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Jours tranquilles à Paris
26 mai 2018

L’ancien producteur Harvey Weinstein inculpé d’un viol et d’une agression sexuelle

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Il s’agit de sa première inculpation depuis les premières accusations contre lui, il y a sept mois, qui ont fait éclater le mouvement planétaire #metoo.

L’ancien producteur de films Harvey Weinstein, accusé par des dizaines de femmes d’agressions sexuelles, a été inculpé, vendredi 25 mai à New York, pour un viol en 2013 et une agression sexuelle en 2004, a fait savoir la police de New York. Il s’agit de sa première inculpation depuis les premières accusations contre lui, il y a sept mois, qui ont par ailleurs fait éclater le mouvement planétaire #metoo.

Le bureau de Cyrus Vance, le procureur de Manhattan, a précisé que l’accusation pour viol portait sur des faits remontant au 18 mars 2013, à une adresse du quartier de Midtown, qui abrite aujourd’hui un hôtel. L’identité de la victime n’a pas été précisée. Il pourrait s’agir d’une agression dont personne n’avait parlé publiquement jusqu’ici. L’accusation d’agression sexuelle semble correspondre à l’accusation de Lucia Evans, dont les allégations avaient déjà été publiées, même si le procureur ne l’a pas confirmé.

Après que les charges retenues lui ont été signifiées, il est ressorti du commissariat, les mains menottées dans le dos. La police de New York a publié un communiqué dans lequel elle « remercie ces courageuses survivantes pour avoir eu le courage de se présenter et de demander justice ».

Une caution d’un million de dollars

Weinstein, qui est représenté par le célèbre avocat new-yorkais Ben Brafman, le même qui avait obtenu en 2011 l’abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Sofitel, a toujours démenti avoir eu des rapports sexuels « non consentis ».

« L’accusé a profité de sa position, de son argent et de son pouvoir pour attirer de jeunes femmes dans des situations où il était capable de commettre des violences sexuelles contre elles », a dit la procureure Joan Illuzzi, lors de la lecture de l’acte d’accusation à la cour criminelle de Manhattan.

Après son inculpation par le procureur, le juge Kevin McGrath a fixé le montant de la caution d’Harvey Weinstein, qui a été remis en liberté moyennant le versement d’un million de dollars, le port d’un bracelet électronique, l’interdiction de quitter les Etats de New York et du Connecticut, et la remise de son passeport.

Le producteur déchu n’a fait aucune déclaration. Mas son avocat, Ben Brafman, a déclaré que Harvey Weinstein va plaider « non coupable » aux chefs d’accusation de viol et d’agression sexuelle portés contre lui. « Nous avons l’intention d’agir très vite pour que les poursuites soient abandonnées », a ajouté l’avocat. « Nous pensons que [les accusations] ne sont pas étayées par des preuves » et que Mr. Weinstein « sera exonéré », a-t-il ajouté.

La prochaine audience est fixée au 30 juillet.

Plusieurs autres enquêtes

M. Weinstein, 66 ans, avait disparu dès les premières révélations le concernant et était censé suivre un traitement contre les addictions sexuelles dans l’Arizona.

Depuis les premières révélations du New York Times début octobre 2017, plus d’une centaine de femmes, dont des célébrités comme Ashley Judd, Gwyneth Paltrow ou Salma Hayek, ont accusé Harvey Weinstein de les avoir harcelées, agressées ou violées, souvent il y a des années, voire des décennies.

Plusieurs victimes présumées l’ont assigné en justice. Le producteur est aussi sous le coup d’enquêtes menées par les polices de New York, Los Angeles et Londres, même s’il n’a fait l’objet d’aucune poursuite jusqu’ici. La police new-yorkaise avait affirmé en novembre 2017 tenir au moins « un vrai dossier » contre Harvey Weinstein.

Au fil des révélations du New York Times et du New Yorker, récompensés par le prix Pulitzer pour leurs enquêtes, il est apparu que M. Weinstein – longtemps vénéré pour avoir promu un cinéma original incarné par des réalisateurs comme Quentin Tarantino – avait usé de son pouvoir, pendant près de quarante ans, pour obliger de jeunes actrices ou aspirantes actrices à céder à ses fantasmes sexuels, se faisant parfois aider par ses employés et achetant le silence de certaines victimes via des accords de confidentialité. Il s’est aussi avéré que beaucoup de gens étaient au courant de son comportement, mais avaient préféré se taire, souvent par peur de voir leur carrière ruinée par le producteur multi-oscarisé.

Les révélations ont eu l’effet d’une bombe. Des centaines de femmes, sous le hashtag #metoo, se sont mises à témoigner sur des agressions sexuelles subies souvent des années plus tôt. Le mouvement a fait chuter des dizaines d’hommes de pouvoir dans des secteurs aussi divers que le cinéma, les médias, la mode, la gastronomie ou la musique.

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