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Jours tranquilles à Paris
16 mai 2018

Cannes 2018 - “The House that Jack Built”, un Lars von Trier aussi provoc' qu'idiot

Pour son retour à Cannes, lui qui avait été déclaré “persona non grata”, Lars von Trier met en scène un tueur en série qui considère le meurtre comme un art à part entière. Parsemé de scènes ultraviolentes et pseudo-ironiques, le film ne dépasse pas le stade de la provocation bas de plafond.

Un serial killer (Matt Dillon) tue essentiellement des femmes, parce qu’elles sont têtes à claques (Uma Thurman) ou bêtes à manger du foin (Riley Keough) : tel est, grossièrement résumé, le sujet du nouveau film de Lars von Trier. Le type s’attaque, aussi, aux enfants de certaines mères qu’il a séduites : ainsi « taxidermise »-t-il un petit garçon qu’il transforme en une sorte de «  mini-homme qui rit » à la Victor Hugo – ou en petit clown inquiétant à la Stephen King, si vous préférez… Il menace aussi de tuer avec une seule balle quelques hommes, alignés dans sa chambre froide…

Comme dans Nymphomaniac (2015) où Charlotte Gainsbourg se confessait à un confident, le tueur s’adresse à un personnage du nom de Verge, invisible très longtemps, qu’on découvrira, à la fin, sous les traits de Bruno Ganz, à la fois Virgile et Hermès guidant le héros dans les enfers…

Comme toujours, le propos de Lars von Trier – très sot, en définitive – est encombré de réflexions philosophiques plus ou moins oiseuses sur l’architecture, la peinture, la beauté des «  stukas » (les fameux bombardiers allemands pendant la Seconde Guerre mondiale) et, surtout, le meurtre considéré comme un Art à part entière. Le tout évidemment pétri d’ironie. Sauf que l’on sent le cinéaste tout fier et tout faraud de jouer, une fois de plus, les provocateurs (fatigués). Et d’affirmer, par la bouche de son serial killer, en cette année post-Weinstein, que ce sont les hommes actuels qui sont les victimes, les méprisés, les rejetés de la société…

Le plus réussi, en définitive, est un épilogue de vingt minutes, où Lars von Trier rend hommage, en s’inspirant de Solaris et de Stalker, à l’un de ses maîtres cinématographiques : Andreï Tarkovski. Dommage seulement qu’il lui emprunte un peu de sa forme, mais pas son esprit.

on n’aime pas du tout The House that Jack built, de Lars von Trier (Danemark-France, 2h 35). Scénario : L. Von Trier sur une idée de Jenle Hallund. Avec Matt Dillon, Uma Thurman, Bioéthanol Fallon Hogan, Riley Rough, Bruno Ganz.​​​​​​

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