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Jours tranquilles à Paris
17 mai 2018

L’homme est une femme comme les autres

Comment être couillu et émasculé à la fois ? Réponse avec « WaW » où onze hommes mettent leur masculinité au placard pour interroger le féminin. Osé dans le contexte actuel ! Au Varia, le spectacle sera accompagné d’un débat sur « Être un homme aujourd’hui. »

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Du vestiaire de foot au sabbat de sorcières, du morne uniforme à la diversité débridée, un parcours ludique et libératoire, où un groupe d’hommes, d’abord cernés par les clichés de la masculinité, trouve la sortie de secours dans la recherche du féminin. Les penseurs de la « théorie du genre » qui provoque tant d’opposition aujourd’hui chez les traditionalistes et les réactionnaires, ont modifié profondément notre idée de l’être humain. Nous ne sommes plus femme, plus homme, de la même manière. Et nous avons appris qu’il y a, entre les deux, de multiples nuances et possibilités.

La nouvelle création de Thierry Smits veut explorer cette piste, avec les mêmes 11 danseurs qui ont créé Anima Ardens. Au départ, uniformisés dans ce qu’il y a de plus caricatural quant à la virilité – le foot –, ils se dépouillent peu à peu des gestes et de l’attirail de la masculinité pour explorer un « devenir-femme ». Il ne s’agit pas de jouer avec les artifices du travesti, mais pour chacun de trouver sa femme, comme on dit trouver son clown : d’inventer son double féminin. Et d’explorer plus particulièrement, dans le féminin, l’image transgressive de la sorcière (ce fantasme inventé, à l’aube du capitalisme, pour réduire les femmes en esclavage). Dans un mouvement qui transforme la scène – du prosaïque au rituel, de l’armoire de vestiaire au totem – mais aussi les modalités du corps.

Car aller vers le féminin, c’est aussi aller vers le care, le soin de l’autre, la sollicitude, sans devenir condescendant. C’est, pour un danseur masculin, se créer un corps imaginaire : avec d’autres hanches et d’autres déhanchés, dépourvu d’appareil génital externe, menstrué, susceptible d’être enceint, d’allaiter… C’est, en termes de mobilité, trouver sa tonicité et son endurance à d’autres endroits. C’est travailler la force pour le porté, l’abandon pour être emporté. Et s’il faut assumer ce que les clichés ont d’intéressant : c’est, en passant du sexe dit fort à celui qu’on qualifie de beau, quitter un idéal de puissance pour aller vers une valeur esthétique, refuser la guerre pour lui préférer l’art.

http://varia.be/waw-we-are-woman/

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