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Jours tranquilles à Paris
25 avril 2018

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25 avril 2018

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25 avril 2018

Le rendez-vous du Congrès des Etats-Unis, un exercice prisé par les présidents français

Par Solenn de Royer, envoyée spéciale à Washington, Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

58 ans jour pour jour après Charles de Gaulle, Emmanuel Macron s’exprimera, mercredi 25 avril à Washington, devant les Représentants et les Sénateurs américains.

Tous les présidents de la République française invités à s’exprimer devant le Congrès des Etats-Unis, un exercice auquel seul François Hollande a dérogé, ont eu à méditer la formule de William Shakespeare, « le passé est un prologue », rappelée par Valéry Giscard d’Estaing en 1976. Tous se sont en effet appuyés sur plus de deux siècles d’histoire commune pour tracer la voie d’un avenir commun aux deux pays, ou insister sur leurs intérêts partagés.

A son tour, Emmanuel Macron s’exprimera mercredi 25 avril pendant une demi-heure environ. En anglais, une première. Il évoquera les relations bilatérales entre la France et les Etats-Unis, des liens « ancrés dans une longue histoire d’amitié de près de 250 ans » qui furent marqués par les « combats communs pour la liberté et les valeurs démocratiques ». Une histoire qui s’est ensuite « enrichie » de divers échanges, sur le plan culturel, scientifique, économique ou encore politique.

Face à la multiplication des défis, comme la dégradation de la planète, le terrorisme ou la montée des nationalismes, énumère-t-on à l’Elysée, le chef de l’Etat dira que les deux pays alliés « n’ont d’autre choix que de travailler ensemble, plus étroitement et intensément que jamais, pour réinventer l’ordre mondial du XXIe siècle ».

Emmanuel Macron, qui sera accueilli par Paul Ryan, « speaker » à la Chambre des représentants, interviendra cinquante-huit ans jour pour jour après Charles de Gaulle, qui avait alors rendu hommage à l’histoire commune de la France et des Etats-Unis et insisté sur l’importance des liens entre les deux pays dans un contexte de fortes tensions entre l’Est et l’Ouest. « C’est grâce à l’organisation d’un ensemble européen de l’Ouest (qui comprend l’Allemagne fédérale), face au bloc construit par les Soviétiques, que pourra s’établir de l’Atlantique à l’Oural l’équilibre entre deux zones comparables par le nombre et les ressources », avait plaidé le Général.

De Gaulle se réfère à peine à son texte

Dans son compte rendu, daté du 27 avril 1960, Le Monde avait noté que « rarement le Capitole avait pris un pareil air de fête pour accueillir un hôte étranger ». « Quand le général de Gaulle, en complet gris foncé, fit son entrée à 12 h 30 dans la grande salle rectangulaire où se réunissent pour les grandes occasions les deux Chambres du Parlement, toute l’assistance debout applaudit frénétiquement », note l’envoyé spécial du journal, Jean Knecht.

Ce dernier précise que De Gaulle se réfère à peine à son texte, à la grande surprise d’une assistance « d’ordinaire plutôt blasé(e) », dont des journalistes américains « endurcis ». Lesquels, ajoute drôlement Le Monde, « ne sont évidemment pas aussi gâtés par l’éloquence de leurs hommes politiques ».

Avant Emmanuel Macron, c’est Nicolas Sarkozy qui s’était exprimé devant le Congrès des Etats-Unis, le 7 novembre 2007. « Avec ses amis, on peut avoir des divergences, on peut avoir des désaccords, on peut avoir des disputes. Mais dans la difficulté, dans l’épreuve, on est avec ses amis, on est à leurs côtés, on les soutient, on les aide », déclare-t-il alors. Il s’agit pour le président élu six mois auparavant de réparer une relation endommagée par le refus français de s’engager dans l’aventure irakienne, quatre ans plus tôt.

Le successeur d’un Jacques Chirac pourtant précédé d’une réputation d’américanophile avant l’épreuve de l’Irak, ne ménage pas sa peine. « Chaque fois que dans le monde tombe un soldat américain, je pense à ce que l’armée d’Amérique a fait pour la France », déclare-t-il après un hommage appuyé à une culture américaine présentée comme universelle.

Nicolas Sarkozy assure à la satisfaction de l’administration de George W. Bush que « la France restera engagée en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra, car ce qui est en cause dans ce pays, c’est l’avenir de nos valeurs et celui de l’Alliance atlantique », l’OTAN. Son discours est interrompu plus d’une fois par une standing ovation.

Les responsabilités liées à la puissance

Alors qu’une crise financière menace, qui explosera un an plus tard, le président français met pourtant son auditoire en garde. « Ceux qui aiment la nation qui a le plus démontré au monde les vertus de la libre entreprise attendent de l’Amérique qu’elle soit la première à dénoncer les dérives et les excès d’un capitalisme financier qui fait aujourd’hui la part trop belle à la spéculation », assure-t-il.

Onze ans plus tôt, le 1er février 1996, Jacques Chirac s’était appuyer sur l’intervention décisive de l’administration de Bill Clinton en Bosnie pour en souligner la portée : « Comme hier, les Etats-Unis considèrent que l’Europe est vitale pour leur sécurité. Je salue la constance et la fermeté de cet engagement ». Le président français en profitait pour faire part de sa disponibilité pour un retour de la France dans le commandement intégré de l’Alliance atlantique, quitté en 1966 à l’initiative de Charles de Gaulle. « Il nous faut imaginer (…) ce pilier européen au sein de l’Alliance qu’évoquait déjà le président Kennedy et qui doit devenir peu à peu une réalité avec l’Union de l’Europe occidentale. La France, dans cette situation nouvelle, est prête à prendre toute sa part à cette entreprise de rénovation. »

Ce jour-là, Jacques Chirac rappelle également aux Etats-Unis les exigences liées à leur statut de superpuissance. « Le champ de nos intérêts communs ne se borne pas à l’Europe. Partageant les mêmes valeurs, nous partageons une même aspiration à la paix et au progrès dans le monde. Nous sommes exposés aux mêmes menaces et aux mêmes risques. Et sur nos épaules reposent les mêmes responsabilités. Rien de ce qui affecte le “village planétaire” ne saurait nous être indifférent. Nul n’est à l’abri de ce qui se passe ailleurs, fût-ce à l’autre bout du monde », assure-t-il.

Avant lui, le 22 mars 1984, trois mois avant la commémoration du cinquantenaire du Débarquement, François Mitterrand avait déjà dit que « dans ce monde où votre pays joue le rôle majeur, personne – ami ou adversaire – ne peut agir sans tenir compte des Etats-Unis d’Amérique. Et cette puissance confère à vos décisions une importance, une résonance qui donnent la mesure de votre rôle dans les affaires de la planète ».

Appel vibrant de Mitterrand pour l’aide au développement

Le premier président de gauche de la Ve République était considéré initialement avec circonspection par les Etats-Unis du républicain Ronald Reagan. « Entre pays libres, une alliance suppose sincérité, franchise, consultation permanente, mais aussi acceptation de points de vue différents. C’est en restant eux-mêmes que les Etats-Unis et la France se comprennent et se respectent. L’essentiel est que nos deux pays puissent compter l’un sur l’autre », assure le Français devant les élus américains, avant de plaider pour un dialogue avec l’Union soviétique pour garantir la paix et limiter la course aux armements.

François Mitterrand lance également un appel vibrant pour l’aide au développement à laquelle son successeur fera écho. « J’ai la conviction que bien des révolutions ou des guerres dans le tiers-monde trouvent d’abord leurs racines dans la pauvreté, dans l’exploitation économique qui exacerbent les affrontements traditionnels entre ethnies, religions et partis, assure-t-il, il ne sert à rien de s’acharner à construire la paix en laissant prospérer les causes profondes et permanentes de la guerre. Voilà pourquoi le développement d’une prospérité commune est, à mes yeux, une urgence et une priorité. »

Le 25 février 1970, Georges Pompidou, avait également plaidé en ce sens. « Il y a autour de nous des continents entiers où le sous-développement entretien la misère. Nous n’avons pas de devoir plus impérieux que de les aider à progresser sans chercher à les soumettre : la décolonisation doit s’accompagner d’une coopération active par laquelle les plus riches apportent leur concours aux plus démunis sans empiéter sur leur indépendance. La pauvreté est fière. Respectons-la comme telle, mais aidons-la », avait-il déclaré.

Alors que Richard Nixon a amorcé le retrait des troupes américaines du Vietnam du Sud et que les négociations s’éternisent à Paris, le président français aborde ce sujet douloureux. « Permettez à mon amitié de vous dire que la fin de la guerre du Vietnam sera pour les Etats-Unis la plus précieuse des victoires, celle que l’on remporte d’abord sur soi-même », assure-il.

Plaidoyer de VGE en faveur de la construction européenne

Son successeur, Valéry Giscard d’Estaing, le 18 mai 1976 – c’est l’année du bicentenaire de la Révolution américaine –, est le premier à s’exprimer en anglais devant les élus du Congrès. Une performance saluée par le Washington Post qui juge le discours « compréhensible malgré l’accent ». Le président français en profite pour prononcer un vibrant plaidoyer en faveur de la construction européenne.

« Nous nous employons en Europe à bâtir une confédération d’Etats libres et démocratiques, résolus à assurer ensemble leur prospérité et leur avenir. Les Etats-Unis ont encouragé, dès ses débuts, l’effort d’unification européenne. Qu’ils considèrent son achèvement sans réticences et sans appréhension ! Vous ne redoutez pas la liberté pour vous-mêmes. Ne la redoutez pas chez vos amis et vos alliés ! Une communauté européenne indépendante, organisée, prospère, sera pour les Etats-Unis le meilleur partenaire, et pour le monde, une garantie de stabilité, de développement et de paix », proclame Valéry Giscard d’Estaing. Un engagement répété depuis avec constance devant le Congrès par les présidents français.

25 avril 2018

Galerie Hab à Nantes

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25 avril 2018

Les frigos

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25 avril 2018

Entretien : Françoise Nyssen : « Le travail de Romeo Castellucci éclaire ma politique »

Par Sandrine Blanchard, Brigitte Salino - Le Monde

La ministre de la culture et l’homme de théâtre italien sont revenus sur l’interdiction, par arrêté préfectoral, de la présence d’enfants dans la pièce « Sur le concept du visage du fils de Dieu ».

Lundi 23 avril, Romeo Castellucci s’est déplacé spécialement à Paris, à l’invitation de Françoise Nyssen. La ministre de la culture et l’homme de théâtre italien sont revenus sur l’interdiction, par arrêté préfectoral, de la présence d’enfants dans la pièce Sur le concept du visage du fils de Dieu, programmée les 10 et 11 avril à la scène nationale Les Quinconces-L’Espal au Mans. Cette décision administrative – qui a conduit l’homme de théâtre à supprimer la scène finale de son spectacle – a suscité de nombreuses réactions, dénonçant une atteinte à la liberté de création.

Vous avez reconnu avoir découvert dans la presse l’arrêté préfectoral interdisant la présence d’enfants dans le spectacle. Comment se fait-il que ni le théâtre, qui est une scène nationale, ni le préfet ne vous aient informée ?

Françoise Nyssen : Effectivement, je n’ai pas été prévenue. La préfecture [de la Sarthe] aurait dû le faire. Par ailleurs, la DRAC [direction régionale des affaires culturelles] n’a pas participé, comme elle aurait dû, à la commission départementale des enfants du spectacle. Cette commission, conformément à la législation sur le travail, statue sur la présence de mineurs.

Une enquête est en cours pour comprendre ce qui s’est passé. Ce sont de graves dysfonctionnements. Dès que j’ai appris la décision de la préfecture, je me suis exprimée, sur Twitter, pour dénoncer l’atteinte au droit à la liberté de création et de diffusion, qui est inscrite dans la loi. Mais, auparavant, j’ai appelé Romeo Castellucci pour lui dire combien j’étais consternée, désolée.

De votre côté, Romeo Castellucci, pourquoi n’avez-vous pas appelé le ministère ou demandé un recours quand vous avez appris la décision ?

Romeo Castellucci : J’ai été très surpris, car j’ai une grande confiance envers la France. Mais comme il s’agissait de la lettre d’un préfet, je l’ai considérée comme un acte légal auquel on ne pouvait pas s’opposer. Il me restait un choix : jouer ou ne pas jouer.

Pourquoi avoir choisi de jouer en enlevant une partie importante du spectacle ?

R. C. : Parce que jouer avec une scène amputée, c’est aussi une forme de dénonciation, qui fait résonner le manque, à l’image d’une sculpture avec une jambe amputée. L’arrêté du préfet repose sur des considérations ambiguës qui relèvent de la moralité. Cela ouvre une porte problématique : qu’est-ce que la moralité ? Pour qui ? A partir de quoi ? D’une foi ? Mais quelle foi ? D’un credo, d’une idéologie, peut-être ? Je pense que c’est plutôt une idéologie. Derrière la décision, il y a des groupes de pression très forts.

F. N. : C’est là qu’est le danger.

R. C. : Ils sont très bien organisés. Depuis les incidents de 2011 à Paris [des catholiques intégristes ont empêché le public d’accéder au Théâtre de la Ville, où Romeo Castellucci présentait sa pièce], ils me suivent dans l’Europe entière. A l’époque, la Ville de Paris, le ministère de la culture, le directeur du Théâtre de la Ville se sont vraiment battus à mes côtés. Sept ans plus tard, l’appareil de l’Etat m’a empêché de m’exprimer. Ça a vraiment été un choc. Que Madame la ministre me reçoive aujourd’hui représente pour moi un geste très important de réconciliation avec l’Etat français.

Vous avez parlé d’« amputation », certains pourraient vous objecter que c’est une façon de vous autocensurer…

R. C. : Non, parce qu’avant chaque représentation, j’ai donné une lettre très claire à tous les spectateurs, pour dénoncer la décision préfectorale. C’était une façon, tout sauf timide, d’assumer ma position.

Mais n’est-ce pas entrer dans un jeu de la peur, dont on sait qu’elle est un des moteurs les plus puissants et les plus sournois de la censure et de l’autocensure ?

R. C. : Au contraire c’est assumer le danger, comme on l’a toujours fait. En 2011, à Paris, les comédiens ont dû être protégés par la police la nuit, et moi j’avais tout le temps un garde du corps. A Milan, j’ai reçu des balles enveloppées dans une page de l’Apocalypse. Le plus important est de jouer, jouer, jouer, sinon les autres, qu’on peut appeler les fascistes, ont gagné.

Comment expliquez-vous que cette pièce ait pu être jouée dans son intégralité à Brest les 5 et 6 avril et pas au Mans les 10 et 11 avril ?

F. N. : Cette situation est liée au fait qu’il s’agit de commissions départementales et que chaque territoire est différent. J’en appelle à la responsabilité de chacun, à tous les niveaux. Par ailleurs, il y a peut-être lieu d’établir un dispositif autre qui permettrait à la pièce de circuler librement partout en France.

Dans la scène amputée, la symbolique est importante. Nous vivons dans un monde où nous sommes confrontés en permanence à une multitude d’images violentes – sans aucune médiation, sans aucune préparation – qui sont de véritables dangers émotionnels pour les enfants. Romeo Castellucci, lui, fait un véritable travail avec eux.

R. C. : Les images sont très souvent empoisonnées, il n’y a aucune distance critique. Travailler avec les enfants, c’est un moyen de leur donner une conscience face à l’image. Il faut croire en la capacité critique de l’enfant. La fonction du jeu est d’éprouver un autre monde, et le théâtre est un jeu.

En France, en 2011, les attaques portaient sur la christianophobie et le blasphème. Aujourd’hui, au Mans, c’est la protection de l’enfant qui est mise en avant. Comment l’expliquez-vous ?

R. C. : Il y a eu un changement de stratégie. Les pressions font passer la censure par un acte administratif. C’est ça le plus épouvantable. Tout le monde est d’accord pour protéger les enfants, non ? Ce motif est un alibi.

F. N. : L’argumentaire, développé dans l’arrêté, est le suivant : « Considérant que l’action de jeter des bombes (…) apparaît possiblement traumatique pour des mineurs… » C’est, en l’espèce, méconnaître le travail même de Romeo Castellucci.

Vous avez joué cette pièce dans presque toute l’Europe, aux Etats-Unis, en Russie, en Amérique du Sud… Avez-vous dû retirer la scène avec les enfants ?

R. C. : Non, jamais. Mais je vois qu’en Europe le climat change avec la montée des populismes et extrémismes. Ils attaquent aussi une idée de la culture qui nous concerne tous. On est dans un moment très délicat. Il faut vraiment tenir parce que s’il n’y a plus de risque dans l’expérience de l’art, que restera-t-il ? De la décoration ?

F. N. : C’est pour cela que je me bats. Nous avons un devoir de vigilance et d’attention permanentes. D’où l’importance de préserver absolument le budget de la culture pour continuer à accompagner ces lieux de résistance que sont les théâtres. Je suis convaincue que la culture doit être plus que jamais présente. Au bout du compte, les collectivités territoriales financent trois fois plus la culture que l’Etat : le budget de l’action culturelle au ministère est de 3,7 milliards d’euros, celui des collectivités territoriales s’élève à 9,7 milliards d’euros. J’ai écrit au ministre de l’intérieur [Gérard Collomb] pour que la culture soit sortie du pacte financier limitant l’augmentation des dépenses des collectivités à 1,2 %. Je me bats pour le dégel des crédits mais aussi pour qu’il y ait de la pratique artistique à l’école dès le plus jeune âge.

C’est loin d’être un discours nouveau. A un moment se pose la question de l’action. Quelles leçons tirez-vous de cet épisode ?

F. N. : Dans le cas précis, mon rôle est de veiller à l’application de la loi. Mais au-delà du cadre législatif, la confrontation à la pratique artistique dès le plus jeune âge est une façon très claire d’agir sur la capacité de l’être humain de s’enrichir, de prendre confiance et de s’émanciper grâce à la culture. C’est essentiel et c’est l’axe de ma politique.

Le 9 avril, Emmanuel Macron a déclaré devant les évêques de France : « Le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé, il nous incombe de le réparer. » Un discours comme celui-ci, dans ce contexte, qu’en pensez-vous ?

F. N. : Je défends absolument la laïcité, il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. Nous n’avons pas à nous laisser dicter des considérations religieuses, d’une manière ou d’une autre, par qui que ce soit.

R. C. : Au Mans, c’étaient des accusations parareligieuses, plutôt politiques que liées à l’Eglise. Pour ma part, j’ai entendu le discours d’Emmanuel Macron comme un rappel à l’Eglise de tenir son rôle.

Vous êtes ministre de la culture depuis bientôt un an, êtes-vous à l’aise dans votre fonction ?

F. N. : Les artistes nous disent le monde, nous éveillent et nous enrichissent. Le travail de Romeo Castellucci éclaire la politique que je mène.Je porte des convictions à travers des combats : instaurer des heures de pratique artistique hebdomadaires pour tous les enfants, faire circuler les œuvres iconiques de nos musées partout en France, créer un service public inédit avec le passe culture… Certains de ces projets heurtent des conservatismes qui s’entretiennent dans un petit cercle parisien, mais j’irai au bout.

Propos recueillis par Sandrine Blanchard et Brigitte Salino

Le contexte de la polémique. Romeo Castellucci présente Sur le concept du visage du fils de Dieu pour la première fois en France en 2011, au Festival d’Avignon. Quelques mois plus tard, la pièce est violemment attaquée par des intégristes religieux, lors de son passage au Théâtre de la Ville à Paris. Placée sous le regard d’un immense portrait du Christ peint par Antonello de Messine au XVe siècle, elle met en scène un cycle de la vie et de la mort, à la manière iconoclaste et puissante de l’homme de théâtre italien, 57 ans, grand maître des scènes européennes depuis les années 1990. Dans la dernière scène, d’une durée de douze minutes sur un spectacle d’une heure, des enfants bombardent le tableau avec des jouets en plastique en forme de grenades.

25 avril 2018

Extrait d'un shooting - nu

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25 avril 2018

Macron et Trump évoquent « un nouvel accord avec l’Iran »

Par Gilles Paris, Washington, correspondant, Marc Semo, Washington, envoyé spécial - Le Monde

Les divergences sur ce sujet entre les deux chefs d’Etat ont été manifestes dès les premiers échanges, mardi, dans le bureau Ovale de la Maison Blanche.

L’évolution n’est-elle que sémantique ? « Nous souhaitons pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord avec l’Iran », a lancé le président de la République Emmanuel Macron lors de la conférence de presse qui a suivi ses entretiens avec son homologue Donald Trump, mardi 24 avril, au deuxième jour de sa visite à Washington.

Après avoir fait le constat de leur désaccord sur l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA) conclu en juillet 2015 par les cinq membres permanents du Conseil sécurité des Nations unies (ONU), l’Allemagne et l’Iran, ils ont tous les deux évoqué leur volonté d’aboutir à un nouveau texte. Ils sont néanmoins restés évasifs sur les contours et la portée des nouvelles négociations qu’ils appellent de leurs vœux pour y parvenir, mais qui devraient se heurter à la vive opposition de Téhéran.

« On ne déchire pas un accord pour aller vers nulle part, on construit un nouvel accord plus large », a précisé le président français soulignant sa volonté d’aborder « tous les sujets de la région », dont la stabilisation de la Syrie et les activités balistiques de l’Iran.

Les autorités françaises partagent pour l’essentiel les préoccupations de Washington ; la différence est avant tout tactique : elle porte sur les moyens d’y répondre. Une équipe animée par Brian Hook, le directeur de la planification politique au département d’Etat, discute depuis des mois avec les Français, les Britanniques et les Allemands – les autres européens signataires de l’accord – pour trouver un moyen de le compléter.

Intégrer la question syrienne

Le président français a répété les quatre points défendus par Paris : maintenir l’accord de 2015 qui gèle le programme iranien pour dix ans, mais lui ajouter d’autres mesures pour le prolonger au-delà de cette date, parvenir à un nouvel accord à propos du programme balistique lancé par Téhéran, et surtout établir les conditions d’une stabilité régionale en contenant l’influence de la République islamique.

D’où l’idée d’intégrer la question syrienne dans un éventuel nouvel accord au risque de le rendre encore plus problématique. Emmanuel Macron défend depuis le début de son mandat sa volonté de créer les conditions d’une solution politique inclusive en Syrie, en y associant aussi la Turquie et la Russie. C’est aussi une réponse directe à Donald Trump qui dénonce la main de Téhéran derrière toutes les crises du Moyen-Orient et veut rompre l’accord s’il n’est pas durci.

Sans rejeter l’offre de son homologue français, le président américain est resté évasif quant à sa décision de maintenir ou non la levée provisoire des sanctions contre Téhéran, scellant le sort de l’accord. « Personne ne sait ce que je vais faire le 12 mai », a-t-il déclaré. « Je pense que nous aurons une super-occasion de faire un bien plus gros accord, peut-être. »

Emmanuel Macron se veut néanmoins optimiste. « Si l’heure ou un peu plus que nous avons passée ensemble avait eu pour conclusion de dire : les Etats-Unis sortiront du JCPOA et la France veut le défendre, alors à ce moment-là notre amitié ne servirait à rien », a-t-il précisé.

Souci d’apparaître constructif

Les divergences sur l’Iran entre les deux chefs d’Etat ont été manifestes dès les premiers échanges, mardi. Dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, assis côte à côte, les deux présidents – tout en prenant la pose devant les photographes avec une longue poignée de main – ont répondu à quelques questions.

Et aussitôt Donald Trump s’est enflammé, pourfendant l’accord de juillet 2015. « Un désastre », a-t-il martelé. Interrogé sur les menaces formulées par les Iraniens de relancer leur programme si les Etats-Unis sortaient de l’accord, il s’est montré menaçant à son tour, affirmant que « si l’Iran recommence son programme, le pays aura des problèmes comme jamais il n’en a eu ». Emmanuel Macron n’a guère apprécié cet échange qui a énervé Donald Trump avant même que ne commence leur entretien. « Il faut intégrer le problème de l’Iran dans l’ensemble des défis régionaux, dont notamment la Syrie ; il faut éviter une escalade et la prolifération nucléaire ; toute la question est de trouver le meilleur chemin pour y arriver », a nuancé le président français.

Plus tard, au cours de la conférence de presse, M. Macron a évoqué, avec le même souci d’apparaître constructif, les autres contentieux qui opposent la France aux Etats-Unis – celui sur le climat, après le départ de Washington de l’accord de Paris, il y aura bientôt un an, et celui qui porte sur le commerce international.

Donald Trump, pour sa part, n’a pas répondu à une question portant sur les taxes visant des importations d’acier et d’aluminium sur le territoire américain dont l’Union européenne (UE) est provisoirement exemptée. Dans le bureau Ovale, il avait critiqué « les barrières commerciales inacceptables » de l’UE, ajoutant qu’il préférerait négocier directement avec la France alors que ce dossier est de la compétence de la Commission européenne.

Contexte international tendu

Comme lors de leurs précédentes rencontres, les deux hommes ont tenu à mettre en scène de manière insistante leur relation particulière, quitte à la surjouer lorsque le président des Etats-Unis a épousseté l’épaule de son visiteur pour en retirer selon lui des traces de pellicules. Après s’être dit admiratif de son homologue français pour sa détermination en matière de politique migratoire, un sujet qui lui tient à cœur, M. Trump a assuré que son invité s’avérerait « un président exceptionnel ».

Plus tôt dans la matinée, la cérémonie d’accueil avait célébré l’amitié franco-américaine avec force drapeaux américains et français, fanfares et piquet d’honneur militaire sur la grande pelouse de la Maison Blanche. Un hommage à « la fière nation française, le plus ancien allié des Etats-Unis », a insisté Donald Trump. Un exercice très encadré, similaire aux visites d’Etat précédentes de présidents français.

Mais cette fois, en raison du lien personnel entre les deux hommes et du fait d’un contexte international tendu, les discours ont fait sens. A propos des défis communs posés aux deux pays, notamment le terrorisme, Donald Trump a longuement salué la figure du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, le gendarme tué le 24 mars par un djihadiste près de Carcassonne après avoir pris la place d’un otage dans un supermarché. « Il a regardé le mal dans les yeux et il n’a pas vacillé : ce fils de la France a rappelé au monde la véritable dimension de notre force », a assuré le président américain.

Son homologue a insisté sur ces mêmes thèmes et sur le rendez-vous avec l’Histoire. « Nous sommes porteurs d’un multilatéralisme fondé sur la défense d’un pluralisme fort et de la démocratie alors que des vents mauvais se lèvent », a lancé M. Macron, évoquant notamment la montée des « nationalismes agressifs ». Et de clamer : « L’Histoire nous appelle et impose à nos peuples de retrouver la force d’âme qui nous a inspirés dans les moments les plus durs. »

25 avril 2018

En hommage à Ren Hang

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25 avril 2018

Burn your bra

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