Azzaro illumine les nuits de paillettes et pierreries. Les broderies soulignent le tombé impeccable des peignoirs et subliment les corps. Son art de la ligne parfaite s'associe au savoir-faire de broderie de la maison Lesage et aux incontournables cristaux Swarovski et célèbre l’excellence du travail à la main. Chaque création est unique et s’inscrit dans l'héritage de la Haute Couture française.

Le noir laqué des paillettes coule le long des corps. : Les broderies éparpillées sur le tulle le dissimule et le dévoile. Un jour, Marisa Berenson, venue maquillée et coiffée, repart avec un fourreau sans attache, cousu à même le corps.

Les femmes se parent de lumière et s'inventent en créatures fatales, telles les vamps hollywoodiennes des années 1930 qui fascinent Loris Azzaro. Pour son premier défilé Azzaro, Maxime Simoëns s'inspire de cette obsession d'un bijou qui envahit le vêtement et le transforme en parure, entre couture et expérimentation.

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Anti-conformiste et libre, Loris Azzaro incarne l'esprit des années 1970. Finis les carcans des robes du soir. il invente des robes audacieuses, sensuelles et glamour qui libèrent le corps et les codes.

Son style très reconnaissable imprime l'époque d'une provocation hédoniste. Ornés de broderies, ses drapés en jersey ne semblent tenir qu'à un fil et coulent le long du corps avec l’évidence du naturel. Ses robes en lamé font vibrer les nuits d'une élégance sensuelle. Ses découpes suggestives subliment la silhouette sans jamais tomber dans le vulgaire.

Loris Azzaro a mis sa vision iconoclaste au service des femmes. Loin des clichés sur la féminité, il sublime la singularité de chaque femme. La femme Azzaro? Une femme qui assume sa féminité avec esprit, désinvolture et liberté. Une femme qui n'a pas besoin du vestiaire masculin pour se sentir libre et indépendante. Une femme qui, pour un jour ou pour une nuit, joue avec les codes de la féminité pour créer le trouble.

«Je les ai faites belles et elles m'ont fait célèbre. »

Loris Azzaro habille les plus belles femmes du monde. Marisa Berenson, Jane Birkin, Dalida, Sophia Loren, Brigitte Bardot ou Tina Turner font partie des fidèles de la rue du Faubourg

St Honoré où Loris installe ses ateliers et son salon Couture en 1970. La presse s'empare du phénomène et ses muses font la couverture des plus grands magazines de mode qui raffolent de l'esprit festif et sensuel de ces photos.

Sa vision dépasse la mode, il cultive un univers où le beau, le glamour et l'anti-conformisme se déclinent à l'infini. L'objectif des plus grands photographes de son temps, tels que Helmut Newton ou Guy Bourdin immortalise son style de vie joyeux et doré où se croisent ses amies stars et les femmes de sa vie, sur le fond opulent de ses appartements. Des images fortes qui signent l'esprit sulfureux et insouciant des années 1970.

« Vous faites les plus belles robes du soir de Paris» lui dit un jour Yves Saint Laurent.

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